En Travers des Chiffres – Northstar 2019, in extremis !

La première californienne touche à sa fin ! Elle a cependant bien tenu ses promesses de parcours sec, ultra poussiéreux et physique ! Et ses nombreux rock gardens ont aussi fait du tri…

Alors, de quelle manière s’est jouée la course ? La victoire a-t-elle été disputée ? Et finalement, qu’en est-il juste avant la finale suisse, à Zermatt ? Place à l’habituel En Travers des Chiffres pour y voir plus clair…

 


Temps de lecture estimé : 5 min – Photos : Enduro World Series


Au sommaire de cet article :

 

 

Leader ou outsider !?

IIsabeau Courdurier, Noga Korem, ALN, Katy Winton, Ines Thoma, Morgane Charre, etc. trustent le haut du tableau sans concurrence étrangère ! Il n’y a pas l’ombre d’un doute, chez les filles, cette manche américaine s’est jouée entre les leaders habituelles !

Par contre, chez les hommes, c’était sans compter sur les deux amerlocs’, Mitch Ropelato et Cody Kelley, certes habitués des EWS, mais souvent plus loin dans les timings ! En outsiders de luxe, ils ont fait face aux leaders du moment : Richie Rude, Sam Hill, Adrien Dailly, Martin Maes et les autres.

A croire, encore une fois, que courir en terre natale donne des ailes ! Evidemment, Shawn Neer, 11e et Richie Rude, vainqueur, le prouve aussi ! A moins que ce ne soit les conditions, si particulières à Northstar !? Ou un coup de pouce poussé par le patriotisme que l’on connait des ricains !? Après les frenchies en masse aux avant-postes sur les manches françaises, les Américains aux US, le sont à leur tour !

 

 

In extremis !

Et, aux avant-postes, justement, la bataille a été des plus rudes. L’évolution des écarts le montre :

Bien que la courbe de Sam Hill soit éloignée de celle de Richie Rude après les deux premières spéciales, le premier jour, elle remonte fortement le deuxième jour dès la SP4. Au point, d’en rejoindre carrément celle de Rude. Pour qui, d’ailleurs, tout est à refaire !

Elles se confondent presque jusqu’à la fin. Ce qui prouve que ça s’est joué in extremis. Rude finit par l’emporter, après un run parfait en SP6, comme il l’a avoué à l’arrivée, alors que l’Australien menait juste avant la dernière spéciale.

 

 

Format de poche !?

À première vue c’est le résultat le plus serré de l’histoire des EWS, puisque seulement 81 centièmes les séparent. Devant les Orres 2019, où 94 centièmes séparaient le second du premier. Mais est-ce vraiment la manche la plus disputée de l’histoire ?

Effectivement avec, tout juste, 26 minutes de chrono, il y avait bien plus de temps pour se détacher en tête aux Orres, longue de plus de 43 minutes, qu’à Northstar !

L’écart représente 0,05% du temps passé en spéciale à Northstar, contre seulement 0,03% aux Orres. Finalement, la manche française était plus disputée !  Cependant, une chose est sûre, l’erreur n’est plus permise. Pour gagner, il faut rouler à 110% ! #fullattack

 

 

Le point avant la finale

À tout juste 3 semaines de l’ultime manche des EWS 2019, à Zermatt, celle qui sacrera le vainqueur de la saison, Northstar a d’ores et déjà des conséquences importantes sur le classement général :


Tout d’abord, la courbe d’Ed Masters s’arrête nette ! Sa blessure au poignet de ce week-end laisse s’envoler tous ses espoirs de se battre pour le leadership. Il est out ! Plutôt en forme ces derniers temps, 2019 est terminé pour lui !

Reste Sam Hill ! Second à Northstar, il engrange de précieux points. Et sa courbe remonte fortement et se rapproche dangereusement de celle de Florian Nicolaï, seulement 13e ce week-end…

Par conséquent, seulement 60 points séparent Hill de Nicolaï à l’aube de la finale. Le discret leader niçois est sous pression ! Hill, numéro uno depuis 2 ans, peut encore espérer au titre sur la ligne d’arrivée, pour la troisième année consécutive !

Derrière, un trio français se dessine : Kevin Miquel, Adrien Dailly et Dimitri Tordo, sont, pour le moment, 3e, 4e et 5e et se tiennent à 125 points ! Parmi lesquels Rude pourrait aussi venir semer le trouble puisqu’il empoche à chaque fois les gros points ces derniers temps !

Alors, même si chacun semble avoir fait sa place maintenant, quelques mouvements au classement sont encore possibles. Rien n’est joué chez les hommes ! Qu’en est-il maintenant chez les filles ?

 

 

Chez les filles ?

Avec sa victoire à Northstar, Isabeau Courdurier marque 500 points supplémentaires. De quoi être à l’abri définitivement, puisque Nora Korem ne peut plus la rattraper. Isabeau s’envole donc pour de bon, elle plie l’affaire, elle remporte la saison 2019 avant même la finale :

Avec 2885 points, soit 705 de plus qu’ALN, troisième, Noga Korem s’adjuge elle aussi sa place dès maintenant. Elle est seconde et le restera jusqu’au bout ! Par contre, comme nous l’avions déjà remarqué, la troisième place est bien plus disputée.

Avec 105 points d’écarts entre ALN et Morgane Charre, tout est encore possible. Pour l’emporter, Morgane devra être au moins 3 ou 4 places devant la Canadienne si elle veut pouvoir recoller ! Zermatt s’annonce tendu pour la troisième place, surtout quand on sait que les deux pourraient bien apprécier le terrain suisse : les Alpes !

 

 

Roi des spéciales ?

La course dans la course continue, et Richie Rude continue sur sa lancée. À Northstar, il remporte 4 spéciales et marque donc autant de points. Avec 13 victoires de spéciale, il domine franchement son poursuivant avec plus du double des points.

Avec 6 points, Martin Maes est toujours second. Mais, Sam Hill, en remportant 2 spéciales aux US, rejoint Ed Masters et Keegan Wright en 3e position, avec 4 points.

À ce petit jeu, seul le vainqueur sera titré et récompensé. Ainsi, à moins qu’il n’y ait plus de 7 spéciales remportées par le même pilote à Zermatt, Richie Rude, semble, à l’image d’Isabeau Courdurier, avoir déjà plier l’affaire ! Pour la chasse aux spéciales, c’est un peu couru d’avance…

 

 

La suite !?

La manche de Northstar s’est donc jouée in extremis chez les hommes et de manière plus classique chez les filles. Un déroulement presque banal, qui aurait pu arriver n’importe où, mais aux conséquences considérables et décisives pour le général.

La finale, à Zermatt, s’annonce bouillante pour quelques marches des podiums ! Avec, en tête de liste, le duel Hill/Nicolai qui se profile à l’horizon. Connaissant la soif de victoire de l’Australien et les qualités techniques du Français, un véritable mental game devrait avoir lieu. Pas facile, mais certainement prenant pour nous, les spectateurs !

Tout ça aura lieu dans trois petites semaines, en Suisse, sous le regard implacable du Mont Cervin. Alors d’ici là, on se détend, avant que la tension remonte pour le gong final ! A très vite 😉

Rédacteur Testeur
  1. Bonjour à tous (et à toutes?),

    Pratiquant assidu et passionné de VTT depuis…presque 30 ans (eh oui…), c’est la toute première fois que je m’exprime sur ma pratique.
    J’ai regardé cette manche des EWS, et ça ne m’a pas du tout plu. Je ne vois pas l’intérêt de radicaliser à ce point cette super discipline qu’est l’enduro. Là, pas de flow, juste un énorme champs de patate, qui secoue les pilotes dans tous les sens, au point qu’on se dit que s’ils restent sur leur spad, c’est à moitié dû au hasard.
    Même Sam Hill, avec son habituel pilotage tout en finesse, a l’air de subir malgré son passage en 29′.
    Franchement, la plupart des épreuves font rêver et donnent envie de s’y rendre. On arrive à s’identifier à nos pilotes préférés, même si on est très loin d’avoir leur physique et leur technique.
    Mais là, c’est pire que de la DH.
    Où peut-être que je deviens un vieux con, va savoir…

    Salut à tous les passionné(e )s !

    Laurent, de Metz.

    1. Champs de patates? Certaines sections étaient effectivement dignes des WC de DH du début des années 2000, pour mon plus grand bonheur d’ailleurs. Ne nous y trompons pas, il y avait beaucoup de section très bike park, très roulante et rapides… et surtout de la poussière! Après, l’enduro au plus haut niveau doit sacrer des pilotes complets, North Star a eut le mérite de proposer un autre type de spéciales et si on regarde les classements, ils respectent une hiérarchie qui n’est pas surprenante!

  2. Entièrement d’accord ! quel dommage que l’on se soit éloigné de l’esprit originel de l’enduro , malgré l’ éternel débat des reconnaissances et du pilotage à vue .
    Personnellement , je ne m’y retrouve plus…
    Une addition de chrono de descente ne m’éclate pas, je respecte bien entendu les Vttistes qui s’y retrouve,

  3. Les manches d’EWS doivent départager les meilleurs enduristes du monde (et avec un écart à quelques secondes après le WE ou sub_second on peut dire qu’ils se débrouillent pas trop mal avec leurs spéciales !!!)

    … technique et endurance font la discipline >>> encore heureux qu’il y ait des parties techniques hardcore à ce niveau !!! Les relances + liaisons étant là pour attaquer le physique des bonhommes ils doivent gérer cela pour les descentes et faire au mieux.

    Sinon faut se tourner vers le XC …

    1. Regarde de plus près les circuit de xco actuels, c’est pas donné à tout le monde non plus de passer les pierriers et les quelques sauts avec un vélo de xc….

  4. Radicalisation à tous les étages mais ne pas oublier que les bikes évoluent également ainsi que le niveau des pilotes.
    En soit, cela ne me dérange pas sauf quand un enduro régional se prend pour un EWS.
    Faire attention qu’il y ait toujours une hiérarchisation de la difficulté des épreuves et que les enduro régionaux ne deviennent pas uniquement des terrains d’entraînement pour les top pilotes EWS au risque de dégouter les pratiquants lambda d’y participer.
    Régional, Coupe de France, Européen, Word, il faut qu’il est une progression dans les difficultés.

    1. Entièrement d’accord avec toi Eric.

      J’ai lâché l’affaire depuis longtemps.

      Mais pas mal de connaissances qui s’engagent en épreuves ont laissé tomber ou ne vont pas tarder.

      D’ailleurs les inscriptions décevantes sur les derniers enduro du sud s’expliquent peut-être en partie à cause de ce niveau disproportionné.

      1. Les inscriptions décevantes pour 2019 sont sans doute liées au fait que la Coupe de Provence est passée de 6 à 3 épreuves cette année.
        A voir ce qu’ils vont faire l’année prochaine mais ça va être crucial pour l’avenir de cette coupe.
        En 2018, j’ai fait la CF pour la 1ère fois et ce qui m’a surpris le plus c’est que les spé de la CP sont bien souvent plus engagées que celles de la CF (sauf Olargue).
        Jusqu’à présent, de tous les enduro que j’ai fait, c’est Olargue (CF) qui, pour moi, a été à la fois la plus technique, la plus engagée et la plus dure physiquement mais également la plus belle.
        Je pense que pour ce qui est de la CP je pense que l’engagement important est lié à notre terrain (beaucoup de grosses pavasses pas très sympa en cas de chute LOL) et au niveau global des engagés mais il va falloir que les organisateurs réfléchissent à ce qu’ils veulent faire concernant le niveau d’engagement nécessaire pour y participer …

  5. Moi ce qui me dérange franchement, c’est qu’ils pédalent de moins en moins, avec de plus en plus de télésièges, et c’était le cas aussi en france. Donc de plus en plus en station, avec de gros velos et des recos, de la dh quoi. L’enduro c’est aussi en chier en montée donc des velos agiles, des descentes à l’aveugle, dans des coins plus nature qu’une station et avec des sentiers moins travaillés. Il y a d’autres manières d’ajouter de la difficulté pour ces pros que de mettre des marches de plus en plus hautes et dangeureuses, ca rime à quoi de casser des bras à tire l’arigo ? Des potes arrêtent de faire les fonds de classement ews à cause de ça.

    Sinon note technique pour le webmaster : les courbes ne sont pas lisibles sur un tel portable, affichées mais tronquées.

    1. Au début les EWS pédalaient énormément en spéciales. Tout le monde a poussé pour que ça le soit un peu moins ! L’an passé, ça pédalait beaucoup en liaison, avec parfois 1600m à 2000m de D+ par jour sur 3 ou 4 jours d’affilé, tout le monde poussait pour que ça se calme. Désormais je pense qu’on atteint un juste milieu intéressant !
      Pour ce qui est de la technicité des spéciales, n’oublions pas que l’équipe de photographe est managée par l’organisation EWS et cherche évidemment à mettre en valeur l’événement. C’est d’ailleurs grâce à une bonne médiatisation que les EWS sont là où elles sont actuellement. Si on fouille un peu, on trouve d’autres photos de Northstar et on comprend vite que les rock garden sont loin de représenter la majorité du parcours 😉 Alors non, ce n’est pas trop technique, mais on montre ce qu’il l’est parce que c’est spectaculaire, photogénique et vendeur !
      Et puis même, si ça l’était, pourquoi chercher à niveler encore par le bas plutôt que chercher à tirer tout le monde vers le haut ?!
      Aux Orres, on a vu un paquet de boite en vidéos et pourtant il n’y avait que 2 passages chauds et techniques : dans la SP1, tout le reste ne demandait pas d’engager plus que de raison 😉

      1. Je pense que ce qui fait surtout réagir, c’est la difficulté grandissante de certains enduro régionaux.
        En effet, sur certains événements, on a surtout le sentiment que les SP ne se résument qu’à un enchainement de difficultés mis bout à bout.
        Parfois certains passages relèvent du défi kamikaze plus que du vtt. Sur ces enduros, il n’y a aucune reco, du coup cela devient un non sens et devient dangereux…
        Je me souviens encore « l’agacement » d’un ambassadeur d’une marque sur un enduro de la région midi Pyrénées, qui qualifiait lui même le parcours de dangereux.
        Alors que les EWS soient une vitrine, adaptées au niveau des compétiteurs, qui ont un niveau technique au delà du commun des mortels ne me choquent en rien.
        En revanche, que les manches régionales ou départemental cherchent à s’aligner sur ces vitrines éloignent de plus en plus les pratiquants « lambda » ou « du dimanche » hors de ces courses…

  6. Depuis que l’on laisse rouler des dopé et qu aucun pilote ne râle sur ce fléau et bien je ne mi intersse plus

  7. @ -JR- : honnêtement, je ne pense vraiment pas que la baisse des inscriptions dans le Sud(06 ? Tu penses à Moulinet Turini qui a failli être annulé ?) soit liée aux difficultés techniques. Il faut chercher plutôt du côté des prestations/Tarifs injustifiés.
    A contrario, grand dynamisme dans le Var83 juste à côté, ou on ressent beaucoup plus la passion (prestations au top, tarif normal et justifié).
    Sinon, comme dit très justement TOM, les médias ont tendance à filmer en priorité les parties les plus techniques et « accidentogènes », ça claque plus sur les photos ou les vidéos ! mais ça représente 10% du parcours… En effet, quel intérêt de photographier un gars qui relance sur du plat ? c’est forcément moins spectaculaire.

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