Vice-Champion du Monde derrière Loïc Bruni, Martin Maes confirme !

Malgré son palmarès et sa renommée en Enduro, les circonstances sportives favorables de sa victoire lors de la finale de la Coupe du Monde de descente à La Bresse en laissaient certains perplexes. Est-ce qu’avec une victoire au classement général final encore à conquérir et des conditions sèches, Martin Maes l’aurait aussi emporté ?! 

Quinze jours plus tard, les Championnats du Monde de descente, qui se déroulaient à Lenzerheide – Suisse – apportent leur lot de confirmations. Au propre jeu des descendeurs, l’Enduriste Martin Maes n’a pas faibli, et confirme tout le talent qu’on pouvait déjà lui prêter jusqu’alors… 

 


Temps de lecture estimé : 3 minutes – Photos : Lenzerheide / Piotr Staron


 

 

Conditions idéales

Cette fois-ci, plus de doute permis. Ce week-end à Lenzerheide, l’été a eu la bonne idée de tenir son rang et offrir des conditions sèches, constantes et idéales pour que les débats se déroulent sans contestation possible.

L’eau et la brume se sont bien installées quelques heures durant la semaine, arrosant quelque peu la piste suisse réputée pour être particulièrement poussiéreuse par endroits. Mais le jour J, c’est sous un soleil radieux que les débats se sont déroulés.

Plutôt que de philosopher sur le comportement de la boue au sol, c’est donc bien sur la manière d’aborder les alternances ombre/lumière que les pilotes ont joué de tout leur talent. Ça tombe bien, on en connait qui en ont visiblement à revendre…

 

 

Le maillot en jeu

Il s’agit bien sûr des prétendants au maillot arc-en-ciel de Champion du Monde tant convoité… Et autant la motivation de rouler par 5°C à La Bresse pouvait faire défaut, autant celle de porter ce maillot, aboutissement d’une carrière, ne manquait assurément pas.

Amaury Pierron – pour le doublé coupe et Championnat du Monde, Aaron Gwin – pour ce maillot qui le fuit encore, Danny Hart – déjà double porteur de ce maillot, Troy Brosnan – souvent sur la boite, jamais titré, Loris Vergier – nouveau au rang des vainqueurs de Coupe du Monde cette saison, Lucas Shaw, Brook MacDonald & Sam Blenkinshop – qui auraient presque dû en gagner une pour leur motivation cette saison… 

Rien que le top 10 des derniers à partir laissait présager d’une lutte sans merci. Et à en croire les écarts finaux, elle a eu lieu !

 

 

Dans la demi-seconde

Au moment de s’emparer du meilleur temps provisoire, Martin Maes prenait déjà la place d’un illustre : Greg Minnaar, de retour en forme et à la compétition, double vainqueur de Coupe du Monde ici-même.

Est-ce que sa chaîne cassée à mi-parcours en qualification lui a fait saisir l’importance de la seconde moitié de course ?! Toujours est-il qu’à voir les suivants se casser les dents sur son temps, Martin Maes a un temps laissé envisager un remake de La Bresse.

Un à un, les prétendants semblaient au contact à la mi-course, mais perdaient régulièrement du temps dans les secteurs suivants. Tous, sauf un presque : Loïc Bruni, Champion du Monde en titre ! Le Français, lui, mérite sa victoire pour avoir signé des temps supérieurs à l’Enduriste du moment dans chaque secteur…

Sauf le dernier : un virage relevé, un drop sur un schuss et un saut énorme avant une dernière courbe et quelques coups de pédale vigoureux à donner… Un enchaînement 100% descente sur lequel Martin Maes et toute sa fougue gardent le meilleurs partiels.

 

 

Au final…

Auteur d’un run maîtrisé sur le fil du rasoir, Loïc Bruni l’emporte pour 0,230s de seconde devant Martin Maes, et 0,305s devant Danny Hart. Tous les observateurs annonçaient une course très serrée sur cette piste, et c’est bien ce qui s’est passé… Au contraire de la précédente, où les conditions et les écarts étaient tout autres.

Mais ainsi, Martin Maes entre dans une autre dimension. De l’Enduriste hold-upper, il passe définitivement au statut de pilote émérite avant tout. Cette capacité d’adaptation et cette médaille aux mondiaux, intercalé entre les deux derniers pilotes de l’histoire à avoir été titré – rien que ça – en sont la plus belle preuve ! Chapeau Martin ! 

Maintenant que la saison de Descente internationale est terminée, le jeune Belge va revenir à sa discipline de cœur avec, au programme, les deux dernières manches Enduro World Series pour sécuriser sa place de dauphin au classement général…

Martin Maes – nouvel auteur d’exploits remarquables en Descente – et Sam Hill – la légende de ce sport – auront sans nul doute des choses à se raconter dans les liaisons. D’ailleurs, une fois n’est pas coutume, les dernières performances du plus jeune semblent inspirer le plus ancien des deux…

Et dire que l’an prochain, les Championnats du Monde de Descente se dérouleront à Mont Saint-Anne – Canada – lieu du dernier titre mondial de Sam Hill…

Rédac'Chef Adjoint
    1. Pour le coup, même en cherchant la p’tite bête comme je l’ai fais pour La Bresse (et que j’aurais fait aussi pour un français descendeur pur et dur, n’en déplaise à certains…), je ne vois rien. Un soupçon de pression en moins peut-être, mais je ne suis pas dans sa tête de toute façon, on ne peut pas savoir quelle pression il s’est mis.

      Bref. Bravo. 2019 sera une belle année !

  1. bon…voilà. .il faut être honnête et reconnaître l énorme talent de Martin. ??????
    Loic quand à lui est une sacrée machine..
    En tout cas c’était beau de voir un top 10 batailler avec un enduriste.

  2. Que ce soit sur cette course ou à la Bresse, on peut noter à la lecture des intermédiaires que Martin et Loïc font le gros de la différence sur les sections « physiques » du tracé, il aurait été intéressant de voir ce qu’aurait fait Martin à Cairn l’année passée. Après on peut tout de même se demander si l’enduro actuel se rapproche de plus en plus de la Dh en terme d’engagement? Ou s’agit-il d’un épiphénomène du aux qualités intrinsèques de Martin?

    1. Plutôt d’accord avec l’analyse des secteurs physiques et des différences faites par Loïc et Martin à Cairn et La Bresse, moins avec l’aspect « physique » de Lenzerheide qui, pour le coup, n’avait pas de pédalages « comme on l’entend en Enduro », mais dont l’aspect physique portait bien plus sur le maintien de la posture et le positionnement des appuis, de haut en bas, à la longue. C’est vrai que Martin Maes à Cairn, l’an passé, aurait été intéressant à voir… Tout comme Sam Hill et Martin Maes au Mont Saint-Anne, l’an prochain, pourrait l’être tout autant !
      Par endroits, oui, Descente et Enduro se rapprochent, en terme d’engagement et de qualité de pilotage mises à l’épreuve. Reste d’autres dimensions des épreuves – longueur, pentes, vitesse moyennes, temps de course, nombre d’épreuves…- font grandement varier le paradigme et les solutions mises en oeuvre – matériel, stratégie. Si les qualités intrinsèques sont proches, leur mise à profit diffèrent grandement, et les aptitudes de certains, sont visiblement meilleures que d’autres pour adapater sa prestation aux exigences de l’épreuve. Un peu comme les skieurs et l’épreuve de combiné, ou les athlètes qui courent plusieurs distances entre fond et demi-fond.

      1. Je rejoins tes propos même si Martin a un avantage sur Sam Hill en DH pour une eventuelle confrontation: la jeune (plus face a la prise de risque) :-). J’espère que comme il l’a annoncé apres la course, Martin ne va pas trop réfléchir et privilégier l’enduro

  3. Chapeau Martin, n’en déplaise aux purs dhman qui regardent, hélas, les enduristes avec dédain. Au-delà de son incroyable talent, ce qui est intéressant c’est le regard qu’il pose, avec désormais la plus grande légitimité, sur les 2 disciplines. En particulier lors de son interview après La Bresse où il déclaré prendre plus de risques en enduro qu’en DH, citant l’exemple de la spé de 20min de « Top of the World » en fin d’une journée monté à la pédale et reconnu qu’une seule fois.

  4. Félicitations à Martin et à Loic!
    Loic car c’est une machine qui tient la pression comme personne et qui sort le run de fou au bon moment.
    Et surtout Martin qui est un pilote de génie, performant dans 2 disciplines et qui est arrivé (presque) sans bruit et qui a calmé tout le monde.
    Ceux qui ont bien ouvert leur grande g… pour La Bresse ont été bien silencieux cette fois ci ;o)
    Après pour suivre (sur écran) les circuits depuis longtemps et avoir pratiqué les deux (DH par le passé et Enduro encore maintenant) pour le plaisir, c’est vrai que l’Enduro moderne est proche de la DH mais avec une intensité physique autre (tout monter à la pédale et descendre à bloc avec peu de reco)…Il suffit de voir le nombre de pilotes ex descendeurs ou à double compétence (Hill, Barel, Graves, Barelli, Gracia, Maes, Ravanel…)!

  5. En tant que français je suis hyper heureux de la victoire de Loic Bruni, je félicite aussi Martin Maes pour ses superbes performances. Personnellement je trouve les spéciales d’enduro souvent plus techniques et difficiles que les pistes de DH. La DH demande davantage d’engagement et de « courage » pour se jeter dans les gros sauts et gaps. Personnellement c’est la DH que je préfère, je suis triste de voir les courses disparaitre au profit de toujours plus de courses d’enduro. L’enduro est vraiment pénible physiquement sur les liaisons qui deviennent épuisantes, les courses sont trop longues, je trouve que certaines spéciales sont franchement dangereuses de par l’absence de reconnaissance, des passages pentus dans la roche souvent humides et avec l’accumulation de fatigue. A ce jour, l’enduro est pour moi devenu plus difficile que la DH, je ne suis donc pas étonné de retrouver un excellent enduriste aux avants postes de la DH.

  6. Désolé de pas avoir commenté plus tôt, je travaille de temps en temps….
    Oui j’étais le premier à dire que Martin avait eu un peu d’aide du terrain/météo à la Bresse, et je confirme. Cela dit ça changeait rien à son talent.

    La il confirme, qu’il maîtrise vraiment son sujet, me tarde de le voir sur les prochaines ews….

    Quant à Loic, c’est une machine aux champ’s. La saison prochaine de DH va être démente, tout comme en enduro si on peut avoir un plus de bagarre en haut de classement ce sera cool.

  7. les intérrogations sur les perfs de Maes,je pensais que c’était un truc de journaleux pour alimenter les polémiques qui font vendre.quand tu as du talent,que ce soit en XC,ENDURO,DH,TRIAL………. ce sont pas les conditions de course qui font tout le résultat.
    en DH les français ont tout explosés et dans une moindre mesure les françaises aussi.
    en enduro chez les hommes les résultats sont bons,chez les femmes c’est une domination sans partage.les résultats sont là grace au talent des pilotes,la formation,la topo de notre pays,la masse des pratiquants et la jeunesse qui se pose pas trop de questions et qui roule quelque soit les conditions et la discipline.

    1. Hé bien non, comme tu le vois… c’est même la situation inverse qui s’est passée : parce que certains ont soulevé le débat, que l’on a partagé à deux reprises notre analyse et l’avons mise en relation avec nos nombreuses et précédentes observations pour étayer l’idée que c’est bien le talent de Martin qui est à l’origine de ces performances 😉 Chez Endurotribe, on le suit depuis ses tous débuts en Enduro, cadet à l’époque, et ses aptitudes de pilotage, au sens large, ne font plus aucun doute !

  8. Euh il ne faut pas oublie que MAES a d’abord roulé en junior en DH avec de belles places avant de performer en Enduro donc ce n’est pas un enduriste qui se met à la DH 😉

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