La Singletrack 6 au guidon de l’Orbea Oiz TR – Amazing Race !

Nadine Sapin a saisi l’opportunité cet été de participer à la Singletrack 6 au Canada. Elle nous raconte cette épopée par équipe, en compagnie de Simon André, au guidon du tout nouvel Orbea Oiz TR…

 


Temps de lecture estimé : 11 minutes – Photos : Jean McAllister et John Gibson (Singletrack 6)/Endurotribe


 

Au sommaire de cet article :

 

 

Singletrack 6, bienvenue en Colombie Britannique

Quand fin juin, Simon André (Orbea) contacte la Rédaction pour me proposer l’essai de leur tout nouveau VTT de XC/All Mountain Oiz TR en 120mm à l’occasion de la Singletrack 6 au Canada, cela me paraissait un projet fou.

En effet, prévue pour fin juillet, il a fallu en moins d’un mois, organiser mon planning, recevoir ce tout nouveau bike en taille small (sans pour autant avoir le temps de l’essayer avant de partir) et surtout s’entraîner un peu pour ce type d’effort. Et pour cause, nous y sommes inscrits en équipe mixte avec Simon en partenaire et une course de XC sur 6 jours, ce n’est pas rien, surtout en Colombie Britannique…

Mais bon, tout se goupille bien, et nous voilà débarqués le 26 juillet à Calgary puis à Golden, tout juste 72h avant la course.

 

 

La veille de la course, nous allons rouler sur le bike park pour je prenne en main l’Oiz, faire les réglages de suspensions, de position et en même temps profiter de quelques descentes pour découvrir le type de terrain qui nous attend.

 

A première vue, c’est vraiment différent de chez nous ! Les sentiers sont tracés et travaillés uniquement pour le VTT, sur un relief progressif.

Après une bonne après-midi de ride, c’est l’enregistrement des concurrents et le premier briefing à Golden.

Nous sommes plus de 260 coureurs venant de multiples pays : Corée, Angleterre, Japon, Belgique, Afrique du Sud… et nous les frenchies !

En bref, on nous annonce que chaque jour de course va s’effectuer dans un bike park différent (ne surtout pas comparer ça à nos stations de ski/VTT, cela n’a rien à voir !) et sera supporté par un partenaire.

Les petits déjeuners et départs seront très matinaux mais comme on est en plein décalage horaire, peu nous importe !

 

 

 

 

Voilà, les vélos sont prêts et réglés. J’ai de très bonne sensation sur l’Oiz TR mais un gros doute sur mon entrainement qui a été plus que court pour ce type de course. Mais bon, il va falloir faire avec !

 

 

Jour 1 : Moondrakers, Golden

  • 53km, 1650m d’ascension

Oups, je n’ai quasiment pas dormi de la nuit, ça commence mal ! 7h30, mise en grille. On sent que la pression monte et que les coureurs ont hâte de s’élancer. Cela se bouscule pour être bien placé pour le départ. Moi qui déteste les départs, ça promet…

 

 

8h, départ neutralisé sur 2km de route par une voiture puis c’est parti. Reste encore 1km de bitume pour étirer le peloton, ça part fort, trop fort pour moi. On laisse partir les meilleurs. Je sens que j’ai les jambes lourdes, je suis fatiguée de ma nuit. La journée va être longue, il faut que je me réveille !

50km de course sur 100% de singles dans de grandes forêts, avec un enchaînement de petites montées, descentes, de ponts et virages tous les 20 mètres, cela demande un changement de cadence en permanence. Ce type de tracé est vraiment différent de nos sentiers, il faut trouver son rythme, chercher le flow avant tout et ce n’est pas évidant surtout sans connaitre son vélo.

 

 

En tout cas, tout en roulant, on est impressionné par le travail réalisé sur ces kilomètres de sentiers. Le balisage est parfait malgré les nombreuses bifurcations avec des petits drapeaux et des flèches rouges pour indiquer la direction.

A mi-course, d’un coup nous sortons de la forêt et longeons tout d’abord des lacs, puis un canyon vertigineux. Quel spectacle, on ne s’y attendait pas du tout !

 

 

En fin de parcours, vient la première descente chrono. On pensait que ce n’était pas valable pour les équipes mixtes donc on ne joue pas trop le jeu. C’était une erreur…

 

 

On termine cette première journée en tête chez les mixtes mais j’ai souffert, surtout en début puis en fin de parcours avec la chaleur. Pour le lendemain, je décide de mettre un plateau plus petit afin de mouliner davantage, cela me permettra d’avoir une meilleure cadence de pédalage et de moins forcer sur les lombaires.

 

 

Jour 2 : Mountain Shadow, Golden

  • 32km, 1490m d’ascencion

 

Le parcours est plus court. Deux bosses au menu, dont la première de 13km !

Même type de départ puis cette fois, nous montons par un single régulier. Nous sommes dans la forêt, la température est idéale, le terrain slick, la pente et les virages sont parfaitement taillés.

J’ai l’impression d’être en VTTAE tellement ça roule bien. Vient ensuite la descente chrono 4,5 km annoncée plus technique et plus rocailleuse que la veille.

 

Effectivement, elle est plus dans la pente mais on n’a pas vu trop de pierres mais plutôt beaucoup de poussière, avec une fin vraiment rapide. Un bon moment de ride. L’Oiz TR en 120mm encaisse parfaitement même dans les marches. Je n’ai pas l’impression d’être sur un petit cross. Ce type de descente nous a bien convenu car Simon et moi faisons les deuxièmes temps respectivement chez les hommes et femmes derrière les locaux, tout en devant doubler quelques concurrents en perdition.

 

 

La deuxième bosse est une succession de montées/descentes « douces » qui permettent de garder un bon rythme de pédalage. Elle se passe bien. Nous renforçons notre avance sur les équipes mixtes. C’est parfait.

 

Jour 3 : Kicking Horse Resort, Golden

  • 44km, 1340 d’ascension

Ce jour, il y a plus de descente que de montée car nous partons d’un point haut. Nous montons en télécabine à 6h30 jusqu’en haut de la station 2400m. Les moustiques sont au rendez-vous. Heureusement, je trouve un spray au bar d’altitude sinon on aurait souffert jusqu’au départ.

 

 

Le départ se fait en contre-bas à 2100m sur une piste 4X4 soutenue avec un gain de 250m d’altitude. Partir dans ces conditions en altitude dans du raide, c’est bien dur.

 

 

Il fait chaud et sec en plus. Le cœur monte vite, le souffle fait ce qu’il peut. La bouche est sèche mais bon il faut bien étirer le peloton avant la première descente de 250m de dénivelé courte puis rebelote, on remonte mais cette fois-ci par un single qui roule mieux.

Vient ensuite une très longue descente avec une grosse portion chronométrée. Des multitudes de jumps simples, doubles, des virages relevés, des portions rapides… rien de très technique, tout est bien proportionné en single (on n’est pas sur les pistes de Whistler), ça va vite !

 

 

Une fois en bas de la station (fin du chrono) nous descendons encore pour faire une boucle de 20km. Nous payons nos efforts de la descente. On gère donc la deuxième partie de course qui sera dure pour moi.

 

 

Mais bon, on maîtrise la course en mixte et maintenant nous jouons le jeu un maximum dans les portions chronométrées.

 

 

Jour 4 : Mont Macpherson, Revelstoke

  • 37km, 1254m d’ascension

Départ en van à 6h30 du matin pour Revelstock (2h de trajet) en passant par le Parc National des Glaciers. C’est superbe, il y a des glaciers partout, visibles de la voiture.

Nous perdons une heure sur nos montres donc le départ se fait à 9h heure locale. Départ sur route puis sur single bien plus technique cette fois-ci, avec de nombreuses racines et pierres.

La première descente est magnifique avec un super flow dans la forêt. Ensuite, le tracé remonte doucement puis on enchaîne des montées très raides ! La descente chrono est juste derrière. J’ai les jambes et le dos en feu. Je subis celle-ci, tant pis pour le chrono du jour.

 

 

Pour la fin du parcours, nous rencontrons la Championne locale et mondiale Catharine Pendrel (Team Orbea) à l’entrainement. Elle termine la course derrière moi. Je ne faisais pas la maline ! Ce fût une superbe rencontre et une joie de rouler avec elle.

 

 

Jour 5 : Kalamalka Provincial Park, Vernon

  • 40,7km, 1500m d’ascension

Départ à 6h pour un transfert de 2 heures pour le lac de Kalamalka. Finis les glaciers mais nous roulons le long d’une succession de rivières et lacs, paysages typiques du Canada.

 

 

Pour l’avant dernier jour, le profil de la course fait peur ! 20km de montée puis 20km de descente dont une portion sur une double black (très difficile).

 

Le départ se fait par grosse chaleur. Je trempe mon maillot juste avant de partir histoire de ne pas imploser en plein vol. Départ, sur 3km de route puis on attaque le single.

C’est une course par élimination aujourd’hui : crevaison, problème de chaîne, coup de chaud, épuisement, on remonte de nombreux concurrents arrêtés sur les côtés. Je prends mon rythme de croisière pendant 15km pour pouvoir accélérer à la fin et avoir du jus pour la descente.

 

Sur la « double black », Simon m’ouvre les trajectoires. Je lui fais pleinement confiance dans les murs raides et techniques. Tout se passe parfaitement.

 

 

Après cette portion technique, c’est la portion chronométrée sur une portion bien plus facile avec 3 ou 4 relances épuisantes.

 

 

Après la course, un dernier transfert à Silverstar (40min) en station d’altitude. Il fait moins chaud ! Cette station moderne ressemble à un Disneyland pour bikerrs. On sent bien l’influence américaine !

 

 

Jour 6 : Silver Star Mountain Resort, Vernon

  • 42,1km, 1300m d’ascension

 

Départ en altitude et au frais ! On commence par une piste pour étirer le peloton. C’est le dernier jour et tout le monde veut faire au mieux. Plus personne ne gère.

La course part très vite surtout qu’il est important de bien se placer car de suite après le départ nous attaquons le plus long pumptrack au monde avec plus de 800m de dénivelé négatif. Un monotrace sous forme de montagnes russes. Je ne sais pas combien de virages il y a mais cela n’en termine plus. C’est vraiment génial.

 

 

Une fois en bas au pont, c’est plus la même rigolade. Nous avons 18km de montée sur une « black » au début pentue puis cela devient plus facile heureusement car physiquement tout le monde pioche dans ses dernières réserves. La fin de cette montée est plus haute que la station pour pouvoir faire la dernière descente chronométrée. Elle est bien typée XC, pleine de relances. 100m plus loin c’est la dernière ligne d’arrivée !

 

 

Je suis toujours impressionnée comme la souffrance ou la fatigue peut disparaitre en 1s juste en passant cette ligne imaginaire ! Les visages sont fatigués et pour certains pleins de poussière mais joie et fierté sont au rendez-vous d’être finisher de cette Singletrack 6 2018.

 

 


Les résultats

Chez les Dames, Jena Greaser (Canadrail.ca/Catalyst coaching) a dominé toute l’épreuve. Elle remporte toutes les journées au général et en descente, excepté le jour 4 où c’est Rebecca Beaumont (Thule/Marin) qui fait très fort.

Derrière, Elyse Nieuwold (Pendrel racing Kamloops) finit 2ème au général devançant Mical Dyck (Juliana). En descente chrono, c’est Mical qui termine 2ème et je pointe mon bout du nez en 3ème position.

Chez les hommes, la bataille fut rude mais c’est Evan Gutrie (Raceface/Fox/ KalTire/Pivot) qui remporte l’épreuve et les descentes devant Tomi Misser (Orbea Factory Team) et Justin Lindine (Apex/NBX/Hypertheards).

Chez les duos femmes, le Team Farting Rainbows tout sourire (Karen Tremaine et Mindy Mulliken) domine leur catégorie, tout comme le Team Canyon R&D (Christoph Listmann et Anthes Michael) chez les hommes.

En équipe mixte, Simon et moi (Orbea Oiz Exprérience) remportons cette catégorie.

Pour le reste des classements, cliquer sur le lien suivant > https://zone4.ca/event/Singletrack62018/

 

 

En résumé…

6 jours de XC/All Mountain, 6 jours de singles incroyablement beaux sur plus de 250km, 6 jours de partage et d’échange avec tous les participants, voilà une très belle aventure de vécue. Certes c’est une course et tout le monde joue le jeu lorsqu’il est sur le vélo mais après l’ambiance y est très conviviale et décontractée. C’est peut-être ce qui fait la différence avec d’autres courses de même type.

De plus, le format ne repousse pas les limites. Toute personne un minimum entraînée peut la faire à son rythme. Ce n’est pas une course élitiste et c’est bien.

Enfin, l’organisation est bien rodée. L’équipe est vraiment agréable et souriante. Chaque jour nous avons eu droit à des lots fournis par les sponsors (prévoir un gros sac de voyage 😉 ) et une superbe séance photos dechaque journée après le dîner. Tout est très professionnel. Un grand bravo et merci à toute cette belle équipe ! Merci également à John Gibson et sa femme pour toutes ces belles photos de course !

 

 

 

 

Et après la course…

Pas le temps de prolonger notre séjour dans le coin. Le lendemain, le retour se fait avec notre fourgon jusqu’à Calgary ce qui permet à nouveau d’en prendre pleins les yeux ! Voici quelques une de mes photos prises en route de cette belle nature, histoire de vous faire voyager encore un peu…

 

 

A très vite pour discuter, à proprement parlé sur Endurotribe, du vélo de l’aventure : l’Orbea Oiz TR… Mais aussi de l’Occam TR que je roule depuis plusieurs mois en test.

Nadine