Verdict – Essai du Marin Rift Zone Carbon 2

Si l’arrivée du carbone au sein de la gamme Marin – hormis pour les atypiques Wolf Ridge et Mount Vision déjà passés à la fibre depuis plusieurs années – rime avec une légère hausse des prix vis-à-vis de la concurrence, peut-on s’attendre à retrouver les traits de caractère des autres modèles en alu, comme l’Alpine Trail que nous avions eu entre les mains ?

La présentation du Marin Rift Zone Carbon nous laissait finalement curieux et avide de le découvrir en chair et en os – ou plutôt en carbone et en alu – et de savoir ce qu’il nous réserverait une fois sur les sentiers.

L’essai est maintenant terminé, et concluant ! Le Marin Rift Zone Carbon est-il donc le vélo de Trail qu’il laissait entrevoir ? Que vaut-il vraiment ? À qui s’adresse-t-il ? Tout un tas de questions auxquelles nous allons répondre au travers de ce verdict…

 


Temps de lecture : 9 minutes


 

Au sommaire de cet article :

 

 

[divider]Marin Rift Zone Carbon 2[/divider]

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  • Usage Trail
  • AV/AR : 130/125mm, Fox 34 et DPX2
  • Triangle avant carbone, arrière alu
  • Reach 480mm en taille L, offset 44mm
  • Roues Marin 29 pouces, 29mm

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Premières impressions

Si aux premiers abords, dans les montées et sur les premiers plats on se sent équilibré et efficace en position assise comme debout sur les pédales, c’est en descente que le Marin Rift Zone Carbon se montre bien moins à son aise

Lorsque la pente s’inverse, tant que c’est rapide et que le sol est lisse tout va bien. Mais il se montre vite intransigeant quand le terrain devient plus naturel : racines, trous, cailloux… Au début inconfortable, il finit par être inefficace si on ne charge pas énormément sa roue arrière pour forcer la suspension à s’enfoncer, plaquer la roue au sol et trouver l’adhérence.

Cette première impression n’est pas joyeuse, mais je reste tout de même sur ma faim. Il faut relativiser… tant ça semble tenir à presque rien. Je me penche donc du côté de sa suspension arrière pour chercher à l’améliorer…

 

À quoi c’est dû ?

La suspension arrière de ce Marin Rift Zone Carbon me semble donc trop ferme malgré l’augmentation du SAG volontaire et progressive – jusqu’à 34%. Quelle que soit la valeur du SAG, la suspension s’affermit toujours très tôt dans le débattement. C’est progressif, mais trop rapidement ! Je dois donc faire en sorte d’asseoir le Marin Rift Zone Carbon sur l’arrière, de calmer cette progressivité importante.

Finalement quand j’enlève le spacer de l’amortisseur Fox DPX2, un nouveau visage du Marin RZC apparaît ! Plus besoin d’exagérer l’appui sur la roue arrière en poussant fort sur les jambes pour tourner.

Enfin, l’amortisseur ne rechigne plus à prendre le débattement. Il bute moins sur les obstacles et absorbe désormais les impacts : on gagne en confort, mais aussi en efficacité. Il avance, on avance ! Le Marin Rift Zone Carbon révèle enfin ses capacités sur les terrains naturels sur lesquels il se heurtait auparavant.

 

 

 

Comment ça se règle ?

Désormais bien cerné, on sait que le réglage de l’amortisseur a toute son importance dans l’efficacité et l’adaptabilité du Marin Rift Zone Carbon à l’usage que l’on souhaite en faire. Et comme le SAG n’a que peu d’importance, tout tient donc à un seul et unique spacer, celui de 0.2in³ installé d’origine. Alors avec ou sans !?

Quelque part, pour un vélo conçu en Amérique où les trails sont plus travaillés ou shapés, on comprend l’intérêt de laisser le spacer. Mais pour notre pratique plus européenne, sur des sentiers ancestraux et plus naturels, l’enlever s’avère être une bonne chose. Pour le reste, rien de compliqué :

RéglagesAvantArrière
SAG25%30 à 34%
Détente1/2 ouverte1/2 ouverte
Compressionsouverte à 2/3 ouverteN/A
Token / Spacers4 (d'origine)0 (1 spacer de 0,2in3 d'origine)

 

 

Comment ça se pilote ?

En passant par la case réglage, j’ai enfin réussi à l’adapter au « standard » européen et à l’usage le plus commun que l’on en fait ici, en France. Le Marin RZC conserve tout de même son caractère tout juste dévoilé. Quelques spécificités de pilotage sont donc bonnes à connaitre :

 

[toggler title= »En montée et au pédalage » ]

Malgré son anti-squat au dessus des 100% jusqu’en milieu de course, le Marin Rift Zone Carbon a tendance à buter sur les obstacles. Il ne les avale pas sans broncher…

Il demande à se faire léger et à choisir les lignes les plus propres, les plus smooth, pour éviter les impacts et de prendre du débattement inutilement.

Cette particularité mise à part, il reste un bon pédaleur. C’est bien un vélo de Trail ! Il rend lorsqu’on appuie et sa position centrée ne demande pas à forcer la position en avant ou en arrière plus que de raison selon l’obstacle ou la pente… Un des vélos où j’ai été le mieux assis jusqu’à maintenant !

 

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[toggler title= »En courbe et en virage » ]

Si c’est cette nécessité de charger l’arrière qui m’a permis de mettre en évidence le comportement de la suspension arrière, le Marin Rift Zone Carbon ne s’en passe pas totalement après retrait du spacer !

Quoi qu’il en soit, il demande une position de pilotage un poil sur l’arrière. Il tourne en pivotant sur la roue arrière. Donc y appuyer aide les crampons à mordre le terrain et par la même occasion à tourner !

Il n’empêche pas de charger l’avant pour autant, mais c’est plutôt couché, les fesses en arrière qu’on en tire pleinement profit. Pousser sur le boitier, comme si l’on voulait « casser l’appui », c’est son côté fun aussi !

 

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[toggler title= »Quand c’est défoncé » ]

Quand le terrain devient plus chaotique, deux situations s’offrent à nous : on peut jouer avec le terrain, ou on peut le subir ! Mais parfois, on n’a pas le choix…

Sur les voies romaines ou dans un dédale de pierres où il est difficile d’anticiper les lignes précisément, on est obligé de le tenir, de gainer. Quelque part, on est obligé de subir le terrain. Même si des suspensions plus haut de gamme pourraient aider dans ces moments là.

Puis, parfois, au guidon du Marin Rift Zone Carbon, jouer avec le terrain devient primordial. Si la lecture du terrain est facile et précise, puisqu’il accélère fort quand on saute, on pousse ou on pompe, autant le faire à tout va ! Quitte à prendre des risques, la bonne raideur du cadre lui offre une tolérance appréciable. Comme c’est ludique, et pour le coup efficace, pourquoi s’en priver ?

 

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[toggler title= »Si ça talonne » ]

Ceux qui sauteront ou envisageront d’engager des trails typés Enduro, seront certainement confronter à des sauts ou des gros impacts. Alors méfiance !

Mefia te ! Il peut talonner très fort, ça reste un Trail avec assez peu de débattement. Alors si sa géométrie le pousse à engager plus que ce pourquoi son débattement l’incite à faire, la souplesse est de rigueur. J’ai tordu l’axe d’amortisseur sur un saut, en talonnant !

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Pour qui ? Pour quoi faire ?

Avec les deux visages que nous a révélé ce Marin RZC qui ne tiennent finalement qu’à un spacer, cette question est plus que légitime et sa réponse indispensable.

Comme son débattement l’indique, et que son comportement ne dément pas, c’est un vélo de Trail à visée fun et ludique avant tout. C’est l’image que souhaite d’ailleurs transmettre Marin, et celle qu’il transpire à la moindre occasion qu’on lui donne pour jouer !

Reste que ses 2 visages lui confèrent 2 fonctionnements différents : l’un pour du Trail sur des sentiers naturels, l’autre pour rouler sur des trails shapés, avec des sauts, des virages relevés et finalement peu d’aspérité au sol, qui mettent surtout en avant l’aspect fun du pilotage et du vélo !

Ce Marin RZC s’adresse donc à ceux dont le terrain de jeu s’apparente à ce genre de trails ou à ceux qui roulent en Trail, à la sauce européenne, sans gros intérêt pour s’évader en montagne ou pour performer sur une course d’Enduro avec !

 

 

Vis-à-vis de la concurrence

Dans la mesure où l’essai de ce Marin Rift Zone Carbon constitue le premier essai complet d’un véritable vélo de Trail, je ne peux le comparer pour le moment qu’au Trek Fuel EX

Face auquel, par sa position, le Marin Rift Zone Carbon rend mieux au pédalage que celui-ci, même si le Trek profite d’une meilleure motricité pour s’extirper des montées techniques et autres pétards !

Le Trek se permet facilement d’engager plus que de raison par ses bonnes suspensions, là où le Marin est limité par ses suspensions et plafonne en terme de vitesse et d’engagement. Finalement, le Marin est moins atypique : c’est un véritable vélo de Trail quand le Trek se perd un peu entre Trail et Enduro.

Cependant, je serais curieux de pouvoir le comparer à une concurrence plus en rapport en terme de pratique, comme, probablement, avec les : Ibis Ripley, Norco Fluid FS, Revel Rascal, Cannondale Habit, Santa Cruz Tallboy, Yeti SB130, Transition Smuggler…

 

 

Des détails…

 

 

En conclusion

Après avoir enfin toucher du doigt ce qui faisait tout le caractère de ce Marin Rift Zone, l’essai touche à sa fin. Il est l’heure de répondre à la fatidique question : pourquoi voudrais-le garder ?

« Le Marin Rift Zone Carbon offre une simplicité séduisante, avec un tel montage : pas de fioritures ni de réglages superflus puisqu’il s’en sort très bien ainsi. Pour preuve, on a réussi à le régler et il affiche, en l’état, un rendu plaisant visuellement, surtout ludique et qui permet de s’épanouir sur la plupart des sentiers ! »

 

 

Positionnement & usage

En synthèse, le tableau de positionnement et d’usages permet, en un seul coup d’oeil, de saisir les capacités du vélo. (rafraîchir la page si le tableau ne s’affiche pas)


Comparées à celles des autres vélos à l’essai permettra de répondre à l’éternelle question > par rapport aux autres, qu’en penses-tu..? Rendez-vous sur la page du Comparateur d’essais VTT Endurotribe pour en savoir plus >  https://fullattack.cc/comparateur-essais-vtt-2016/