Nouveauté 2019 – Santa Cruz Megatower, le maillon manquant !

Jusqu’alors, sur le navire californien, c’est le Santa Cruz Hightower LT qui tenait la barre des vélos d’Enduro 29″ ! Parfois fébrile pour assumer pleinement son rôle, il pouvait avoir besoin de soutien. Quelqu’un sur qui il puisse compter… Un grand frère en quelque sorte !

Et bien, c’est chose faite ! Place au Santa Cruz Megatower, qui vient compléter la gamme avec la volonté de proposer une arme de course pour le team EWS de la marque. Et qui répond, par la même occasion, à la question « où est la version 29 pouces du Nomad ? » dont tout le monde se languissait de la réponse, depuis près de deux ans maintenant !

Une nouveauté donc, que l’on attendait, que l’on voyait venir, que l’on pouvait presque deviner et qui sort enfin de l’ombre. Quelles sont donc ses particularités ? Que laissent transparaître ses détails au premier coup d’oeil ? Nous rappellent-ils le Bronson ou le Nomad ? Faisons les choses dans le bon ordre ! Avant sa prise en main, faisons connaissance !

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes – Photos : Santa Cruz/Gary Perkin/Sven Martin


 

Au sommaire de cet article :

 

 

Pourquoi donc ?

A l’essai, le Santa Cruz Hightower LT, montrait une bonne sensibilité arrière, mais depuis les choses ont évolué et la concurrence a su mieux faire. Il avait aussi hérité du Santa Cruz Hightower – premier du nom – un tube de selle particulièrement penché – 73,7°. Actuellement, c’est révolu et un peu contradictoire. Dans le sens où l’un demande d’augmenter le SAG quand le second demande plutôt de le contenir ! À force on touche là à une limite.

De plus, cet angle de selle particulièrement fermé limitait une possible augmentation du débattement au risque d’amplifier l’effet pédalo que le Hightower LT donnait parfois l’impression d’avoir !

Ainsi, à l’époque, le Hightower était une opportunité intéressante, pour laquelle Santa Cruz a poussé le développement jusqu’à ses limites avec le Hightower LT. Mais il était temps de repartir d’une feuille blanche, ou plutôt de nouvelles bases, pour repousser une fois encore les limites et proposer une nouvelle monture.

Depuis, les Santa Cruz Nomad et Bronson sont nésdépourvus de grandes roues. Le choix était donc limité dans la gamme Enduro californienne. Il y manquait un maillon ! Un véritable vélo d’Enduro 29″. Et c’est ainsi que le Santa Cruz Megatower voit le jour : sur la base des derniers concepts connus et maîtrisés par la marque…

 

 

[divider]Santa Cruz Megatower 2019[/divider]

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  • Destiné à l’usage Enduro
  • Roues en 29 pouces 
  • 160/160mm AV/AR
  • Triangle avant & arrière carbone, C et CC
  • Reach de 467mm en taille L, offset court
  • Option roues Reserve Carbon 30mm
  • Option amortisseur air ou ressort

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[column size=one_half position=last ]

  • Maxxis Minion DHF/DHRII WT Exo+
  • Freins 200mm AV/AR
  • 5 modèles, 5 tailles, 4799€ à 11099€
  • 2,9kg cadre L CC sans amortisseur, annoncé
  • 13,8 à 15,1kg sans pédales, annoncé
  • Dispo immédiate 
  • Fiche du vélo sur www.santacruzbicycles.com

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Évidente ressemblance

Visuellement, l’air de famille avec les dernières nouveautés de chez Santa Cruz est indéniable. De nouveau, on retrouve les montants doubles sur le triangle arrière et l’amortisseur en prise sur la biellette basse du VPP en passant au travers du tube de selle. A quoi donc s’attendre en terme de cinématique ? La marque ne communique pas sur ce qu’implique précisément ce changement. Cependant, on peut tout de même suggérer que c’est certainement dans la même logique que le Bronson : linéaire-progressif.

L’ensemble en carbone conserve des lignes qui confirment l’identité des dernières années de la marque. Avec des angles aux jonctions des tubes comme ceux des tubes en eux-mêmes arrondis, le nouveau Santa Cruz Megatower s’inscrit dans la directe lignée du reste de la gamme américaine.

La ressemblance est flagrante jusque dans le choix des couleurs. Certains designers ne s’emmêlent pas les pinceaux sur les tablettes, mais voient tout de même la vie haute en couleur ! On retrouve donc deux couleurs unies, simplement ! Mais qui se démarquent franchement de ce que la concurrence peut proposer : un noir mat aux allures de gris foncé et un vert pâle brillant mais sobre à la fois.

On retrouve aussi une nouvelle protection de la base droite à lamelles, déjà expérimentée sur le V10, censée diminuer le bruit de la chaîne.

Tout cela confirme les origines de ce Santa Cruz Megatower. Son arbre généalogique n’est pas compliqué à deviner et à dessiner ! C’est bien un Santa Cruz, qui semble profiter de ce qu’ils ont appris avec la fabrication et l’usage des précédents modèles : le Nomad, le Bronson et le V10…

 

 

Modularité

L’ajustabilité est dans l’air du temps, et le Santa Cruz Megatower n’y coupe pas ! En plus de proposer l’option roues carbone Reserve et les habituelles garanties à vie – du cadre, des roulements et des roues – et d’une garantie de 5 ans du guidon carbone, plusieurs « paramètres » sont modulables et apportent donc un paquet de combinaisons possibles…

[toggler title= »Deux positions d’amortisseur… » ]

Comme sur le Bronson, le Nomad et le V10, on retrouve le flip chip à la fixation de l’amortisseur sur la biellette basse. Il permet de jouer entre deux positions : Hi et Lo.

Entre la position haute et la position basse, la géométrie diffère quelque peu : variation de 3mm de la hauteur du boitier de pédalier et de la longueur du reach, variation de 0,3° de l’angle de direction et du tube de selle. Des valeurs qui paraissent dérisoires mais il faut voir, à l’usage, ce qu’elles impliquent…

Et après notre essai du Santa Cruz Bronson, nous savons que la modification de la position influence aussi le comportement de la suspension arrière. Qu’en sera-t-il donc sur ce Santa Cruz Megatower ? Sera-t-elle aussi perceptible ? La prise en main doit nous permettre d’y répondre !

 

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[toggler title= »Deux longueurs de bases… » ]

Jusqu’ici seul le V10 proposait un offset sur l’axe de roue arrière pour ajuster la longueur des bases. Cette fois, la marque a aussi jugé bon d’en pourvoir ce nouveau Santa Cruz Megatower.

Cet ajustement, qui impose deux pattes de dérailleur et deux adaptateurs de frein différents, permet de faire varier la longueur des bases de +/-10mm quelque soit la position de l’amortisseur. Ce n’est pas rien tout de même ! Mais quelle est son incidence réelle sur le comportement du vélo ?

 

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[toggler title= »Amortisseur au choix… » ]

Non pas que le Bronson ne soit pas compatible avec un amortisseur à ressort, il n’est cependant pas disponible à la gamme ainsi. Le Nomad lui l’est ! Le Santa Cruz Megatower l’est lui aussi à son tour.

Entre amortisseur pneumatique ou à ressort, le choix est donc possible. Qu’en sera-t-il ? Qu’apporterait l’amortisseur à ressort, que l’air ne pourrait pas fournir ? Permettrait-il au Santa Cruz Megatower d’élargir sa plage d’utilisation ?

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Choix géométrique

Alors qu’il conserve la cinématique VPP propre à Santa Cruz depuis un bon bout de temps maintenant, reste à rentrer dans le détail des chiffres exacts de la géométrie pour finir de découvrir l’entière nouveauté qu’est ce Santa Cruz Megatower.

L’occasion de s’apercevoir que ce nouvel Enduro 29″ suit la tendance actuelle avec :

  • un reach long – 467mm en taille L
  • un angle de direction qui passe sous la barre des 65° – 64,7° précisément
  • un tube de selle redressé – 76,3° en taille L
  • un boitier bas – à 340mm du sol
  • un offset de fourche court – 44mm de déport – avec une potence de 40mm

Mais reste conservateur avec un empattement tout de même contenu – 1232mm en bases courtes, en taille L. Puis joue finalement la carte de la nouveauté avec des bases à peine plus longues – 436mm – voir carrément plus longues selon la position de l’offset choisie – 446mm – que ce qu’on trouve habituellement !

Au delà de l’intérêt que ce réglage des bases présente pour ajuster à sa préférence ou convenance, ne serait-il pas aussi intéressant pour s’adapter aux différentes tailles de cadre ? Quel est aussi son influence à l’usage sur le comportement du Santa Cruz Megatower ? A voir ce que la prise en main nous apportera sur cet aspect…

 

 

Prise en main

Quel veinard ! En effet, cette présentation est une opportunité et une chance d’être convié à essayer ce nouveau Santa Cruz Megatower en avant première avec une poignée de médias internationaux !

Et ce, pas n’importe où : à l’extrême opposé du globe. Une terre bien connue des passionnés de VTT : la Nouvelle-Zélande. C’est donc bien là-bas que nous avons eu l’occasion de découvrir, de rouler et même de participer à la NZ Enduro au guidon de ce nouveau Santa Cruz Megatower 😉

Et voici un avant-goût des premières journées de roulage sur le Santa Cruz Megatower dans des conditions automnales locales, c’est à dire sous le soleil ! De quoi tenir en haleine les plus impatients d’entre vous :

 

 

A quoi s’attendre ?

Le Santa Cruz Megatower n’est donc pas sans rappeler ses confrères et ne laisse évidemment pas indifférent suite au récent essai très positif du Santa Cruz Bronson

Mais finalement sont-ils comparables ? Ou radicalement différents ? L’air de famille n’est-il pas trompeur ? Au delà des roues et du débattement, en quoi le Santa Cruz Megatower pourrait être vraiment différent ? Que vaut-il face au Hightower LT ? Qu’en est-il aussi face à la concurrence ?

Direction donc la Nouvelle Zélande, aux alentours de Nelson, 10 jours durant pour une prise en main complète, riche en découverte, apprentissage et rencontre… 😉 À lire sous peu, sur Endurotribe bien sûr !

Rédacteur Testeur
    1. Oui, c’est dans les tuyaux plus que dans les cartons même 😉 Le vélo roule, et l’essai va bon train !

  1. Hello. Cette tendance aux gros vélos et aux spéciales plus qu’engagées ne dénature t-elle pas l’Enduro en le rapprochant de la DH au risque de perdre beaucoup de pratiquants amateurs qui font vivre beaucoup d’épreuves? Suffit déjà de regarder en France la tendance à la radicalisation de certains enduros et la propagation des gros vélos. N’est-on pas en train de tuer l’Enduro « originel »? Faudrait peut être se poser la question avant qu’il ne soit trop tard non? A moins de lancer un All-Mountain World Series pour revenir aux sources de l’Enduro devenu DH? 😉

    1. Mais qu’est ce que l’Enduro si ce n’est prendre son vélo pour monter et descendre par les sentiers naturels du coin et tenter de passer sur le vélo ? C’est la discipline la plus naturelle qui soit ! L’Enduro que l’on retrouve en EWS, Coupe de France, etc. se pratique le plus souvent sur des sentiers naturels. Certes, certains sont techniques, mais bien moins qu’il y a 10 ans, car plus roulés et plus entretenus qu’avant. Les vélos sont bien plus performants aussi, et aident grandement. En aucun cas l’Enduro se radicalise comme la DH. Rares sont les passages qui ne laissent pas le choix, alors qu’en DH un road gap ou une double de 10m par dessus une rivière imposent un certain engagement ou plutôt un engagement certain. Ce qui fait l’engagement en Enduro, c’est plus souvent la vitesse qu’il faut mettre et conserver pour performer, mais entre potes, ce n’est pas la question ! 😉 La NZ Enduro offrait de nombreux passages très techniques, mais c’est la nature du terrain : dévers, racines et rochers. C’est aussi pourquoi les kiwis ont ce niveau de pilotage. En plus, on tend vers la progression technique générale des pratiquants qu’ils soient compétiteurs ou non…

    2. Attention à un biais dans la perception des choses, qui nous concerne tous, lecteurs et testeurs :

      Par essence, l’Enduro consiste à monter n’importe où, pour peu que la descente qui suit soit au poil. Par chance, les marques ont plutôt compris cette idée, et mettent leur efforts sur les capacités des vélos à bien descendre. Je parle aussi bien d’effort de développement, que d’effort de communication/marketing. Donc, on perçoit facilement, depuis quelques temps déjà, que les vélos d’Enduro sont de plus en plus capables de descendre vite et bien, voir fort. Par contre, même si c’est pas ce qu’on regarde ou communique en premier (marques, testeurs, lecteurs) les vélos progressent aussi en matière de capacité à pédaler. Et du coup, gagnent en polyvalence. On en a parlé avec le Foxy Carbon, le Scott Ransom, les derniers Lapierre Zesty/Spicy… Et une fois de plus, Tom glisse dans sa prise en main du Megatower (ça sort ce soir 😉 qu’il pédale sacrément bien pour son gabarit, même avec un amortisseur ressort, comme le Commençal Meta AM 29 d’ailleurs…

      Bref, les marques ne communiquent forcément pas sur la capacité à pédaler d’un vélo d’Enduro en premier lieu, on voit beaucoup plus d’images des champions en spéciale qu’en liaison, et nous-même magazines, on consacre plus de place à définir le tempérament des vélos d’Enduro quand il s’agit de piloter puisqu’intrinsèquement, c’est là que ça compte le plus. Mais il faut bien être concient, et on le constate, que ce biais peut aussi générer de l’appréhension chez certains, qui craignent d’avoir un missile incontrôlable en descente et un boulet à trainer en liaison…

      De quoi relire avec intérêt entre les lignes des articles cités précédement 😉

      > https://fullattack.cc/2018/06/verdict-essai-du-mondraker-foxy-29-rr-nouvelle-reference/
      > https://fullattack.cc/2018/12/verdict-essai-du-scott-ransom-900-tuned/
      > https://fullattack.cc/2019/01/verdict-lapierre-zesty-vs-spicy-2019-deux-bonnes-cartes-a-jouer/
      > https://fullattack.cc/2018/06/prise-en-main-commencal-meta-am-29-pour-rouler-fort/

  2. Le poids des enduro actuels me fait halluciner. Dire qu’il y 2 ans, les enduro carbone sortaient à 12,5/13 kgs…

    1. Je pense que les fabricants en ont eu marre de passer des cadres en garantie, et sont revenus à quelque chose de plus résistant.

    2. Et pourtant, les derniers sortis pédalent aussi bien, voir mieux que leurs prédécesseurs. (Lapierre Spicy, Scott Ransom, Foxy Carbon 29). Peut-être que le sacro-saint poids n’est pas aussi important qu’il n’en a l’air, et que depuis, les marques ont aussi mis de la matière là où il y en a besoin ? (suspensions, jantes, pneus, cadres…)

  3. Les médias américains parlent quasi tous d’un vélo difficile à inscrire en courbe, pas maniable et très (trop?) rigide… Hâte de savoir ce que vous en pensez et d’avoir un point de vue de chez nous. Histoire qu’on sache s’il va bien sur nos singles moins aseptisées que nos amis d’outre-Atlantique!

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