Évasion – Caminade x Le monde est chaud

Membre de l’équipe Caminade, Geoffrey Buisan nous embarque en Ariège pour nous faire partager sa dernière aventure en compagnie de Brice Epailly, Sylvain Renouf et Laurent Brossard. Un récit de deux jours, plein de bonne humeur…

 


Temps de lecture estimé : 5 minutes – Récit & Photos : Geoffrey & Laurent Brossard


 

 

Le monde est chaud

En ces périodes de canicule à répétition, quoi de mieux que de prendre un peu de hauteur, histoire d’avoir la vue face à la raison, je vous embarque pour 2 jours et 2 nuits d’aventures dans les Pyrénées Ariégeoises.

 

 

C’est dans ce contexte que Brice et Sylvain m’ont convié à leur voyage annuel avec Laurent aka Lolo Brossard. Laurent et Brice, c’est une longue histoire d’amitié. Depuis le temps que Brice me parle des aventures sur la crête du Barbet à dormir dans le froid pour avaler les 2000 mètres de dénivelé négatif avec le soleil levant. Ou encore Sylvain qui me partage les chantiers des éditions fructueuses de TransBiking dans les Pyrénées Orientales ou Ariégeoises.

 

 

À force de les écouter parler, je n’avais qu’une hâte : partir à l’aventure avec eux afin d’expérimenter le vélo de montagne et tout ce qui va avec, je parle évidemment de la nuit en refuge, des digestifs à la myrtille et des discussions subversives qui l’accompagnent. Bref le monde est chaud !

 

 

La montagne ça vous gagne

Après une nuit humide au bord du plan d’eau de Bonac (Alt 712m), le programme de la journée concocté par Laurent nous réservait une longue ascension jusqu’au col de la Serre d’Araing (Alt 2222m). Nous nous sommes tous les quatre retrouvés dans une forme olympique lors de cette longue montée.

 

 

Nous suivions une piste qui mène à l’ancien site minier de Bentaillou sur plus de 15km pour 1200m de D+. Je ne sais pas si ce sont les SpeakEasy de la veille ou la bouteille de vin nature du Jajakistan ramenée par Sylvain, mais le sourire est sur les lèvres de chacun. Le paysage somptueux et la pente douce ont permis à chacun d’y trouver son rythme afin d’apprécier la beauté du lieu.

 

 

Nous apprécions l’Ariège pour ce qu’elle est, une terre sauvage habitée par des autochtones à l’abri de toute mondialisation. Les téléphones ne captent plus la 4G.

On le savait, mais on le redit : la montagne ça vous gagne !

 

 

Le freeride n’est pas mort

Quand Laurent nous a partagé le programme de la journée en insistant sur cet ancien site minier perché à 1900 d’altitude, j’ai tout de suite imaginé de grand éboulis dans la pente. Un rêve d’enfant que de pouvoir poser ses crampons sur une pente vierge recouverte de graviers suffisamment petits afin de littéralement surfer sur le versant.

 

 

Pour la première fois de ma vie, j’enfile la casquette de freerider sur mon vélo. Je dis bien sur mon vélo car en fin de compte le freeride, c’est pas une photo dans un éboulis mais plutôt une façon libérée de penser et d’entreprendre. Brice et Sylvain sont de sacrés freeriders par exemple : quitter un poste confortable à l’éducation nationale et accepter de ne pas se rémunérer pendant deux années pour créer sa marque, ça c’est FREERIDE.

Le vélo de montagne donne aussi cette sensation de liberté, surtout quand on monte un sommet à échelle humaine avec ses capacités humaines.

 

 

Le portage du vélo sur l’autre moitié de l’ascension est un vrai exercice de méditation, mettre le vélo sur le dos et gravir les sentiers pas à pas. A cette lenteur, je sens tous les muscles qui constituent ma jambe, en passant par la force du quadriceps ou l’équilibre de la cheville. A chaque pas suffit son expiration, l’inspiration est quant à elle régénératrice. Vélo sur le dos, je regarde souvent mes pieds mais lorsque j’ouvre ma cage thoracique en levant la tête, j’aperçois loin devant un Brice déjà en haut du col. J’envie son SimpleTrack Titane à moins de 12kg, mais je garde la raison en me disant que le matériel ne fait pas tout.

Je surveille également Sylvain qui n’avait plus mis de vélo sur le dos depuis quelques années, la souffrance ce n’est pas le mot qui me vient à l’esprit en le regardant. Grâce à l’exploration intérieure qu’il a vécu lors de ses précédentes BTR, ou autres aventures en Gravel, Sylvain connait son corps parfaitement et accepte de laisser le peloton partir lorsque son corps lui envoie des signaux de fatigue.

 

« Le free ride c’est l’essence même du ride, faire du vélo sans but précis, sans objectif mais juste parce que ça te fait du bien » – Pierre-Édouard Ferry PEF

 

 

Lorsque j’étais en haut de cette montagne, avant d’attaquer l’éboulis, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une pensée pour mon pote PEF. L’incarnation du free ride en France, la définition qu’il donne à sa pratique nous parle à tous. Laurent a été Champion de France Master en XCO, Brice a terminé dans le top 5 de la Transvésubienne, j’ai gagné une Coupe de France de Descente en Junior.

 

 

Tout ça pour dire que nous nous sommes tous essayés à la compétition en y performant, mais nous en sommes revenus pour partager des journées de ride plus simple, sans programme, sans compétition, sans pression.

 

 

Le ride d’abord, le partage surtout

Les relations humaines, qu’est-ce-qu’il y a de plus magique qu’une rencontre entre deux personnes tellement différentes mais au combien phrasées. Nous n’avons pas discuté suspension et géométrie lors de nos deux soirées, ça serait bien présomptueux de dire que nous avons partagé des discussions philosophiques. Mais ce qui est sur c’est que nous avons parlé avec notre cœur, sans filtre et sans peur.

 

 

Il faut dire que mes camarades d’aventures ont du vécu, j’apprécie partager avec des personnes issues d’une autre génération. La différence est une richesse et mes compères le savent. Nos partages de visions étaient intenses. Merci à mes trois quadra préférés et au plaisir de partager une autre aventure. CHEERS.

 

 

Bref le monde est chaud, mais nos mentalités évoluent, nous croisons de plus en plus de personnes dans cette nature divine. Apprécions la et respectons la 😉

RIDE FREE