Nouveauté – Le Canyon Strive 2019, ShapeShifter & grandes roues…

L’an passé, Canyon était aux avant-postes pour renouveler une bonne partie de la gamme qui nous concerne. Le Spectral, son best seller All Mountain, et le Torque, revenant typé gros Enduro, inauguraient une nouvelle architecture, tous deux à base de roues 27,5 pouces et d’ambition fun, drôle, joueuse… 

Néanmoins, les conclusions à l’essai et en commentaires le laissait entendre : il y avait de la place pour un 29 pouces orienté race et vitesse… Voici donc, logiquement, le Canyon Strive, modèle iconique d’Enduro, qui se refait une beauté, et ambitionne de répondre à la demande… Comment ?! Endurotribe s’est penché sur la question. Réponse !

 


Temps de lecture estimé : 10 minutes – Photos : Canyon / Boris Beyer


 

Au sommaire de cet article :

 

 

Quelle voie prendre ?!

Souvenons-nous l’hiver passé : les nouveaux Spectral et Torque avaient un sacré air de famille ! Leurs designs, plébiscités par les pairs de l’Industrie, instauraient des lignes nouvelles au sein de la gamme…

De son côté, l’ancien Canyon Strive disposait d’un élément clé aux yeux de la marque : le ShapeShifter. Un dispositif ambitieux, mais dont les faiblesses de jeunesse ont donné du fil à retordre à tout le monde. Une expérience sur laquelle les ingénieurs de la marque se sont penchés pour trouver des solutions, et des axes d’amélioration. Suffisamment en tout cas pour vouloir continuer à faire exister le dispositif.

Oui mais voilà : le ShapeShifter a des exigences particulières en matière de cinématique. L’adapter à la nouvelle architecture des Spectral et Torque n’était pas satisfaisant, à différent égards. Voilà donc les têtes pensantes de la marque face à un dilemme : favoriser une dynamique totalement nouvelle et à succès, ou offrir une seconde chance à un concept ayant mobilisé tant de ressources ?!

 

 

[divider]Canyon Spectral 2019[/divider]

[column size=one_half position=first ]

  • Destiné à l’usage Enduro
  • Roues en 29 pouces 
  • 150/170mm, Fox DPX2 ou RS Super Deluxe
  • Triangle avant & arrière carbone
  • Reach de 470mm en taille L, offset court
  • DT Swiss ou Enve, 30mm

[/column]

[column size=one_half position=last ]

  • Maxxis Minion DHR 2.5 WT Exo
  • Sram Code, 200mm av/ar
  • 6 modèles, 4 tailles, 2999€ à 6999€
  • 14 à 15,45kg, annoncés
  • Dispo immédiate 
  • Fiche du vélo sur www.canyon.com

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Raffinement…

Ambitieuse, la marque de Coblens ne recule pas devant un défi. Ça commence à se savoir. Le nouveau Canyon Strive offre donc une seconde vie au ShapeShifter. Raison pour laquelle, au premier coup d’oeil, il ne renie pas sa parenté avec son prédécesseur…

Reste que le nouveau Canyon Strive sort en 2019, et compte bien se placer dans l’air du temps. Après quelques instants, et face à l’ancien modèle, les différences commencent à se faire sentir…

 

 

Le nouveau ShapeShifter

On le voit donc, le ShapeShifter n’est pas anodin sur ce vélo. À bien des égards, sa présence en impose. Voyons donc comment il évolue, au point d’être à nouveau de la partie. Pour rappel, l’ancienne version recueillait deux principaux reproches : une fiabilité limitée et une manipulation pas toujours évidente…

[toggler title= »Nouveau fournisseur » ]

En matière de fiabilité, les problèmes provenaient de deux facteurs. Le premier, la difficulté de production d’un vérin hydropneumatique de cette taille, travaillant à de telles pressions. Canyon parvenait à en produire une petite série, pour le développement du vélo, mais a vite du faire face à des difficultés au moment de tenir à grande échelle.

La marque s’est fait une raison, constatant qu’il s’agissait d’un métier à part entière… Et a donc sollicité Fox, dont le savoir faire est plus à propos. C’est donc la marque à la queue de renard qui se charge de produire le vérin du nouveau ShapeShifter. Elle s’engage, par là-même, à en assurer le suivi et le SAV. Canyon et Fox s’engagent et se tiennent donc prêts, si besoin.

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[toggler title= »Nouvelle dimensions » ]

Pour réduire les risques, la cinématique du ShapeShifter évolue de concert. Pour bien saisir, petit rappel sur le principe de fonctionnement du système…

Pour fonctionner, le vérin du ShapeShifter doit exercer un certain effort. En son sein, la surface du piston a été augmenté. Effort = Pression x Surface > pour un même effort, la pression est désormais moindre. Des 180 à 260Psi recommandés, il s’agit désormais de 120 à 200 psi, soit 35% de moins, à pilote équivalent.

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[toggler title= »Cinématique adaptée » ]

Les plus fins l’auront noté : l’orientation du ShapeShifter et du basculeur évoluent également vis-à-vis de l’amortisseur. De cette manière, l’effort appliqué par l’amortisseur sur le vérin du ShapeShifter intervient plus tôt dans la course de la suspension.

Auparavant, ça intervenait passée la position de SAG. Il fallait donc que le pilote déporte son poids vers l’arrière pour tasser la suspension et actionner le mode descente. Idem à la montée, où il fallait se déporter fortement vers la potence pour détendre le système.

Désormais, le poids du pilote, et quelques premiers impacts si besoin, doivent suffir à tasser le système en mode descente. Se lever en danseuse doit suffire à le détendre. Le système se veut moins exigeant en matière de transfert des masses.

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[toggler title= »Nouvelle commande » ]

D’autant que le nouveau mode de commande du ShapeShifter apporte aussi sa pierre à l’édifice. Avant, il fallait actionner, et maintenir enfoncé, le levier de commande, le temps que la position souhaitée soit atteinte. Manœuvre parfois difficile et périlleuse…

Il suffit donc désormais de passer commande, le système doit faire le reste dans l’instant qui suit. Une manœuvre d’autant plus facile qu’on le voit, Canyon a travaillé l’intégration des leviers sous le cintre, là où l’ergonomie est la meilleure…

Sans pour autant déplacer la commande de tige de selle, plus essentielle encore. Tout se fixe selon le mode de fixation Matchmaker de Sram. Canyon a développé son propre levier de tirage à câble, compatible avec toutes les tiges de selles du marché, et le levier de commande des Reverb peut prendre place également.

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D’un point de vue cinématique…

Mais au fait, sur quoi joue le ShapeShifter ? D’un point de vue cinématique tout d’abord, son impact est intéressant.

[toggler title= »Réduction du débattement » ]

En position montée, le pied de l’amortisseur s’éloigne du point de pivot du basculeur. Pour un même déplacement à la roue arrière, le bras de levier est donc plus important à l’amortisseur, la course est consommée plus rapidement : le débattement est réduit. 135mm contre 150mm.

Par là-même, la suspension devient plus raide, plus vite dans le débattement. C’est déjà le cas au SAG. Les réglages qui permettent 30% de SAG en position descente, n’engendrent que 25% en position montée, comme le montre la courbe de ratio raideur ci-dessous…

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[toggler title= »Hausse de l’anti-squat » ]

La manœuvre a un autre effet, peut-être aussi important que la réduction du débattement : elle fait pivoter l’ensemble de la cinématique du triangle arrière, plaçant le point de pivot virtuel plus en hauteur par rapport au brin supérieur de la chaîne.

Cette action a pour effet d’augmenter la valeur d’anti-squat de la suspension. 10% supplémentaires qui, l’air de rien, conservent la courbe au dessus des 100% en mode montée, et la laisse descendre en dessous en mode descente.

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Pareil, mais en différent ?!

Débattement, SAG, Anti-squat… Ok, les arguments sont suffisants pour suggérer que le ShapeShifter ait sa part d’influence à l’usage… Mais revenons au constat de base : sa présence implique d’utiliser une cinématique légèrement différente des dernier Sender, Spectral et Torque, plus proche de l’ancienne génération des vélos allemands… Alors, que vaut cette cinématique ?!

Sur le papier, elle cherche tout de même à proposer ce qui doit désormais faire la marque de fabrique, l’identité de la marque. Cette fameuse idée d’une suspension à trois phases : sensible > stable > progressive. Pour y parvenir, quelques nuances subtiles par rapport à l’ancien Canyon Strive sont intéressantes à noter…

Deux dispositions clés qui, si l’on en croit nos précédentes observations, doivent participer au passage du 27,5 au 29 pouces : bien maîtriser l’anti-squat pour garder un vélo dynamique, bien gérer la position du point de pivot virtuel pour que le vélo garde une certaine dynamique…

 

 

… Et côté chiffres !

Des indicateurs à compléter, pour finir, avec les éléments de géométrie que le Canyon Strive 2019 finit par dévoiler.

L’occasion de noter que le ShapeShifter joue sur 1,5° d’angle et de préciser qu’il rehausse le boitier de 15mm en statique, possiblement un poil plus en dynamique, SAG et anti-squat entrant en jeu.

L’occasion enfin, de relever des chiffres dans la tendance du moment pour ce qui concerne les derniers Enduro 29 pouces du marché : 470mm de reach en taille Large, 435mm de bases courtes – pour un 29 – 1230mm d’empattement total, 66 degrés d’angles… Mais aussi deux singularités :

  • un boitier bas – à 336mm du sol – couplé à des manivelles courtes – 165mm pour toutes les tailles
  • un offset court – 42 à 44mm selon les fourches – couplé à des potences de 40mm et cintres en 780mm

 

 

La suite ?!

Voilà donc pour les présentations. Le Canyon Strive 2019, tant attendu par certains, abordé sous tous ses angles. Reste seulement à préciser que pour monter le segment de gamme, et pour sauver une fois de plus le poids compétitif et nécessaire à la présence du ShapeShifter, les Canyon Strive font exclusivement appel au carbone.

Une version CF, plus abordable financièrement, et permettant de débuter sous la barre des 3000€, et une version CFR plus travaillée, pour les deux versions haut de gamme. Si l’on se réfère aux éléments de notre précédente enquête sur l’usage du carbone, les CFR usent de fibres et d’un lay-up différents pour sauver 300g sur la balance – 2400g sans amortisseur pour le cadre CFR. Canyon indique avoir choisi d’obtenir les mêmes raideurs et niveaux de solidité dans les deux cas…

Qu’est-ce que ça donne sur le terrain ? Comment se comporte le ShapeShifter ? quel caractère a le nouveau Strive ?! Comment se place-t-il par rapport aux confrères de la gamme ?! Et l’impression donnée vis-à-vis de la concurrence ?! On a pris la direction de Malaga, à la rencontre de l’équipe Canyon : prise en main complète, à lire très vite !

 

 

 

Le segment de gamme Canyon Strive 2019

Rédac'Chef Adjoint
  1. Attendons les tests complets, mais les premiers tours de roues sur pinkbike notamment semblent confirmer ce que la géométrie suggère : très (trop ?) conservatrice pour la catégorie. Top tube courts, angle de direction 1.5 à 2 degrés trop fermés, angle du tube de selle 2 à 4 degrés trop couché par rapport aux nouveaux standards de la catégorie enduro / trail. Cette frilosité sur la géo semble diamétralement opposée à ce qui a fait le succès de la première version du strive, résolument progressiste sur ces points à son lancement. Je suis super sceptique à ce stade.

    1. Et pourtant, sur le papier, les chiffres qui comptent (reach, stack, bases, hauteur de boitier, empattements, offset…) sont très proches (+/-5mm à chaque fois) du Spicy plébiscité il y a peu > comme quoi la géo, sans tenir compte de la dynamique, ne ferait pas tout ?! L’angle de direction est effectivement plus redressé d’un degré et ça mériterait un essai plus poussé pour faire la part des choses à son sujet, mais j’estime que c’est aller un peu vite en besogne de conclure comme ça, sans avoir eu l’occasion d’effectuer les vérifications nécessaires. Notre prise en main sera en ligne ce soir, à 18h 😉

      1. Hello Antoine, merci pour ta réponse. Je ne tirais aucune conclusion, je relevais simplement un scepticisme sur les choix de géométrie au regard du programme, en attendant les tests complets. Je lirai avec plaisir la prise en main ce soir. Mais on a vraiment deux écoles qui se distinguent concernant la géométrie : une évolution continue (spicy par ex, strive v2, santa cruz ht) faite d’ajustements mineurs, et une évolution plus affirmée, à la limite de la rupture (pole machine ou stamina par ex, ou le premier strive lors de sa sortie). J’attendais donc, comme beaucoup (voir les commentaires sur pinkbike) le strive sur une rupture. Cela n’a pas été le cas. Je reste donc sceptique après avoir lu tant de bien de ces géométries plus assumées et j’aimerais lire des articles qui comparent directement les comportements et performances de ces deux écoles. Stamina vs Strive par exemple ? Les deux marques prétendent faire un vélo de compétition spécialisé en enduro, en 29 pouces. Comment ces deux écoles se comparent-elles sur le terrain sur les caractéristiques attendues dans la discipline : rendement, préservation de l’énergie, position pour les liaison d’une part et stabilité, maniabilité, précision, confort, grip, et vitesse en descente chronométrée de l’autre. Voici un article que je rêverais de lire, car la maturité du marché enduro engendre des tests qui concluent que les vélos sont souvent bons, très bons ou excellents. Tant mieux pour le consommateur, mais cela est un peu tiède à lire pour les passionnés (je parle du fond, de la tendance, pas du niveau ou du style d’écriture propre à ce site que je trouve bien au dessus du lot).

        1. à mon tour de te remercier pour ton retour très constructif et intéressant. Je te rejoint sur l’idée de rupture ou non, même si je ne retiens pas exactement les mêmes critères. Il y a effectivement la géométrie, mais pour moi la cinématique entre au moins autant en jeu, tant elle influe sur la dynamique du vélo une fois en mouvement. Raison pour laquelle, sans parti pris particulier, je place le Spicy dans la rupture, et non dans la continuité : sa géométrie n’est pas excessive certes, mais sa cinématique marque une rupture suffisante par rapport à l’ancienne 😉

          Je comprend l’idée du comparatif des deux écoles, mais j’ai quelques réserves à son sujet. Par expérience, il se peut que d’ici six mois, on constate avec l’arrivée de quelques modèles à venir, que l’une des deux soit finalement qualifiable de « nouvelle » génération. On conclurait alors que certains modèles n’ont simplement « pas choppé le bon wagon » et attraperont le suivant. J’entend par là que je ne suis pas certain que « deux écoles s’affrontent », mais plutôt que deux générations se chevauchent… Il nous faut alors mesurer le rapport travail/intérêt à moyen terme d’une telle débauche d’énergie…

          Surtout que, pour conclure, je comprends ton impression de différence « tièdes à lire » > c’est aussi tiède à comparer. D’une « génération » à l’autre, les progrès sont là, mais ne constituent pas une « révolution majeure », au point de dire à tout le monde de jeter leurs vélos aux orties et tout remplacer. Certains progrès semblent montrer une bonne direction, d’autres constituent une somme de travail respectable de la part des têtes pensantes des marques, raisons pour lesquels il est intéressant d’y consacrer de la visibilité. Donc, même si c’et plus tiède et moins « mordant » à lire, je pense aussi que c’est plus « représentatif ».
          D’où, comme on le défend dans nos écris ou dans nos commentaires : sur l’ensemble des points que tu cite, il ne s’agit pas tant d’un « match où l’un tue l’autre » mais bien plus de « nuances » à connaitre pour trouver chaussure à son pied sur le marché. Comme je l’écrivais encore hier par exemple : 27,5 vs 29 ? Question de tempérament avant tout 😉

  2. Regardé vite fait mais ce n’est pas avec ce bike qu’ils vont me faire quitter mon Capra.
    En première impression, look banal, peinture moche, prix trop élevés, géomètrie très sage.
    Ce n’est que mon avis sur mes 1ère impressions.
    Dans la gamme, je préfère le Torque mais ce n’est pas un 29

  3. c’est marrant toutes les nouveauté présentées sur le spectral l’année derniere ont disparu : nouveau positionnement de l’amortisseur pour une meilleure suspension, câble channel sous le tube diagonal pour faciliter la maintenance et la fiabilité, roulement doublement scellé, serrage du tube de selle intégré, en fait tous ce que le spectral avait qui est super intéressant dans un usage race justement, et bien le strive ne les adoptent pas…
    à croire que c’est une autre équipe d’ingé qui ont bossé sur le strive et ne se sont pas du tout consulté .
    C’est dommage parce que l’année dernier on nous dit on : nouveau design et identité de la gamme pour nous expliquer les changements opéré sur Spectral et torque (inspirés du sender), et 1 an après ils font du rétropédalage, pas top pour la cohérence de la gamme…

    1. Ce sont pourtant les mêmes, rencontrés en personne. Pour être tout à fait complet, les vélos ont été développé en parallèle, mais pour des raisons de capacité, sortent à intervalle. Et effectivement, le choix de rester sur un vélo « dans la continuité de l’ancien » plutôt que de décliner sur le concept des Spectral & Torque est d’autant plus évident un an après, qu’à l’époque où les projets étaient menés en parallèle.

  4. C’est moi ou la tendance est à l’embonpoint ?
    Après le zesty/Spicy, le Strive prend aussi pas mal de poids…
    Je ne suis pas obnubilée par cet aspect, mais comme je me ballade souvent avec mon vélo sur le dos à la montée (la montagne, ça vous gagne), c’est loin d’être négligeable pour moi !
    Quel vélo aujourd’hui pour une pratique du vélo de montagne (léger, donc !) à l’enduro, avec quelques jours de station dans la saison ??

    1. Mondraker Foxy, Scott Ransom ou Orbea Rallon, les haut de gamme, pour les plus légers passés à l’essai et dans la dernière tendance « polyvalence » 😉 (même s’il restent à plus de 13,5kg sur la balance). En dessous, il faut désormais regarder vers des AM/Trail qui ont un caractère joeur et agressif…

      > https://fullattack.cc/2018/05/nouveaute-mondraker-foxy-carbon-29-pouces-150/
      > https://fullattack.cc/2018/12/verdict-essai-du-scott-ransom-900-tuned/
      > https://fullattack.cc/2017/10/verdict-orbea-rallon-r5/

  5. @ Antoinne, comment expliquer qu’ils n’ont pas intégré toutes ces nouveautés sortie avec les spectral ? pourtant bien présentes sur le Neuron sorti il y a quelques semaine ?
    Le strive semble en marge du reste de la gamme

    1. Salut Charly 😉 C’est expliqué à la fin du paragraphe « Quelle voie prendre ?! » et au début du suivant « Raffinement » :

       » le ShapeShifter a des exigences particulières en matière de cinématique. L’adapter à la nouvelle architecture des Spectral et Torque n’était pas satisfaisant, à différent égards. Voilà donc les têtes pensantes de la marque face à un dilemme : favoriser une dynamique totalement nouvelle et à succès, ou offrir une seconde chance à un concept ayant mobilisé tant de ressources ?!

      Le nouveau Canyon Strive offre donc une seconde vie au ShapeShifter. Raison pour laquelle, au premier coup d’oeil, il ne renie pas sa parenté avec son prédécesseur… « 

      1. C’est avec ça qu’ils vont enterrer ce Strive. Mais bon, c’est leur problème …
        Il y a tellement de bike qui marchent très bien sans ce genre de système.

  6. Comment se débarrasser du SS en le redonnant à FOX…Bien vu…Sinon, un poil déçu, j’attendais plus, je ne sais pas pourquoi….Une géo soft, des angles softs, mais un style avec des lignes plus agressives, comme le torque, un poids à la hausse sauf pour le haut de gamme 14,2 mais toujours sans pédales, des couleurs pas mal, mais que du carbone à 3000 boules avec du NX.. Ont ils voulu sortir un 29 pouces car la demande faisait pression, ou alors se sont ils plus penchés sur le spectral et le torque, laissant le strive en retrait.. Pour le Stiviste que j ‘étais je reste sur ma faim. Mais j attends cependant avec impatience, la prise en main d’Antoine .

    1. D’un point de vue ingénierie, ils ont quand même bossé pour faire évoluer le ShapeShifter. Et Fox aussi, avait tout intérêt, pour prendre moins de risque également, à ce que les autres éléments du ShapeShifter (cinématique, commande, etc…) évoluent. Perso, chez Fox, j’aurais même conditionné une participation à ce que le système en lui-même évolue aussi, que les efforts soient partagés par les deux entreprises, pour sceller le deal. Je n’ai pas cette information, mais le même type d’accord a été évoqué en matière de SAV… À mon sens en tout cas, le résultat de ces travaux est suffisamment cohérent pour y consacrer la visibilité que j’y accorde dans cet article, sans quoi je n’y aurait pas consacré ce temps 😉
      Pour le reste, je pense que faire évoluer le ShapeShifter + l’adapter à l’architecture du Spectral constituait une marche très (trop) importante, qui démultipliait les risques de complication dans le projet. Et visiblement, pouvoir adapter le ShapeShifter à l’architecture du Spectral ne faisait pas partie des priorités les plus hautes des cahiers des charges initiaux. Je situe plutôt la clé de la situation actuelle à ce niveau là 😉

      1. ok pour le SS qui a évolué, même au niveau du contrôle…..par contre je n’ai pas compris le rapport avec le spectral, je n’en avais pas parlé..
        Enfin, en effet les cotes avec le spicy sont quasi identiques, sauf que le tube horizontale est 2cm plus long, donc un placement moins centré, couplé avec des manivelles 165, on va s’assoir sur le pneu….lol
        l angle de selle y joue beaucoup..
        Mais je veux quand même y croire et j attends ton essai.

        1. Salut, il faut reprendre le déroulement de l’article pour saisir le lien avec le Spectral : le nouveau Spectral part sur une architecture différente de l’ancien (qui partageait, lui, de fortes similitudes avec l’ancien Strive). On a donc deux voies de développement : continuer à faire évoluer l’ancienne architecture (ancien Strive et Spectral), ou bien s’inspirer de la nouvelle (nouveau Spectral, Torque). Or sur la nouvelle architecture, le positionnement de l’amortisseur et la cinématique qui l’actionne ne sont pas favorables à l’installation du ShapeShifter. Visuellement, c’est moche, et techniquement, c’est pas évident, pas à propos, pas optimal… Bref, Canyon a choisi de continuer à développer le ShapeShifter, et a donc par là-même choisi de poursuivre le développement de « l’ancienne » architecture.
          Enfin, je me méfie du « tube horizontal » parce qu’il s’agit d’une projection, qui repose notamment sur un angle de selle effectif déjà pas très clair, et qu’en plus dans le cas du Strive, est indiqué sans préciser s’il s’agit de la position descente ou montée, alors que j’ai par ailleurs constaté à l’usage que la position est intéressante en position montée, mais n’est pas terrible en position descente…

  7. Canyon doit avoir décidé de faire une faveur aux les magasins spécialisés…
    À regarder le placement tarifaire du 2e modèle et en le comparant à ce que propose Lapierre (niveau equipement) en haut de la gamme on se situe un peu dans les mêmes eaux point de vue prix et des qualités d’équipement comparables (pas les mêmes points forts/faibles). Reste à savoir comment il se comporte sur le terrain.
    Jusque là ça ne le rend pas particulièrement intéressant.
    À moins que les tests de prise en mains d’Antoine nous révèle le contraire…

  8. Je rebondis juste sur cette tendance à « l’allongement » des vélos (reach et angles de direction couchés). Certes cela a l’air ultra efficace sur des pistes adaptées, mais quid de la maniabilité sur les singles de montagnes et les épingles bien fermées (certes pas trop à la « mode ») ?? Merci pour vos avis éclairés.

    1. Fabrice, fais-tu référence « aux deux écoles » que B. évoque en commentaires ci-dessus (le Strive serait alors « conservateur ») ou d’une manière plus générale sur le fait que tous les vélos s’allongent, globalement, par rapport à leurs prédécesseurs ?

      D’une manière générale, effectivement, ils s’allongent. Et sur le papier, si l’on s’en tient aux chiffres et ce que l’on veut bien leur faire dire, ça peut impressionner. Le piège dans cette approche, c’est de ne pas tenir compte des autres éléments qui influent dans le comportement du vélo à l’usage : il y a différents éléments de cinématique (trajectoire du point de pivot, courbe de ratio, courbe d’anti-squat, courbe d’anti-rise…) qui, mises bout à bout, influent au moins autant, parfois même plus, que la simple géométrie du vélo. Ces derniers temps, et notamment avec les roues de 29, on passe véritablement de vélos dont le comportement dépendait de la géométrie (à une époque à peu ou pas de débattement, et des suspensions peu performantes) à des vélos pour lesquels la cinématique influe de plus en plus. Et à ce jeu là, certaines marques ont compris plus que d’autres, et ont fait évoluer leurs méthodes de développement.
      Du coup, parfois, il faut même voir les choses à l’inverse : commencer par comprendre ce qu’impliquent les choix de cinématique, et comprendre que certains ajustements de géométrie se font en conséquence. Exemple : si une cinématique fait accélérer le vélo, il va falloir se pencher sur la stabilité à haute vitesse du vélo dans son ensemble, et de la direction en particulier… Globalement, les vélos s’allongent, mais ils peuvent aller plus vite, et vont plus vite naturellement. Si les géométries n’évoluent pas de concert, on se retrouve avec des vélos instables, et des appuis pas suffisamment sains au moment de prendre une initiative pour tourner, sauter, freiner, ou autre.
      Et donc, pour aller au bout du raisonnement : les chiffres sont impressionnants sur le papier, on peut s’attendre à devoir engager davantage pour manoeuvrer le vélo, alors qu’à l’usage, la dynamique et la vitesse supplémentaire du vélo suffisent à passer « comme avant, voir plus sereinement ». On parle ici de légères différences, pas d’écarts de vitesse du simple au double. Pour exagérer volontairement : on prenait plus de risque à tourner avec une 4L à 60km/h, qu’avec n’importe quelle berline actuelle qui donne l’impression de passer deux fois moins vite à 70 ou 80km/h.
      Pour conclure sur ton questionnement en montagne ou sur des épingles bien fermées, on a justement eu cette appréhension et cette expérience à plusieurs reprises lors de nos essais : Santa Cruz Hightower (pas LT), Orbea Rallon (passé du L au XL), Mondraker Dune et Foxy 29… Et à chaque fois, les conclusions ont été évidentes : c’est au moins aussi facile, simplement différent à piloter 😉

  9. Merci pour le retour, je faisais référence aux vélos qui s’allongent de façon générale, j’exclue les géo radicales type pole. Ce qui me questionne, c’est pas le côté maniabilité en « dynamique » de ces nouvelles machines, mais plutôt leur capacité à virer sur des épingles très fermées que l’on aborde quasiment à l’arrêt (enfin moi 😉
    Pour donner quelques éléments de contexte, je roule sur un meta en 26 pouces taille XL (1.89m) qu’il faut déjà « faire tourner » … quand c’est vraiment fermé. Et l’envie de partir sur une machine comme le nouveau bh lynx est assez forte 😉 Mais typiquement, j’aurais tendance à partir sur la version en 130 mm pour privilégier le côté joueur en épingle. Ma pratique étant essentiellement le vélo de montagne (pas de station…) Bon, je vais un peu à la pêche aux conseils mais c’est pas forcément évident d’essayer ces machines et vu l’investissement, pas vraiment envie de se planter 😉 En tous cas, merci pour vos essais !

    1. Merci pour ces précisions, échange très intéressant. Justement, ce n’est pas parce que la vitesse diminue que la dynamique disparait. Les deux ne sont pas corrélés de manière linéaire, et les deux ne sont pas corrélés de la même manière d’un vélo à l’autre. Certains vélo perdent même de leur dynamique à haute vitesse, et d’autre en ont une plus palpable ou évidente à vitesse modérée.
      Dans tous les cas, à moins d’être totalement à l’arrêt, roues bloquées (et dans ce cas, technique de franchissement et de décalé en trial nécessaire), une épingle reste un virage qui se franchi en roulant, et donc, avec possibilité de mettre à profit la dynamique du vélo. On pense trop souvent, à tort, que si la vitesse diminue, il ne faut plus se mouvoir, plus engager, attendre que ça passe. Si la vitesse facilite la mise en oeuvre de la dynamique du vélo parce qu’elle permet d’accompagner les mouvements et transferts de masse du corps, elle n’est pas un élément nécessaire à se mouvoir sur un vélo.
      En tant que moniteur, j’entame souvent une séance pédagogique sur le thème des virages et épingles avec des exercices simples de maniabilité et d’équilibre de pédalé/freiné, de slalom, de l’horloge, de touché roue arrière avec les fesses, de poser le buste sur le cintre… Pour faire prendre concience, justement, que même à basse vitesse, on peut se mouvoir sur le vélo, et sentir que ça génère des réactions du vélo, donc une dynamique, donc de quoi mettre à profit pour tourner 😉

  10. Je sais que ce n’est pas votre tasse de thé mais un VPC à 7000€ avec cintre et potence maison, ça pourrait peut-être faire l’objet d’un commentaire, non ?
    Moi qui trouvait que le Capra Pro Race en ayant passé la barre des 5000 commençait à aller dans des zones dangereuses mais, là, c’est l’alu total.
    Lors de vos rencontre avec Canyon, vous ne parlez pas de leur politique tarifaire ?

    1. Si, et des méthodes de développement de ces mêmes produits, de leurs modes de production… Bref, de la réelle valeur à mettre derrière ces produits. Les marques font des efforts de ce côté là, et les produits « maison » qui pouvaient être « cheap » à une époque, commencent à être un cheval de bataille sérieux pour les marques de vélo, dont certaines commencent à faire un bon boulot de ce côté là. Ça mérite encore quelques temps pour cerner la réelle provenance et la réelle pertinence du travail effectué, mais ils progressent et gagnent du terrain. On sort peu à peu de la vision « ils ont mis un cintre maison pourri pour faire des économies » > c’est effectivement le but, mais il n’est plus si « pourri » que ça 😉

      1. Merci pour ton retour,
        Je ne remet pas en cause la qualité de « leurs produits maison » mais il semble évident que ces produits leur reviennent moins cher que l’équivalent d’une « marque ». Donc, les voir montés sur leurs hauts de gammes à 7000€ ça fait cheap et mesquin. Ma remarque est également valable, par exemple, pour un Spé S-Works à 10000€ monté avec certains périph maison.
        Un des intérêt de la VPC c’était de vendre des super bikes avec de super montages pour un prix bien moindre que les autres. Force est de constater que c’est de moins en moins vrai sachant que leur prix ne sont pas négociables alors qu’il est souvent possible d’avoir des remises, parfois très importantes, sur des marques à la distribution classique et mêmes avec des marques « très prestigieuses ». C’est pour ça que je pense, qu’en tout cas pour leur haut de gamme, ils commencent à être dans des zones dangereuses. Mais peut-être, ont-ils l’ambition de ne pas en vendre beaucoup et que c’est juste pour la vitrine ???

        1. Je comprends, mais encore une fois, tout dépend la valeur que l’on accorde à ce que tu désigne comme un « super montage ». C’était effectivement l’argument passé un temps, mais les vélos qui en découlaient étaient-ils vraiment aussi bons ? Ou meilleurs ? en particulier grâce au montage « compétitif sur le papier ». Fut un temps – cette période dont on parle justement – on a vu passer des vélos ultra biens équipés à tarifs compétitifs, mais aux géométries râtées, cinématiques moyennes, rigidité de cadre limites, etc… Raison pour laquelle, au delà des arguments commerciaux, je reste convaincu qu’un bon vélo, ce n’est pas une géométrie et un tableau des spécifications simplement couché sur le papier > c’est en tout cas l’idée que je cherche à défendre ici, à force de la constater au cours de nos essais 😉

          1. Tout à fait d’accord avec toi, un bon bike c’est l’ensemble de tout un tas de chose.
            Après, le choix d’acheter, en dehors de la qualité du bike, est fait d’autres facteurs plus ou moins objectifs, comme le look, l’image de la marque etc … mais également le prix.
            Y-a-t-il beaucoup de monde pour mettre 7000€ dans un Enduro Canyon, c’est là où j’ai un fort doute. Mais encore une fois, ce n’est pour peut-être pour eux qu’un bike de vitrine.
            C’est pourquoi que je te posais la question de savoir quel était leur politique de placement tarifaire que je trouve étonnante mais qui est sans doute, pour eux, totalement justifiée.

  11. Je ne suis ni pro 27 ni 29 mais quel dommage de voir restreindre le strive à un seul format. Le 27 reste encore tellement plaisant.

  12. Une chose m’étonne, cette histoire de manivelles en 165 mm quelle que soit la taille du cadre. Certes le pédalage n’est pas forcément un élément déterminant sur un Enduro et emmener du gros braquet non plus. Cependant, la longueur de manivelles devrait plutôt être déterminée par les caractéristiques physiques du pilote et la mesure de l’entre-jambes particulièrement. Même si on n’est pas sur un vélo de route.

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