Championnats de France 2019, Raon – Kévin Burnet, le photographe du Team Rocky Sports, nous raconte…

C’est déjà la fin ! Celle de la saison 2019 racontée par le Team Rocky Sports… Ou plutôt par ceux qui suivent l’équipe aux quatre coins de l’hexagone. Pour ce dernier récit de l’année, direction Raon L’étape, dans les Vosges. 

Là-bas, c’est Kévin Burnet, ami de Lucas Frigout, qui prend la parole. Il découvre l’univers de l’Enduro VTT à travers son objectif, lui qui se passionne plus généralement pour la photographie. En quoi consiste donc un week-end de chasseur d’image en marge d’une course ?! Un récit de plus qui sent bon le vécu > action !

 


Temps de lecture estimé : 10 minutes – Photos : Kévin Burnet / Team Rocky Sports


 

 

Salut !

Je suis Kévin Burnet, photographe du Team Rocky Sports… mais c’est un titre bien trop flatteur à mon égard : je suis avant tout passionné, même si je pratique déjà la photographie depuis quelques années maintenant.

Randonneur dans l’âme, je passe beaucoup de temps au grand air et, originaire de Haute-Savoie, j’ai de quoi faire dans les environs ! Amoureux de la nature et des grands espaces, j’ai commencé par prendre chaque paysage qui se dévoile devant mon objectif durant mes balades et mes différents voyages.

La suite logique était de prendre aussi les personnes qui m’entourent. Avec un frère mordu de surf, je me suis retrouvé sur les plages de la côte Atlantique à capturer des sessions de surf en compagnie de Lucas Frigout, qui faisait aussi partie de nos escapades Landaises.

 

 

 

Bienvenue à bord…

C’est de cette manière que Lucas m’a proposé de rencontrer le Team Rocky Sports sur leurs déplacements, en tant que photographe. Une belle opportunité que j’ai acceptée avec beaucoup de défis personnels à relever.

Je ne connaissais aucun membre de l’équipe et j’étais loin d’être à l’aise, mais vous commencez à bien connaitre le Team Rocky Sports désormais : vous savez que c’est avant tout une petite troupe avec un esprit familial et sans prise de tête. Le feeling est donc bien passé pour notre première rencontre il y a quelques temps… et j’avais hâte de partir sur une première course !

 

 

 

Raon, l’étape !

Raon n’est pas tout à fait la première course, mais c’est celle qui regroupe le Team Rocky Sports au complet : une étape parfaite pour avoir tout le monde dans mon viseur ! Après 5h de route, une traversée en largeur de la Suisse avec quelques bouchons, on arrive dans les Vosges chez Paul Thiebaut, en compagnie de Lucas et Axelle Murigneux.

 

Une fois les affaires déchargées, le Team Rocky Sports en profite pour faire de la mécanique sur leur vélo. Ambiance conviviale dans le garage, ça fait plaisir de voir qu’ici dans les Vosges, on est bien accueillis. Après un bon repas au tour d’une grande tablée, Quentin Arnaud et Xavier Murigneux arrivent à leur tour, mais pas le temps de veiller, demain première journée sur le championnat de France. Il faut se reposer et recharger ses batteries à fond !

 

 

Le lendemain…

Après un petit-déjeuner bien complet, le Team Rocky Sports se prépare, direction le paddock. On ne traîne pas, mieux vaut être à l’heure même si tout le monde est détendu.

Arrivé sur place, je vais chercher un plan avec les différents départs et arrivées des spéciales afin d’avoir une vue détaillée sur les spéciales tout au long du week-end. Je n’ai pas du tout d’expérience dans ce domaine, mais le but du jeu est plutôt simple : je repère les points de passage et je regarde les autres itinéraires qui permettent de rallier les différentes spéciales.

J’ai de la chance, tout est sur le même versant et la forêt fourmilles de passages en tout genre : chemin pédestre, route forestière, pistes… Il y a de quoi faire ! Je m’équipe d’un VTTAE et je fonce sur la reconnaissance de la SP1 en compagnie de Quentin. Le gros avantage, c’est que je suis rapidement sur les tracés des spéciales, ce qui me laisse le temps de trouver diffèrent angles de vue pour chaque membre bien sûr. Je dois aussi prendre en compte qu’une fois chaque pilote passé, il faut que je décampe rapidement rejoindre la SP2 et ainsi de suite.

 

 

Avec le recul…

Le plus simple serait naturellement de passer sur chaque spéciale faire des repérages, un jour avant ou plusieurs heures avant. Pour ce championnat de France, je n’ai pas eu le luxe d’avoir un jour d’avance, je débarque donc sur des portions de spéciale choisies sur la carte au préalable, et je joue avec l’environnement une fois sur place.

Je peaufine mes réglages sur les premiers pilotes, je cherche des angles différents, je sais que le Team Rocky Sports arrive part vague, il faut que je reste concentré. Le gros défi des courses pour moi, c’est le fait d’être en one shot. Étant novice dans le milieu, je suis parfois frustré de louper une prise, mais ça fait aussi partie du jeu. Les photos qui restent sont plus authentiques quand on y réfléchit.

Au final je me soucie plus sur le fait d’avoir LA photo que de savoir comment je vais rejoindre la course suivante car dans tous les cas je dois la rejoindre. De toute façon je ne me laisse pas le choix, j’évite de perdre le Team Rocky Sports : c’est personnel, j’y tiens ! Je fais en sorte de couvrir totalement la course, du moins je fais de mon mieux car il y a toujours…

 

 

Des imprévus ?!

…comme une assistance électrique qui fait des caprices pendant que je rejoins une spéciale ! Dans ce genre de situation, il y a plus qu’à forcer sur les jambes, transpirer un bon coup, éviter de perdre du temps et vite rejoindre le prochain point avant le passage du Team Rocky Sports. Les imprévus, je m’en passerais, mais je pourrais partager des petites anecdotes sur la course donc je les prends de manière positive !

Les reconnaissances se passent plutôt bien, j’ai pu établir mes points de passage pour rejoindre chaque spéciale. Quelques petits retards sur les départs me permettent de découvrir un peu plus les lieux. Les pilotes n’ont pas toujours le temps de contempler les décors, mais moi, je suis en plein dedans et j’en profite pour admirer ce beau panorama vosgien.

Le retour au paddock me fait souffler un peu, j’en profite pour descendre sur des petits chemins bien sympathiques. Car outre le fait que ce monde est nouveau pour moi dans l’univers de la photographie, il est aussi nouveau pour ce qui est d’être sur un vélo d’Enduro. Le bon côté, c’est que je prends vite plaisir à rouler sur ce genre de terrain.

 

 

La pression monte…

De retour au paddock, le Team Rocky Sports n’est pas au complet, certains sont déjà sur le départ pour la spéciale. Le temps de grignoter quelque chose, de faire le point avec une partie de l’équipe sur différents aspects du terrain et on repart. Je rejoins mes petits points de passage vu sur la reco, j’en profite pour modifier mes angles de vue, en crapahutant un peu dans la pente, je suis à l’aise sur ce genre de terrain.

« Ça fait partie des petites choses que je préfère sur une course : être seul derrière mon objectif avec l’écho du vent qui résonne à travers les arbres, rester là dans le silence jusqu’à entendre le bruit d’un pneu chassant la terre de la piste… ce genre de détails que vous remarquez que lorsque vous êtes immobile, l’œil dans le viseur prêt à capturer ce petit instant qui ne dure que 3 secondes. »

Les premiers pilotes déboulent, la course est partie, le temps défile très rapidement, comme si tout était accéléré. Les longues minutes passées dans le calme, à attendre, sont déjà loin ! Il faut rester concentré sur le moment où les premiers membres de l’équipe vont débouler en trombe. C’est aussi excitant que de participer à la course pour moi.

 

 

Tout le monde est passé…

Je remballe, direction le prochain point de passage ! Je profite d’arriver en avance pour regarder le classement via mon smartphone, mais finalement je préfère le ressenti des pilotes, pouvoir discuter avec eux est beaucoup plus important pour moi que de lire une ligne de chiffres sur un tableau qui ne me parle pas toujours vu mon manque d’expérience dans le milieu.

La journée passe aussi rapidement que les pilotes qui défilent sous mes yeux : déjà la dernière spéciale pour aujourd’hui. La carte mémoire empile un certain nombre de photos, je suis un peu plus confiant qu’à mon arrivée. Je repars au paddock rejoindre l’équipe.

Les pilotes rangent tranquillement leurs vélos dans les véhicules. On en profite pour manger et parler un peu de la course, l’ambiance est conviviale. L’aura que le Team Rocky Sports émet est très agréable, ça fait du bien d’être réunis et ce n’est que le début : après avoir grignoté quelque mets proposé par l’organisation, on retourne à notre logement du week-end.

La soirée continue de se dérouler dans un esprit familial, c’est pour moi le mot qui convient le plus à l’équipe. Je profite de ce moment détendu pour sortir quelques photos de la journée. Les sourires des membres du Team Rocky Sports me rassure davantage sur les photos que j’ai pu prendre durant cette journée. La soirée se déroule tranquillement de retour sur une grande table pour le repas, ambiance chaleureuse au rendez-vous.

 

 

Le lendemain matin…

On prend les mêmes ingrédients et on recommence, mais avec des heures de sommeil en plus ! De retour au paddock, l’ordre de passage ayant changé pour cette deuxième journée, je pars directement avec l’élite féminine sur la SP3 pour prendre place dans un décor tiré du Sud-Ouest : il y a toute sorte d’environnement ici, j’aime ! Mais on évite de s’endormir dans les fougères ! J’ai du temps devant moi, je choisis des angles avant l’arrivée de premiers pilotes. Je suis plutôt bien, je ne bouge plus, j’attends sagement que la vague arrive… Je vous l’ai dit : ambiance sud-ouest !

Tout le monde est passé, je mets l’appareil photo dans le sac je retourne sur mon vélo, direction SP4. Celle-ci, je ne la connais pas, tout comme les pilotes, mais j’ai repéré un point de passage sur la carte, je me dirige dessus. L’assistance électrique me fait gagner un temps précieux : j’arrive à destination, j’en profite pour prendre la brumes dans la forêt, changement d’ambiance, plus fantomatique, j’aime !

Les premiers pilotes arrivent ainsi qu’une petite vague de supporters déguisés, bien joyeuse, encourageant les riders sur un passage difficile. Tout s’enchaîne rapidement, je me déplace afin d’avoir différents cadres. Certain pilote se font peur sur des passages délicats mais les supporters les encouragent de vive voix. C’est la chute de Paul devant moi qui me fait revenir à la réalité : après plusieurs minutes au sol, il se relève, remonte sur son vélo et redescend au paddock. Touché au niveau du dos, il reste allonger au van, la course s’arrête ici pour lui. Un passage peu agréable pour cette journée…

 

 

La course continue…

Il faut que je retourne sur les deux dernières spéciales avant de terminer le week-end… Mon VTTAE qui continue à faire de caprice avec l’assistance électrique me force à prendre un musculaire, qui me fait perdre beaucoup de temps sur la montée. Pour moi, courir dans une montée pas de problème, mais pédaler, c’est plus la même histoire ! Je n’ai quand même pas traîné : je relie le point de passage repéré plus tôt dans la journée sur la SP4 et je me positionne avant que l’équipe arrive. Je ne suis pas dans une zone en pente mais la forêt est dégagée et les plans sont intéressante. Tout le monde passe, je peux repartir sur la dernière spéciale.

Cette fois, les choses se compliquent lorsque je veux faire un détour pour accéder à une autre partie de la SP3. Un détour qui me fait perdre énormément de temps : j’arrive trop juste sur la portion et je loupe les premier passages du Team Rocky Sports. Le point positif de ce détour – car oui il faut toujours relativiser – je me suis fait plaisir sur des chemins lors de ma descente ! Je suis de plus en plus à l’aise sur un VTT, ce qui m’encourage davantage à suivre cette joyeuse équipe lors de leur prochaine course !

 

 

Ce n’est qu’un au revoir…

De retour à l’arrivée, je prends des nouvelles de Paul et j’attends que les autres membres du Team Rocky Sports arrivent. Une fois tout le monde réunis, on prend le temps pour souffler. C’est bon, cette étape est finie. Même si je ne suis pas dans la course, j’ai vraiment l’impression de l’avoir vécu de l’intérieur tel un pilote.

L’air de rien, l’aura que le Team Rocky Sports dégage m’englobe et me rapproche d’eux malgré le fait que je ne sois qu’un petit nouveau au sein du groupe. Quelque part, j’espère que ça va se poursuivre ! Un week-end très intéressant et enrichissant. Bien que ce championnat de France marque la fin de la saison pour le Team Rocky Sports, pour moi, il marque le début d’une belle aventure…

Reste que maintenant : place à un bon vieux burger, frites, soda sur l’autoroute pour boucler ce week-end ! Eh oui, la phrase précédente était beaucoup trop sérieuse pour clôturer cet article dans l’esprit du Team Rocky Sports 😉