Nouveauté – L’électronique SRAM & RockShox AXS entre en jeu

Il anime l’actualité matérielle du milieu VTT depuis des lustres : le duel que se livre Shimano et SRAM. Après l’hégémonie du premier, le second pouvait donner le sentiment de secouer le cocotier avec son choix de pousser le dérailleur avant à la casse et mener la course à la plus grande cassette… 

Reste que SRAM dévoile aujourd’hui l’usage de l’électronique pour commander tout ce beau monde… Terrain sur lequel son principal concurrent s’était déjà positionné, à la fameuse époque où le nombre de plateaux et de pignons faisait débat. Au final donc, deux chemins symétriques qui mènent au même point ? Et désormais, deux offres plus que jamais concurrentes !? 

L’avenir nous le dira ! En attendant, coup d’oeil aujourd’hui sur ce que l’électronique SRAM et RockShox AXS – à prononcé access – nous réserve désormais…

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes – Photos : SRAM / RockShox


 

Au sommaire de cet article :

 

 

Sans fil et rechargeable…

De nos jours, faire usage de l’électronique veut tout et rien dire : tant de manières de faire existent. Le dispositif SRAM AXS fait le choix du sans fil. Les éléments s’appairent entre eux via un protocole crypté propre au système, alors qu’ils peuvent communiquer avec des éléments extérieurs plus classiquement via Bluetooth et Ant+.

Le protocole crypté utilise une clé unique. Une fois un système créé pour que les éléments d’un même vélo fonctionnent entre eux, toute nouvelle connexion – pour ajouter un élément ou en remplacer un, doit être faite de manière volontaire. L’interférence avec n’importe quel autre vélo présent aux abords, avec le même système, doit donc être évitée.

« Il faudra donc, encore, faire preuve de dextérité ou de malice pour faire des blagues… Mais il y a moyen d’innover en la matière 😉 »

Le choix du sans-fil sous-entend une alimentation indépendante de chaque élément. Les dérailleurs et tiges de selle le sont via des batteries amovibles et remplaçables car identiques, qui promettent 20h (pour le dérailleur) et 40h (pour la tige de selle) de roulage par charge. Les commandes utilisent une pile plate CR2032 qui vise 2 ans d’autonomie.

 

 

Simple et complet ?!

Dans les faits, les groupes SRAM XX1 Eagle AXS (XC) et SRAM XO1 Eagle AXS (Enduro) sont esthétiquement très proches de leurs devanciers 100% mécaniques. D’ailleurs, en matière de caractéristiques communes, les nombres de vitesses, plages de réduction, longueurs de manivelles, diamètres de plateaux, standards de chaine, Q-factors, diamètres/longueurs/courses de tige de selle restent inchangés.

L’usage de l’électronique se veut ici plus simple que le montage et les réglages d’une transmission traditionnelle. Pas de gaine ou de cable à installer et manipuler. Il suffirait de positionner la manette, le dérailleur, et la tige de selle, de régler trois vis de butée, de les appairer grâce à leurs boutons respectifs… Et c’est tout. Pas d’ordinateur ou d’application requis ?! 

Dans sa communication, SRAM insiste sur ce point, et précise que l’application smartphone sert seulement à avoir accès à un certain nombre de statistiques, et ajuster ses préférences en matière de fonctionnement. Notamment à qui attribuer les 3 commandes fournies au pilote : monter les rapports, descendre les rapports, et actionner la tige de selle.

 

 

Nouveau shifter…

La commande de transmission SRAM Eagle AXS est effectivement l’élément qui évolue le plus par rapport aux précédents avec l’arrivée de l’électronique…

 

Trois points de commande pour deux ordres : la commande à l’index est appelée gachette sprint par SRAM, pour tomber les rapports comme il se doit, le moment venu. Ça rappelle la concurrence, y compris mécanique… Avec une course réduite au niveau du pouce, et ce troisième bouton qui tombe sous le sens, la justification est de limiter l’impact d’un changement de rapport sur la poigne du pilote. Moins lâcher le guidon pour shifter. 

 

…Tige de selle électronique…

La technologie SRAM AXS porte belle et bien, aussi, sur la tige de selle télescopique, élément au combien précieux pour notre pratique. Jusqu’ici, la RockShox Reverb faisait déjà figure d’élément à part sur le marché, via sa commande hydraulique plutôt qu’à cable.

Elle continue donc à pousser le bouchon. Après la Magura Vyron, la RockShox Reverb AXS est la seconde tige de selle électronique du marché à ne nécessiter aucun routing spécifique dans le cadre. Elle reste néanmoins utilisable indépendamment de la transmission SRAM Eagle AXS, puisque son bouton de commande – spécifique, à monter côté gauche du cintre – est vendu avec.

Finalement, l’application permet, une fois les deux contrôleurs installés sur le guidon, d’assigner la commande que l’on souhaite au bouton que l’on veut. Pour l’heure, vitesses à droite, tige de selle à gauche tombent sous le sens, mais rien n’empêche d’expérimenter autre chose… Des idées ?! 

 

 

…et petits ajustements

En attendant de mettre ça à l’épreuve, dernier coup d’oeil avisé sur les nouveautés SRAM & RockShox AXS, sous un angle différent. Celui des améliorations qui profitent de ces nouveautés pour apparaitre sur le marché…

[toggler title= »Sur la Rock Shox Reverb AXS » ]

La Rock Shox Reverb AXS profite de l’apparition de l’électronique pour changer de chariot de selle…

Elle se pare aussi de différentes évolutions internes pour progresser en matière de fiabilité et de fonctionnement :

  • Une Vent valve permet désormais de faire soi-même la manipulation lorsqu’au bout d’un certain temps, l’air et l’huile viendraient à se mélanger, et l’assise devenir spongieuse. On actionne la valve, on presse la tige de selle à fond, c’est fait. La manoeuvre doit renvoyer l’air à sa place, et laisser l’huile à la sienne.
  • La lubrification et les ajustements internes, notamment au niveau du piston flottant, cherchent à progresser pour réduire les frictions, et gagner en vitesse de déplacement : nouveau piston flottant, et lubrification plus fluide. La Rock Shox Reverb AXS se veut donc plus rapide, et fait d’ailleurs l’impasse sur le réglage de vitesse de déplacement…

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[toggler title= »Sur les SRAM XO1 & XX1 Eagle AXS » ]

Sur le dérailleur arrière, la batterie se clipse à la place du galet d’angle de câble, logiquement porté disparu. Les mouvements du dérailleur se font, logiquement, via une motorisation intégrée. Elle peut débrayer lorsqu’un choc intervient, avant de rendre au dérailleur sa position initiale.

Pour le reste, d’autres évolutions se font voir. Rien de telle qu’une image pour illustrer…

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Game is on..!

Voilà pour ce que l’on peut logiquement retenir des nouveautés SRAM & RockShox AXS présentées ici. Avec, en ligne de mire, le match évident qui se dresse face à ces nouveautés : Shimano Di2 vs SRAM AXS > Fils vs sans-fil ? Petites vs grosse batteries ? Application vs logiciel ? Tige de selle électronique ou pas ?! Comment sont gérées les indexations et ajustements habituels qu’elles demandent ?! 

Ne manquent que les suspensions et les freins dans la boucle pour que le tableau soit complet… Si l’on compte que SRAM est propriétaire de Quark et RockShox, que Shimano sait parfois s’associer à Fox, propriétaire de la technologie Live Valve… Et que Bosch a déjà communiqué sur un système d’ABS pour le freinage des vélos urbains… L’avenir nous réserve-t-il encore des surprises ?! 

« Duel à fleuret moucheté ou bataille de la démocratisation ?! »

Pour l’heure, ça sent le duel à fleuret moucheté où deux visions marketing s’opposent, mais l’histoire et la configuration même du marché amène forcément, comme à chaque fois, les bleus et les rouges à s’affronter. Que les meilleurs gagnent ?! Début de réponse d’ici le mois d’avril 2019 : les groupes SRAM XO1 Eagle AXS y seront dispos contre 2000€ PPC, la Roch Shox Reverb au PPC de 800€.

Une entrée par le haut de gamme qui, une fois de plus, sous entend que la bataille de la démocratisation reste toute entière à mener, si tant est qu’elle se justifie par les gains à l’usage ! D’autant cette fois-ci, il s’agit d’électronique, sujet qui attise facilement les réticences dans le milieu traditionnellement mécanique du VTT. On suivra ça de prêt !

Rédac'Chef Adjoint
      1. ?
        Plus sérieusement, cool de ne plus avoir de cable et si c’est vraiment « plug and play ». Après, à voir, la fiabilité et le fonctionnement.
        Pour le prix, si c’est vraiment bien, ça se généralisera et il baissera

  1. L’histoire de garde au sol me fait penser qu’il est étonnant que ne soit pas ressorti le concept « up cage » de feu EGS, Shimano en garderait-il sous le coude …

    Prochaine étape le passage des vitesses au couple ?

  2. J’aime bien la dernière phrase !
    Selon moi, rien n’est plus fiable que’un système mécanique, rien n’est moins fiable que l’électronique (surtout en milieu aqueux), rien n’est plus énervant qu’une électronique défaillante…

    1. D’ailleurs il n’y a aucun équipement éléctronique dans les domaines sensibles: satellites, médical (IRM, Scanner,….), militaire (Drone, etc..) tout est fait mécaniquement!!

  3. Après deux dimanches où je ramène mon vélo dans un état déplorable (il devait être blanc à la base…) et où un collègue à trouver moyen d’enrouler son dérailleur GX12v autour de son grand pignon (le galet était encastré dans un rayon, on n’a jamais su comment), je souris.

    Blague à part c’est du beau matos, de jolies pièces pour les ingénieurs qui ont bossé sur le projet mais encore bien loin de nos vélos adeptes de la boue et autres rochers agressifs. Vu le tarif pour 2019 il faudra regarder du côté des pros sur les EWS comment se comporte les joujous en question.
    Dommage que la tige de selle soit si cher par contre… elle m’intéressera sans doute avant le dérailleur.

    1. Une tige de selle télescopique sans câble ? Moins de 400€ (pour 150 de débattement max pour l’instant par contre) sur les sites les plus connus avec la Magura (qui donne en plus moins l’air de balader une chambre à air sous la selle).

  4. Ou comment rendre un système simple, fiable (avec la limite inhérente au grand nombre de pignons) et efficace en un système cher, polluant et source de nouveaux tracas. Juste pour se passer d’un câble et d’une durite (durite qui est déjà une mauvaise idée à mon avis).

  5. La tige de selle aurait pu m’intéresser (quand ma Race Face lâchera) mais sûrement pas à 800€ !?!?! La Magura bien que bien moins chère a l’air vraiment lente à la descente/remontée (et fait preuve de latence également) d’après ce que j’ai lu comme retour des utilisateurs

  6. Bah je trouve cette évolution super. Je roule déjà en eagle xx1 12v dans un milieu très agressif (rochers, sable et eau) et c’est fantastique de fonctionnement, précision, fiabilité et robustesse. Le AXS va encore améliorer tout ça sans les contraintes d’une câblerie.
    En plus, avec une seule transmission on pourra équiper plusieurs vélos (dér, manette, TS, roues, interchangeables facilement et rapidement).
    En plus, la manette AXS est un modèle d’ergonomie. Pour moi le sans fil c’est du tout bon. Seul le prix pique mais d’ici quelques temps ça sera abordable.
    Une super évolution que j’attendais depuis longtemps.

  7. « Avec un tel positionnement, il y a aussi une notion de garde au sol réduite – à rapport de transmission équivalent – le dérailleur devant logiquement être plus replié… »

    Garde au sol réduite ou augmentée ?

    1. Bien vu ! gros contresens de ma part > c’est corrigé 😉 L’idée est bien d’avoir un dérailleur plus replié, donc plus loin du sol, moins exposé.

  8. Surement intéressant pour le haut niveau avec le staff technique qui est là en soutien.
    Par contre pour l’énorme majorité des pratiquants loisirs je suis dubitatif.
    Electronique embarquée dans un milieu bien hostile c’est-à-dire exposé à l’eau la boue le sable et les pierres (ce n’est pas une commande électronique cachée au fond d’un moteur d’une voiture)…bof
    Pas de fils c’est bien mais en cas de panne ou de batterie à plat bon courage pour rentrer! (mince ça grimpe et je suis sur le petit pignon)
    Ensuite la maintenance va devenir quasi impossible et hop direction l’atelier du vélociste! Donc ta révision VTT qui se rapproche de ta révision auto au niveau tarif.
    Enfin le prix 2000 roro le groupe et 800 roro la TDS même en haut de gamme…comment dire ça ne choque personne de voir des VTT qui coûtent le prix d’une moto ou d’une petite voiture?

  9. Qu’un VTT coûte aussi cher qu’une moto n’est pas ce qui choque le + car c’est pas la même utilisation et les passionnés font rarement les 2 (ou en tout cas pas à fond pour les 2) et le VTT a tellement évolué ces dernières années (cadre, suspension, roues, composants..) que 2000, 3000 ou 4000€, je trouve ça (presque) normal.
    En tout cas, pour l’équivalent de 4000€, on a aujourd’hui beaucoup + qu’il y a 15/20 ans.
    Par contre qu’un groupe de vitesses (hors freins d’ailleurs j’ai l’impression) et une tige de selle coûte 2800€ soit le prix d’un beau vélo à lui seul, ça, ça me choque…
    Mais comme dit par un autre lecteur, ça part du haut de gamme aujourd’hui et ça devrait se démocratiser vers le milieu de gamme d’ici quelques années.
    Personnellement, ça ne m’intéresse pas : coût + élevé, entretien + compliqué, utilisation (à peine?) mieux, problème d’autonomie…bref je vois pas l’intérêt en VTT (éventuellement en vélo de route).

    1. Bonjour

      on dit la même chose en fait. Je voulais souligner le fait qu’avec un groupe à 2000 euro et une TDS à 800 euro à combien va monter le prix d’un VTT avec des ces éléments? Facilement dans les 7000 8000 €. D’où ma comparaison avec une moto/petite voiture)

      Sachant qu’à 3000 euro tu as déjà un VTT complètement à la page qui fonctionne très bien.

  10. Positionnement direct en haut de gamme sans avoir fait ses preuves c est ca qui est choquant .LE prix est prohibitif comme toujours en vtt .Ça à beau être un sport mécanique c est jamais qu’ un vélo…

  11. Vous savez très bien que personne n’achète au prix public, alors svp arrêtez de dénigrer un produit sans l’avoir essayé ! Vos allégations ne font pas avancer le débat et ça devient relou !
    Après tout Sram n’oblige personne à acheter ses produits.
    (Je précise que je ne suis pas sponso par Sram et que depuis 25 ans j’ai roulé indifféremment du Shim ou du Sram selon les évos de matos)

  12. Y aurait il à l’horizon une petite société susceptible de proposer via imprimante 3D des commandes de shifter à l’ergonomie personnalisée?
    Sur le Matchmaker, je trouve que la commande (dérailleur) est trop haute et sa forme en cuillère n’est pas top et intuitive pour la fonction du haut.
    J’anticipe toute réponse; ma commande de frein est bien positionnée et je ne vais quand même pas la mettre à l’horizontale pour être impecc avec le shifter.

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