Test – Ressemelage Vibram Sole Factor Litebase

6.9

Suite et fin de notre éclairage sur l’opportunité de ressemelage Vibram Sole Factor et la semelle Litebase qu’elle propose. Une initiative aussi prometteuse qu’elle en a l’air ?! Réponse à l’essai Endurotribe… 

 

 

[cbtabs][cbtab title= »Prix »]Autour de 80 € + éventuels frais de port (14,90 € chez Vibram France)[/cbtab][cbtab title= »Poids »]économie de 30 g sur paire de Specialized 2FO ClipeLite Lace en 42[/cbtab][cbtab title= »Dimensions »]du 38 au 47[/cbtab][cbtab title= »lien »]https://www.vibram.fr/26-reparer-et-customiser[/cbtab][cbtab title= »Conditions »]À l’occasion du Sole Factor Mobile Lab, 30 h de roulage env. 10 sorties dont vélo de montagne & Enduro en compétition, durant le Grand Rallye VTT TransVerdon[/cbtab][/cbtabs]

 


Temps de lecture estimé : 8 minutes


 

 

Est-ce pertinent ?

Sur le papier, proposer une solution pour refaire la semelle plutôt que de jeter une paire de chaussures est d’une pertinence implacable. À l’heure où certains s’interrogent sur la société de consommation et son impact sur l’avenir de la planète, l’idée de remettre le métier de cordonnier en avant vaut des points. C’est d’ailleurs pourquoi on s’est penché sur le sujet.

La bonne intention ne fait cependant pas tout. Encore faut-il viser juste. Sur le papier encore, Vibram est une marque avec un savoir faire reconnu en matière de semelle. Le petit octogone jaune trône d’ailleurs sur nombre de chaussures à la réputation qui n’est plus à faire en montagne. C’est donc gage d’une certaine technicité, ce à quoi la semelle Litebase n’échappe pas.

Il s’agit de la technologie d’abord développée pour les chaussures de trail et de running. Objectif avoué : offrir les performances d’adhérence et de solidité que l’on attend lors de ces pratiques, mais pour un volume plus réduit qui fait économiser 20 à 30% du poids. Les crampons en sont donc partiellement inspirés, avec quelques subtilités…

Vu sous l’angle de la performance, du terrain de jeu commun et de la nature des efforts physiques, on comprend le rapprochement Trail/Running/VTT. Il amène ainsi à ce que la première semelle Vibram destinée à notre pratique fasse usage de la technologie Litebase. À la gamme Vibram, il existe néanmoins pléthore de semelles au programme Sole Factor, pour l’heure indisponible pour le VTT (avec fenêtre pour cales), mais dont certaines caractéristiques pourraient aussi nous intéresser, on va le voir…

 

 

Est-ce pratique ?!

Avant ça, quelques mots sur la praticité de l’opération de ressemelage en elle-même. Elle n’a rien de sorcier, et c’est une bonne chose. Que ce soit à distance, ou chez son cordonnier, les quelques exigences de base sont légères et logiques : que les chaussures soient propres et que les cales soient démontées.

Un coup de brosse, de lessive, voir de machine, et le tour est joué pour le premier point. Une petite mesure – pour retrouver ses repères – et de l’application pour ne pas subir les affres d’une vis capricieuse pour le second, et c’est tout bon.

Pour le reste, un entretien préalable, permet au technicien de s’assurer que l’opération est réalisable. Notamment pour vérifier l’état, l’intégrité voir même, la pertinence d’effectuer l’opération en tenant compte de l’état d’usure des chaussures. Il s’effectue sur photos et/ou visio lorsque l’on procède à distance, ou bien chaussures en main, en magasin.

En cas de validation de l’opération à distance, l’envoi et le retour se font via transporteur, à domicile ou en point de dépôt/retrait selon des modes opératoires habituels : étiquette à imprimer, colis à remettre au livreur. Rien de sorcier de nos jours, tant le système est rôdé et mis à profit.

 

 

Est-ce utile ?!

Chaussures revenues, l’heure de vérité sonne. Que donne cette semelle Vibram Litebase à l’usage ?! Pour ma part, j’ai choisir de transmettre une paire de chaussures passée à l’essai il y a plusieurs années : les 2FO Cliplite Lace. Un modèle très apprécié sur le vélo, que j’ai continué à porter et entretenir, mais avec un défaut rédhibitoire pour certains : à la marche, qui plus est en montagne. Il faut d’ordinaire faire très attention à ses appuis pour ne pas glisser.

Je me suis donc inspiré de ce contexte pour passer la semelle Vibram Litebase à l’essai. Et là, c’est flagrant : le gain de performance est notoire. C’est bien simple : s’il fallait réfléchir pour poser ses pieds par le passé, là les chaussures se font oublier. Sur la pointe, même sur une surface d’appui réduite, la sûreté est importante. Globalement, ça grippe partout, tout le temps. Et même après plusieurs jours de montagne, sur la fatigue, les chaussures ne dérapent plus.

C’est notamment le cas aussi, en spéciale, lorsque l’on vient à ramener le pied sans reclipser. La gomme adhère suffisamment pour inciter à continuer de piloter sans lutter à tout prix pour se rattacher aux pédales. Il faut vraiment que l’épaisseur de boue soit plus importante que la hauteur de crampon pour glisser. À l’usage donc, la différence est évidente, et l’apport de la semelle Vibram Litebase est flagrant, de très bon ton. Même sur une paire déjà très bonne à l’origine, je pense que l’on peut estimer que le résultat sera tout aussi bon.

 

 

Quelle durée de vie ?

Là où le bât blesse, c’est sur la durée de vie de la semelle Litebase. À réception, le travail est pour ma part impeccable à l’oeil…

Un contrôle visuel qui suggère un travail effectué correctement. Rien en tout cas, qui ne me laisse en douter et suggère que les observations suivantes puissent y être rapportées. La durée de vie de la semelle Vibram Litebase s’avère néanmoins limitée selon l’usage.

Tant que j’en ai fait l’usage courant qui est le mien à domicile, l’usure était progressivement visible, mais somme toute correcte. Mais dès que la montagne, plus de marche et un peu de portage sont apparus lors du Grand Rallye VTT TransVerdon, les choses se sont accélérées. En plusieurs endroits, dont certains assez connus et stratégiques, les premiers signes de fatigue sont déjà présents après la trentaine d’heures de roulage effectuée…

 

 

Ce qui peut progresser ?

Jusqu’ici, la performance de la semelle est intacte. Elle continue à remplir son rôle, mais vue les signes observés, je m’interroge légitimement sur la suite. À une exception près, il semble que ce soit l’épaisseur de la semelle qui soit en cause. Même dans un matériau plus résistant, quelques millimètres de plus ne seraient pas superflus. D’autant que sur la balance, l’argument du poids économisé a ses limites. Pesées avant et après ressemelage, dans les mêmes conditions, la paire de chaussures utilisée ici a gagné 30g – 15 g par chaussure. C’est clairement pas ça qui fera une différence fondamentale en matière de performance.

Par contre, on troquerait volontiers ces quelques gramme contre un peu plus de gomme, pour un peu plus de solidité. D’ailleurs, on en parlait en début d’article : si l’offre VTT se résume à une semelle au catalogue Vibram, le Sole Factor en propose de nombreuses pour les autres pratiques ou le ressemelage est plus en vue. On peut donc, aussi, espérer que l’offre de semelles VTT Vibram elle-même s’étoffe. Gardant cette semelle Litebase ultime pour les cas où la performance pure doit primer (XC, randonnée, Trail & All Mountain) et offrant des solutions plus durables également (pour les pratiques plus engagées de vélo de montagne, itinérance, Enduro en compétition, etc…).

 

 

Vis-à-vis de la concurrence ?

Quoi qu’il en soit, le programme Vibram Sole Factor a pour l’heure le mérite d’exister, et de ne pas avoir de réelle concurrence connue. Du moins, dans le milieu de la chaussure VTT. Difficile donc de se prononcer vis-à-vis de sa concurrence. Tout juste peut-on s’exprimer sur la performance pure de la semelle Vibram Litebase. En terme d’accroche, de stabilité et d’amorti, c’est clairement de très bon ton.

Au contact de la pédale, pied posé n’importe comment, le résultat est proche de ce que l’on connait des très réputées FiveTen. Au sol, pour marcher, c’est meilleur, que les semelles Michelin des Northwaves Trail Plus GTX. Celle des Enduro Mid s’en approche, tout comme celles des Mavic XA, quel que soit le modèle.

 

 

Est-ce que ça les vaut ?

À l’heure de la douloureuse, la question se pose. Et sans cette robustesse limitée, la question serait vite répondue et la note, certainement la meilleure jamais distribuée dans nos colonnes. Mais ici, ça restera dépendant de plusieurs facteurs.

En premier lieu, la pratique et le terrain. Si c’est très rocailleux et/ou très porté sur la marche, ça mettra forcément la robustesse de la semelle Vibram Litebase à l’épreuve. Ensuite, selon le prix initial de la chaussure. Forcément, à 80 euros environ, l’opération, qui plus est s’il y a des frais de port, on peut toujours s’interroger sur l’opportunité de remplacer les chaussures entières. Si neuves, elles valent moins, ou équivalent, ça se discute. Mais plus leur coût augmente, plus la question se posera.

Tout ça mérite d’être soupesé, en fonction de l’usage, du prix des chaussures au départ et de l’éthique que l’on veut mettre dans son acte d’achat. L’opération n’est pas ultra-chère en soit, surtout si elle est réalisée chez un artisan local dont le savoir faire mérite salaire. On reste simplement un peu sur notre faim de passer si près du graal. Les ingrédients y sont, il faut simplement continuer à pousser un peu ! Come On !

Dommage que visiblement, la seule semelle offerte par le programme Vibram Sole Factor ne dispose pas totalement de toutes les caractéristiques nécessaires à notre pratique. Sans quoi cette offre serait un must. S'il vous plait, faite nous donc très vite, des semelles plus épaisses/durables !
Pertinent ?
8.5
Pratique ?
8
Utile ?
9
Durable ?
4
Abouti ?
5.5
Concurrentiel ?
8.5
Bon marché ?
5
6.9
Rédac'Chef Adjoint
  1. Salut Antoine, merci pour cet article, intéressant pour prolonger le durée de vie des chaussures… Mais il est vrai qu’à ce tarif là, ça fait réfléchir, surtout pour une durée de vie limitée. De manière générale, je trouve qu’il y a une réelle problématique sur la fiabilité des semelles autours de la « fenêtre » des cales… En marchant en montagne, les bords sont trop sollicités, et j’ai de nombreuses paires de chaussures qui ne sont plus utilisables car la semelle se décolle et vrille lors d’un appui… Difficile de nettoyer et recoller dans ces zones… Je ne sais pas si certains modèles sont plus fiables sur cette problématique? (Personnellement, ce sont des Suplest qui ont les meilleurs résultats pour le moment chez moi)

    1. Salut Thomas,

      100% d’accord avec toi, cette zone est effectivement un point faible de nos chaussures. Jusqu’ici, je n’ai pas identifié de modèles ou de concepts visant à mieux faire de ce point de vue. J’ai bien des chaussures qui sont moins abimées que d’autres, mais toutes n’ont pas eu droit au même traitement. Je n’ai pas mené d’essais spécifiques pour éprouver ce points, je ne peux donc pas véritablement me prononcer. Ici, le soin et l’attention porté sur le ressemelage confirme tes dires : il ne suffit malheureusement pas de bien nettoyer/coller. On est en droit d’attendre des initiatives/progrès en la matière 😉

  2. A savoir qu’Il existe aussi chez vibram de la semelle pour les pédales plates qui ressemble à celle des 5/10 . (Grosses pastilles rondes)
    Semelle prévu a la base pour du canyonning , mais qui a toutes les caractéristiques recherché pour les pédales plates ! Idéal pour faire durer vos chaussures qui sont souvent encore en bon état !
    Je l’ai fait chez la cordonnerie Canin a Grenoble pour 50 euros.

    1. Bonjour Laurent,

      c’est bon à savoir, autant sur le modèle qu’il faut demander puisqu’il n’est pas « markété VTT » à la base, que pour le tarif plus intéressant. Merci pour l’info !

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