Évasion – La Grande Traversée du Pays Basque à VTT selon Gabin et Quentin

Quand j’ai rencontré Gabin en 1996 dans la classe de petite section de Madame Mathieu dans les Vosges, je ne pensais pas que j’allais me retrouver avec lui, 23 ans plus tard au Pays Basque à suer la bière et le cassoulet de la veille sur mon VTT, dans une côte à plus de 15% avec 15kg dans le dos !

En effet, tristement séparés en CE2 suite à son déménagement à Bourg en Bresse, je reprends contact par miracle avec Gabin, mon meilleur ami d’enfance grâce à une passion commune : le VTT ! Et on part ainsi pour notre première itinérance tout terrain dès l’âge de 14 ans, abandonnés lâchement à nous-mêmes par nos parents dans les montagnes jurassiennes, le dos chargés de boites de conserves et d’une tente aussi lourde que perméable, avec pour seul objectif de rallier la civilisation en évitant de mourir de faim ou de froid en route.

Depuis, on se retrouve dès que nos agendas le permettent pour rouler à la découverte des belles régions françaises !

 


Temps de lecture estimé : 20 minutes


 

 

On va traverser le Pays Basque !

Cet été donc, direction le Pays Basque et sa Grande Traversée FFC ! Oubliez tous les articles que vous avez déjà pu lire sur ce genre d’itinérance VTT avec des étapes de 80 bornes bien calculées jusqu’à l’hôtel et sa bonne douche chaude, de l’alimentation programmée au gramme près, de la préparation physique et technique plus complexe qu’un commando de Parachutistes sur Sainte Mère Eglise. On vous emmène dans une aventure où le seul objectif est le resto du midi et le bivouac du soir, où la préparation physique se fait sur les deux premiers jours pour être efficaces sur les trois derniers, et où le choix de matériel ultra-light n’est fait que pour compenser la bouteille de vin en verre calée sur le bord du sac ! Les amis, à table !

On se retrouve sur la route un samedi soir de juillet. On profite du trajet pour faire étape à Carcassonne, visiter cette superbe ville médiévale et découvrir la gastronomie du Sud Ouest : bière, jambon de Bayonne, cassoulet maison (une tuerie), vin rouge… CRAC, on part sur de bonnes bases pour une semaine de sport !

Le lendemain, le temps de faire la route, on arrive à midi à Saint Jean Pied de Port, notre ville de départ. Il nous parait peu prudent d’attaquer cette première (demi) journée la panse vide, on se jette donc un petit resto’, mais rapide ! Résultat : à 15h on donne le premier coup de pédale.

 

 

Jour 1, dimanche

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Doucement le matin, pas trop vite l’après-midi

 

200km avec un maillon à moitié cassé, et ça tient encore ! Je dépose un brevet.

On part donc sereins en début d’après-midi pour une petite mise en jambes ! On se familiarise avec le balisage sur un petit bout de route qui monte progressivement ; on ne le sait pas encore mais c’est la dernière qu’on croisera ! Aux premiers changements de vitesses, je me rends encore une fois compte que je suis mal préparé, ça craque, ça saute…

Bref, le démarrage est lent mais on se retrouve rapidement à attaquer l’ascension du Munhoa qui domine Saint Jean Pied de Port : 900m de D+ en plein cagnard et dans le raide ! La couleur est annoncée. Le rythme des conneries que l’on débite diminue au fur et à mesure que le maillot se mouille, on grille au soleil comme la dernière chipo abandonnée sur le barbeuk et l’ombre des rares chênes épargnés par la foudre est salvatrice.

On jette un œil à la carte : le parcours nous emmène au sommet via des courbes de niveaux si rapprochées que c’en est indécent, pour ensuite redescendre à un col que l’on pourrait pourtant atteindre directement et progressivement en poursuivant la petite route. Les deux « sommet-ophiles » que nous sommes suivons donc religieusement le parcours. Nous attaquons le portage droit dans la pente en visant le sommet, et on a beau être habitués, 13kg de sac +16kg de vélo (avec la tente) sur le dos ça donne une saveur toute particulière à la randonnée !

 

Vélo + sac sur le dos là ça cause…

 

Arrivés au sommet, on se retrouve au milieu d’un troupeau de chevaux ! Et sans vouloir faire de la discrimination animalière, c’est quand même plus stylé que 4 cochons qui se traînent dans la bouillasse, et Dieu sait pourtant que j’aime le lard. Quelques centaines de brebis, une vue à 360° et un super sentier pour redescendre jusqu’au col viennent compléter ce joli tableau que j’imprime en 4x3m pour le placarder dans un coin de mon cerveau.

De là, ce ne sera quasiment plus que de la piste en montée-descente jusqu’à notre bivouac, sans aucun intérêt en termes de pilotage. On s’en plaint un peu parce qu’on est Français, merde, c’est la tradition, on gueule injustement sur les concepteurs de la trace, on essaie d’imaginer un single sur le bas-côté… mais la vue est splendide alors on arrête d’être cons et on profite !

 

C’est beau mais c’est dur !

La recherche du bivouac

Vers 18/19h, on commence à chercher un spot pour passer la nuit. On cherche donc les points d’eau sur la carte où s’abreuver et se débarrasser des 4kg de sel séché qui pèsent sur notre front.

Notez qu’en effet, le luxe absolu en bivouac, le graal du lieu de camp, la mousse sur le Picon de l’emplacement pour la nuit, c’est le point d’eau : pour se laver, pour cuisiner, pour boire… Viennent à la suite de notre liste de priorités : la vue (idéalement coucher ET lever de soleil (sommet ou col bien orienté)), la tranquillité (aires d’autoroutes et ronds-points à proscrire), le plat pour la tente (exemple : sommet du Cervin, belle vue mais confort moyen).

Là, après avoir dénigré plusieurs spots pas mal mais pas parfaits, on se détourne un petit peu de notre parcours et décrochons le combo « vue coucher de soleil/point d’eau » près d’un enclos à bétail quasi abandonné (entendez : qui ne pue pas trop) et une fontaine qui coule à flots.

On se lave à grandes eaux et on se pose gentiment pour manger devant le coucher de soleil, on observe des vaches blanches déambuler le long des pentes du versant opposé, il fait chaud, la vue est magnifique, c’est le pied ! Une tisane à la mirabelle du grand père et au lit, demain y’a école !

 

 

Chambre avec vue !

 

Lundi

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Panoramas de brouillard basque

 

Les crêtes du Col de Burdincurutcheta

Gros changement d’ambiance au réveil ! Même dans la tente on sent que la météo a tourné !

On est réveillé par un bruit de pas, ça y’est je me dis que le berger arrive avec ses 200 bêtes et risque de pas être trop content de nous trouver dans l’enclos ! J’ouvre la porte, je vois un berger tout sourire, ravi comme un gosse de voir des gens camper ici. Bien qu’encore à moitié endormi, je profite de l’occasion pour lui tailler le bout de gras et en apprendre un peu plus sur son métier. Il m’explique qu’il va simplement rassembler ses bêtes entre elles pour qu’elles se reconnaissent et évitent de se mélanger aux autres troupeaux, et vérifier que toutes vont bien. Simple et efficace apparemment. Je l’invite à prendre un café mais le temps le presse, il s’enfonce en t-shirt dans le brouillard épais avec son chien, droit dans la côte, sans un sentier pour le guider !

Chantier humide !

Face à tant de courage on est bien obligé de se sortir de la tente et s’activer à reprendre la route. On se rend très vite compte que la chaleur ne sera pas un problème aujourd’hui. A peine partis, Gabin plante l’avant dans une mare de boue goût brebis, pour mon plus grand plaisir ! Je me moque allègrement de lui en contournant à pied, pour finalement glisser et m’embourber jusqu’aux genoux dans cette bouillasse odorante ! La journée commence bien, on est trempés, on pue, mais qu’est-ce qu’on rit ! On rigole un peu moins sur sa deuxième chute, plus violente, qui lui enlève un bout de genou et lui tord le pouce… Heureusement que le gaillard est Vosgien, dur comme le sapin et fort comme la mirabelle ! Il a la gentillesse de souffrir en silence et de remonter sur le vélo.

On atteint Mehatze et les crêtes qui forment la frontière espagnole, d’immenses alpages à 1200m d’altitude : la vue doit y être magnifique, mais aujourd’hui, on ne voit pas à deux mètres !

On se console avec l’ambiance magique que nous offre cette météo. Des troupeaux de brebis perdues dans le brouillard galopent devant nous et les forêts que nous traversons nous livrent un spectacle mystique exceptionnel !

Nous ne sommes pas fâchés de redescendre un peu en altitude et passer sous les nuages pour retrouver un peu de profondeur de vision. On discute quelques minutes avec deux vieux pêcheurs au bord de la rivière, aussi sympathiques que bredouilles, la bedaine si tendue qu’une Kronenbourg tiède y tiendrait debout sans broncher. Les deux cannes posées sur le bord du pont ne sont clairement qu’un prétexte pour se retrouver et rigoler entre vieux amis ! Bref, on s’y voit déjà dans 40 ans avec le Gabin !

On a le droit, il fait froid !

On s’arrête trempés, boueux et puants à souhait dans ce qui semble être le seul hôtel restaurant de Urepel, pour une bonne bière et son cassoulet. La pluie s’intensifie et le gros panneau « hôtel hammam jacuzzi » derrière Gabin me fait de l’œil pendant tout le repas…

On profite d’un semblant d’accalmie pour reprendre la route, accalmie qui cachait en fait une grosse averse. On digère avec un petit col de +600m sur une route visiblement construite par des gens fâchés avec les virages, ça monte dré dans l’pentu ! On zig-zague sur la chaussée jusqu’à rentrer à nouveau dans les nuages et la brume sur les crêtes. Encore une fois, la vue a l’air sublime mais le brouillard est si épais que je galère presque à trouver mon guidon ! La météo annonce des éclaircies dans la soirée et beau demain matin, on décide de s’arrêter pour bivouaquer sur ce qui semble être un beau spot !

On monte la tente rapidos dans le vent et on se lave sommairement dans un ruisseau à très très faible débit, en essayant d’attraper de l’eau propre avec nos tasses sans remuer la boue du fond. L’hygiène du soir est donc approximative mais nos opportunités de croiser un bus de suédoises célibataires étant assez faible, on s’en contentera.

La météo se lève doucement, on en profite pour enjamber la clôture qui marque la frontière pour aller voir les troupeaux de chevaux côté français, et y rencontrer un berger qui pourtant ne parlait pas notre langue. On entend nos premiers mots en Basque, une belle langue à l’oreille mais qui ne ressemble en rien ni au Français ni à l’Espagnol. Il passe donc directement au Français avec un accent bien tassé et une gentillesse folle ! C’est un vrai plaisir de discuter avec ces hommes et de les observer au contact de leurs animaux… On reste admiratif jusqu’à ce que le brouillard revienne, annihilant nos espoirs de coucher de soleil. On se couche tôt en espérant se faire réveiller par un grand soleil dès 5h30.

 

 

Le soleil joue à cache-cache toute la soirée, ce qui rend les éclaircies encore plus belles !

Mardi

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Après la pluie le beau temps

 

Saint Etienne de Baïgorry / Arrossa

Belle déception en ouvrant la tente, le brouillard est encore vissé aux barbelés, et mes chaussettes n’ont clairement pas séché dans la nuit. On reprend la route trempés mais le soleil fait progressivement son retour ! Les paysages sont magnifiques mais le parcours un peu ingrat. Après une longue montée technique et très physique, on arrive à un col (Ixtauzko Hegia) qui nous amène sur une route goudronnée nous faisant perdre 300m de dénivelé pour remonter encore sur route +100m…

On est un peu dégoûtés et choisissons, après une petite lecture de carte, de poursuivre en portage pour aller chercher un sentier rejoignant la trace au col d’Elhorrieta ! Et quel pied, on s’offre une vue splendide et un single plein de racines jusqu’à la route ! Les marcheurs que l’on croise hallucinent de nous voir débarquer plein gaz là-dedans en VTT avec notre barda. Dans la pente raide, mon sac pousse mon casque sur mes yeux, je ne sais pas franchement où je vais, j’y vais au talent !

De retour sur le parcours officiel, un dernier portage nous amène à une magnifique descente via le Col d’Ispéguy avec 700m de dénivelé jusqu’à Saint Etienne de Baïgorry et sa pinte bien fraîche ! On se fait une belle pause au restaurant et bricolons un peu la manette de dérailleur de Gabin qui montre des signes de faiblesse !

 

Zone d’équarrissage naturel, ou charnier en plein air survolé de dizaines de vautours !

 

On digère notre menu complet bien arrosé sur les +700m d’ascension du mont Jara en plein cagnard. On monte moins vite qu’une tortue unijambiste lépreuse sur ces pentes ultra raides mais Gabin parvient quand même à (encore) crever. Les derniers kilomètres de la route sont à la verticale, on est surpris de voir une Dacia au sommet ! La descente est superbe sur un petit single en épingles dans les fougères. On se régale jusqu’en bas à Arrossa où l’on se pose au bord d’une rivière pour la nuit !

 

Contents d’arriver au sommet et de trouver un beau single en descente !

 

On n’est pas fâchés de se laver pour de vrai, habits et vélos compris ! La bière et le fromage local qui suivent sont toujours un véritable régal, surtout après les avoir portés toute la journée, mais d’autant plus en regardant Gabin réparer à nouveau sa chambre à air.

 

 

 

Mercredi

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Retour à la case départ ?

 

Arrossa – Col de Mehatse

De bon matin, Gabin, le regard vide face à son pneu de nouveau à plat songe sérieusement à jeter son vélo à l’eau et se mettre à la pétanque. Mon café soluble d’habitude infâme prend là aussi une saveur particulière pendant que je l’observe pomper avec l’énergie du désespoir.

On rattaque rapidement dans le dur avec plusieurs sections de montées raides, longues et techniques, mais les jambes sont rodées et on se surprend à franchir plusieurs passages que l’on n’aurait même pas attaqué à la pédale en temps normal !

On n’est pas des influenceurs Instagram bord*** !

Quel plaisir de ne pas s’être entraîné pour ce périple, en tant que grosses loques on se voit évoluer au stade de « presque pas trop mauvais ». Heureusement que ça se termine bientôt, il s’agirait de ne pas devenir trop bons.

La trace prévue pour la descente sur Bidarray nous paraît encore une fois peu intéressante et l’on programme de remonter un peu plus que prévu pour aller chercher un sentier qui semble plus sympa. On est agréablement surpris de voir que le balisage sur le terrain a été modifié et indique désormais la trace que l’on avait prévue d’emprunter ! Bravo car en effet le sentier est exceptionnel, et fraîchement nettoyé ! Une tuerie !

Pour arroser ça on s’offre notre habituelle auberge du midi à Bidarray, qui s’avère exceptionnelle pour le prix ! Obligés de s’offrir une petite baignade pour digérer au frais après cela.

 

A quelque chose malheur est bon, une manette cassée c’est un tour de camping-car de gagné et une superbe rencontre !

Gabin profite donc de cette petite pause pour régler une bonne fois pour toute son problème de commande de dérailleur défectueuse et casse purement et simplement le support qui la maintient au guidon. Impossible de réparer, il nous faut une pièce de rechange. Le magasin le plus proche est à Saint Jean Pied de Port, notre point de départ, et ils nous disent par téléphone qu’ils n’ont pas la pièce. On y va quand même, pas le choix. Elsa et Zacchari, un couple avec qui l’on a discuté au bord de la rivière, nous offrent généreusement de charger les deux vélos dans leur camping-car, au prix de plusieurs éclats de peinture !

Arrivés au magasin, on lorgne sur la manette parfaitement adaptée montée sur un VAE à 6000€, mais rien à faire, ils ne veulent pas désosser leur vélo pour nous aider. On charge les vélos dans la voiture, direction Bike’Off, un magasin à 30mn de route qui a la pièce ! En 2h30, grâce à la gentillesse des locaux et surtout une chance de cocu pas croyable (merci chérie), on a pu remonter sur le vélo et finir notre étape comme si de rien était !

On repart donc à froid de Bidarray (qui est aussi une gare d’arrêt de notre train pour le retour, parfait !) pour une nouvelle petite ascension de 600m jusqu’au col de Mehatse duquel on aperçoit enfin l’océan ! Ce fût notre plus beau lieu de bivouac, avec une fontaine en contrebas, et une magnifique vue sur le coucher et le lever de soleil !

 

On se lave habillés parce que les chevaux se moquent quand on est tout nus… On termine avec la Mirabelle vue mer !

 

 

Jeudi

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Mer en vue !

 

Col de Mehatse – Col d’Ibardin

Le réveil est magique mais douloureux, qu’est-ce qu’on dort bien en montagne ! On s’offre une petite sieste après le lever de soleil histoire d’être sûr. D’autant que l’on voit déjà l’océan donc pas la peine de se presser, il s’agirait de ne pas arriver trop vite.

 

 

On ne se lasse pas de traverser ces troupeaux de chevaux ! Pas un nuage en montant et arrivé au sommet la vue est quand même bouchée…

 

 

On se régale sur de purs sentiers de crêtes au milieu des troupeaux avec une vue de fou ! On évite la descente sur piste avant Ainhoa en s’aventurant dans un petit sentier plein de ronces, pour le plus grand plaisir de Gabin qui roule sans gants.

Attention, le piment d’Espelette c’est beau mais trompeur !

Le village est super sympa mais malheureusement, même pour nous, il est encore trop tôt pour manger ; mais un petit gâteau basque/café ce n’est pas manger, c’est une visite culturelle. Et si il faut en profiter pour racheter du fromage et du saucisson, ce n’est pas grave non plus.

De là, les kilomètres s’enchaînent beaucoup plus vite, le dénivelé est plus calme et on redécouvre avec surprise la sensation de rouler sur du plat. On mange à Sare avant de contourner la Rhune par son côté espagnol. Il parait que le sommet offre un panorama magnifique sur la côte basque mais les nuages rivetés au sommet nous donnent l’excuse parfaite pour coller à la trace et s’épargner +600m, d’autant que le sentier espagnol est super beau !

Arrivé au Col d’Ibardin, on se prend une énorme claque de civilisation et un brutal retour à la réalité en débarquant dans un espèce d’énorme centre commercial sorti de nulle part, stratégiquement placé à la frontière espagnole pour permettre à nous autres petits Français de venir acheter notre alcool et nos clopes moins cher. On est un peu dégoûté par ce violent rappel à la société de consommation, surtout que, sans prévenir, on se retrouve avec une pression à la main, des bières, du vin et des grillades dans le sac. Scandaleux, nous qui étions venus pour faire une cure détox sportive… Obligé de s’arrêter à un lac un peu plus loin pour passer la nuit alors que l’on aurait pu boucler le périple dans la journée. Forcés et contraints de passer une soirée super sympa entre copains au coin du feu… Franchement dégueulasse.

Finalement le bonheur c’est peu de chose !

 

 

Vendredi

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Deux hommes à la mer !

 

Lac d’Ibardin – Hendaye

On attaque cette dernière journée la fleur au fusil, sûrs que ce ne sera plus qu’une grande descente jusqu’à la mer… Mais le Pays Basque dans sa grande générosité nous avait gardé des petites surprises, 100m de portage pour s’échauffer avant une magnifique descente en single avec vue mer ! Arrivés en bas, ce n’est pas fini, on se balade encore un peu dans les collines afin d’aller chercher encore un peu de dénivelé pour le fun.

Mais on finit enfin par arriver à Hendaye et à descendre les derniers escaliers ! Ça y’est, on a les roues dans l’eau, on n’ira pas plus loin ! On est presque tristes d’être déjà arrivés, mais qu’est-ce qu’on est heureux d’avoir pu vivre une nouvelle aventure ensemble !

 

 

Vivement la prochaine, elle sera plus longue, c’est pour sûr, on est un peu resté sur notre faim avec ces 5 jours et demi ! 5 jours c’est l’apéro, la prochaine fois on se met un « apéro-plat », classique de l’étudiant qui se fait plaisir sans trop de moyen, ça fait le boulot, ça cale bien sur 8-10 jours, après on monte tranquillement en gamme avec l’ »apéro/plat/dessert » du jeune commercial qui taquine le ticket restau sur 14-16 jours, puis le « menu du jour » du routier bien rodé avec la quille de rouge sur 20 jours et quand on sera bien énervés, on s’offrira le « menu Sénateur » qui ressemblera sans doute à un Alaska-Argentine sur 6 mois. L’avenir nous le dira !

 

 

Pourquoi la Grande Traversée du Pays Basque ?

Plusieurs raisons nous ont amené à ce choix :

Nos premières expériences de Grande Traversée FFC du Verdon nous avaient bien plu (vidéo) : un parcours assez bien balisé, facile à suivre pour aller d’un point A à un point B avec une conception intelligente du parcours : des montées roulantes et de beaux singles à la descente !

Une distance accessible sur le papier : Saint Jean Pied de Port Hendaye : 180km +6500m sur 5 voire 6 jours pour se laisser le temps de profiter, de crever, de casser, etc.

Un retour au point de départ possible en train, nous évitant d’avoir à faire la navette en voiture (nous avons fait l’impasse de la première étape pour cela car il n’y a pas de gare à Saint Palais).

L’aspect « montagne à la mer » qui traduit bien l’esprit de traversée avec son objectif final.

Et, on ne va pas se mentir, l’envie de découvrir la gastronomie basque, avec la possibilité journalière de se ravitailler en fromage et saucisson, sans oublier de s’en jeter une petite bien fraîche derrière la casquette sous prétexte qu’elle est locale et artisanale, et qu’on est pas des chevaux de traits !

On a fait les étapes en décalé pour dormir en montagne le soir et passer le midi dans les villes aux étapes prévues pour la nuit.

 

 

Nos conseils matos ?!

Niveau matériel on n’aura pas la prétention de vous donner des conseils au niveau vélo car on est à l’arrache complet mais la base reste de très bons pneus montés en tubeless. J’étais en Schwalbe Magic Mary renforcés, ils sont lourds mais le grip est terrible et je n’ai pas crevé une fois !

On a un temps dormi en hamac-bâche pour gagner du poids, mais nous vous le déconseillons finalement, il y fait trop froid la nuit pour bien dormir et on ne trouve pas toujours les arbres pour s’accrocher. J’ai investi dans une tente MSR Hubba Hubba 2 places (1.5kg, 370€ chez Chullanka), avec des tapis de sols gonflables ultra light c’est parfait !

Pour le sac, maximum 15kg sur le dos avec 3L d’eau, une tenue de rechange chaude pour le soir, un K-way, deux jours d’autonomie et nourriture, le sac de couchage et un réchaud ! Pas besoin de sacoches de cadre à 200€, on fixe le sac de couchage dans un sac étanche ou la tente directement sur le guidon avec des sangles caoutchouc Voile Telemark, c’est parfait !

 

Voilà résumé notre modeste aventure ! Elle est à portée de tous, et l’on ne peut que vous encourager à vous lancer dans ce genre de petites vacances qui ne coûtent quasiment rien ! Commencez tranquillement, une nuit, puis deux… Vous verrez que l’on n’a jamais envie de rentrer de ce genre de périple, c’est une vraie évasion ! Merci à Quentin Chevat de m’avoir donné l’opportunité de vous faire partager tout cela ! Promis la prochaine fois on prendra de vraies photos et on s’appliquera sur la vidéo ! 😉

Quentin & Gabin

 

L’itinérance basque selon Quentin & Gabin en vidéo !