Dans les tuyaux – Essai du Ibis Mojo HD4

Ah, foutues tendances, standards, formats… On a peut-être jamais eu autant d’opportunités mais pourtant, on ne saurait plus où donner de la tête. 27,5 pouces ? 27,5 pouces + ? 29 pouces ? Entre les deux, qui sait ?!

Pour l’heure, le marché ne semble pas avoir fait son choix… Nous non plus ! Les essais Endurotribe continuent donc de balayer l’offre et saisir les occasions de préciser ce qui doit encore l’être. Cette fois-ci, place à l’Ibis Mojo HD4, dernière mouture du mythique modèle californien.

Avouons qu’au premier coup d’oeil, le bougre n’est pas du genre à laisser indifférent ! Il intrigue en tout  cas suffisamment pour s’y pencher : design incomparable, cinématique DW-link, roues 27,5 pouces à jantes larges et pneus en 2.6 de section sont dans les tuyaux Endurotribe !

 


Temps de lecture estimé : 6 minutes


 

Au sommaire de cet article :


Ibis Mojo HD 4 GX Eagle

[cbtabs][cbtab title= »Prix »]5189 euros [/cbtab][cbtab title= »Poids »]13,67kg (Vérifié, taille L, sans pédales, pneus d’origine montés tubeless avec préventif)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]https://www.ibiscycles.com/bikes/mojo_hd4/[/cbtab][/cbtabs]

Les amateurs de la marque n’y sont pas étrangers. Depuis la toute première version de ce modèle emblématique, à l’époque en 26 pouces, les lignes du Ibis Mojo HD 4 attirent l’oeil. Elles le font d’autant plus que depuis quelques temps, le modèle est entré parmi le top 10 mondial…

Entre les mains de François Bailly-Maître et de Robin Wallner, le Ibis Mojo HD4 truste les avant-postes des Enduro World Series. Au premier coup d’oeil pourtant, ce vélo a de quoi intriguer : géométrie, dynamique, position du pilote, lignes à part…

Je ne saurais quoi dire si ce n’est que, du bord de piste en tant qu’observateur, j’ai toujours eu le sentiment que ce vélo et ses pilotes ont définitivement quelque chose de différent des autres à chaque passage. Il était donc temps de préciser les choses…

 


Pour tous les goûts…

À commencer par le design qui fait la renommée du Ibis Mojo HD4. Ce double triangle avant est d’actualité depuis plus de dix ans, et les toutes premières versions du Mojo…

L’air de rien, ces traits font l’identité visuelle du modèle. Il pourrait n’avoir aucun logo et être tout de même associé à la marque dans la plupart des esprits connaisseurs. Mais surtout, il forme un ensemble mécanique aux caractéristiques tout aussi marquées.

Comme sur certains concurrents, Specialized pour ne citer qu’eux, aucun doute : lier le tube supérieur et le tube oblique apporte une précision et une rigidité singulière qui n’ont pas tendance à laisser la douille de direction et le train avant se balader sans permission…

 


Géométrie…

Quelque part, cette architecture n’est certainement pas étrangère à l’évolution des géométries connues par les différentes versions, jusqu’à l’Ibis Mojo HD4 essayé ici. Sans tomber dans l’analyse de comptoir, on comprend simplement qu’avec une telle proue, en carbone qui plus est, le bouchon ait été poussé jusqu’à 64,9° d’angle de chasse sans trop de doutes.

Couplé à 430mm de bases et 445mm de tube de selle en taille L, un certain schéma « sur l’arrière » se dessine. Avant de voir s’il se confirme sur le terrain, les chiffres étayent en tout cas la forme d’intrigue qui entour ce vélo. D’autant plus avec 605mm de stack, valeur relativement faible quand on pense que cette taille L est annoncée pour des pilotes jusqu’à 1m88…

 


DW Link ?!

Qu’importe, le terrain est sur le point d’en dire plus… Mais avant ça, comment ne pas évoquer la cinématique qui anime ce vélo ? DW-Link, pour Dave Weagle : un de ces personnages animés d’une sérieuse tendance à réfléchir, comprendre et proposer des solutions à certains phénomènes.

Dave Weagle est ainsi connu pour avoir été un des premiers à publier des analyses de comportement des suspensions à VTT… Et à proposer des solutions dans la foulée. La Cinématique DW Link fait ainsi partie de ses brevets les plus connus en la matière.

« L’essentiel à retenir ? Anti-Squat élevé ! »

On ne va pas ici entrer dans les menus détails de cette architecture. Elle mériterait mieux que quelques lignes. Mais pour les besoins de l’essai présent, nous retiendrons l’essentiel : face au pompage, la cinématique DW-Link compte sur le phénomène d’Anti-Squat expliqué par ailleurs dans nos pages.

La valeur de ce dernier est parmi les plus élevées des vélos sur le marché et surtout, reste particulièrement haute sur les 2/3 du débattement, avant de chuter en fin de course. Profil particulier renforcé par une courbe de ratio assez progressive au début, plus légèrement dégressive au final…

 


Oh ! Ça marche !!

En un mot, une géométrie et une cinématique atypiques ! Du moins, loin des relatives similitudes que l’on peut parfois relever d’un modèle à l’autre. Non pas que je sois en train de dire que tous les vélos se valent. Chacun a son caractère, et ses nuances propres au delà de quelques choix de montage…

Mais je dois bien confier ici ma première impression à l’usage du Ibis Mojo HD4… Oh la vache ! Il maaaarche ce vélo ! ont été, en majuscule et gras, mes premières notes d’essai à son sujet. Pas de temps mort, pas de répit, pas un coup d’arrêt… Au point que j’en devienne passager par moment !

Les premiers tours de roues sont aussi déroutants que logiques finalement. Si j’avais jeté un oeil aux caractéristiques présentées dans cet article – au lieu de monter dessus à l’aveugle comme le stipule notre protocole – j’aurais été prévenu. Mais tant mieux, une fois ce premier article écrit, me voilà totalement convaincu de mes premiers propos au sujet de ce vélo…

 


À quoi s’attendre ?!

Reste qu’à nos yeux, le mystère reste entier : d’où lui vient ce caractère ? quel est-il véritablement ? comment tirer parti de ce vélo ? Quel usage en faire ? Des questions qui doivent trouver leurs réponses quelque part au milieu des détails importants livrés ici.

C’est tout l’objet de la suite de cet essai du Ibis Mojo HD4. J’entends par là que quelques séances d’essai spécifiques peuvent aider à faire la part des choses, et préciser le tout. Les settings de suspension, les roues et ces fameux pneus en 2.6 pouces promettent, entre autres, de livrer certains secrets… à lire au verdict de cet essai Endurotribe :

https://fullattack.cc/2017/12/verdict-essai-du-ibis-mojo-hd4/

Rédac'Chef Adjoint
  1. Pour le design, un petit article/interview de la dame derrière cela : https://www.ibiscycles.com/downloads/BIKP-150500-SKETCH.pdf
    On y apprend que l’approche « design » était dès le départ un point important et faisait partie de la stratégie de Ibis dans l’élaboration du mojo premier du nom et que le VTT n’était absolument pas le domaine de la dame avant.
    L’ensemble de la démarche décrite dans cet article est, je trouve, un bon exemple sur la bonne façon d’inclure le design dans l’élaboration d’un produit pour le différencier des autres.

  2. « Entre les mains de François Bailly-Maître et de Robin Wallner, le Ibis Mojo HD4 truste les avant-postes des Enduro World Series »

    Bonjour, pourquoi ne pas citer également les Suissesses Anita et Caro Gehrig, qui ont aussi des résultats satisfaisants sur ce même vélo ?

  3. Erratum : une erreur s’était glissée dans le prix annoncé. Le premier affiché était celui du modèle NX. Ce modèle GX est bien vendu 5189€.

  4. @Bazoul, complètement d’accord avec toi, le rôle du designer, peu souvent cité, est pourtant essentiel pour sublimer un concept technique, le rendre désirable et – surtout- facile à l’usage. De nombreuses marques gagneraient à laisser les designers s’exprimer complètement, c’est à dire au-delà du seul aspect « style » auquel on les confine trop souvent, surtout en France. On pourrait ainsi obtenir des innovations d’usage qui nous faciliteraient la vie, sur plein de détails qui nous agacent au quotidien mais dont on s’accommode par « habitude », le genre de truc qui, une fois résolu, nous fait dire « mais pourquoi ça n’a pas été fait plus tôt ! »…
    Et bravo à l’équipe d’EnduroTribe qui se renouvelle et s’améliore d’année en année !

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