Enduro World Series 2017, Finale – Damien Oton l’emporte, Sam Hill titré !

La messe est dite ! Les résultats de l’ultime manche des Enduro World Series 2017 sont connus. Dans un dernier rush assourdissant, Damien Oton remporte la course et Sam Hill tient son rang, désormais celui de numéro un mondial d’Enduro.

Au commencement de la journée, les dés n’étaient pourtant pas jetés et le titre, comme la gagne, n’avaient pas encore clairement choisis leurs camps. Retour sur cette seconde et dernière journée de course pour tout savoir de ce qui a fait, une fois de plus, la différence…

 


Temps de lecture estimé : 6 minutes – Photos : Enduro World Series


 

 

Deux duels dans la course…

Cette dernière de l’année peut ainsi se résumer : pour la victoire d’étape, comme pour le titre, les débats se résument rapidement à deux duels. Logique finalement, puisqu’à l’issue du samedi, 4 principaux pilotes se détachent du lot.

Les deux prétendants au titre : Adrien Dailly et Sam Hill. Mais aussi Damien Oton et Martin Maes, incontestablement les deux plus rapides du week-end. Deux duels aux visages bien différents tant dans l’attitude, les choix de trajectoires et l’engagement, les impressions visuelles diffèrent.

Comme si, irrémédiablement, le poids d’une saison pesait logiquement plus lourd que celui d’une seule course, les prises de risques n’étaient pas les mêmes. Peut-être aussi parce que les péripéties d’hier sont encore dans toutes les têtes, et toutes les bouches, au départ de ce dimanche…

 

 

Engagement total !

Dans ce contexte, Damien Oton et Martin Maes remportent la palme des plus spectaculaires du week-end. Leur duel prend ainsi la forme d’un débat de style. Les deux font visiblement preuve de la même détermination, mais sous des formes différentes.

Martin Maes, notamment, toujours très spectaculaire dans ses choix de trajectoires et gestes techniques. Très certainement l’un des plus impressionnants quand il s’agit de lâcher les freins pour dévaler les enchainements de passages techniques, chaotiques, sinueux.

Damien Oton surtout ! Tout aussi rapide et donnant l’impression de survoler le terrain. Mais un ton au dessus en matière de contrôle, de fluidité et d’efficience dans ses gestes. Magnifique équilibre entre gainage et relâchement, entre engagement et détachement, entre force et toucher.

 

 

Sur la retenue ?!

Face à ces deux extra-terrestres, Adrien Dailly et Sam Hill paraissent presque effacés. On sent, dans leurs attitudes, que la fatigue d’une saison entière à haut niveau pèse irrémédiablement vis-à-vis des deux plus rapides du jour, visiblement plus frais.

Adrien Dailly, le tout pour le tout, reste propre et fluide, comme on le connait. Mais à la relance et à la prise de risque ultime, on sent qu’une petite marge resterait à exploiter pour faire la différence. À l’image de tout le monde en cette fin de saison, pas toujours évident de faire avec ce qu’il reste dans le réservoir…

Sam Hill aussi, l’Australien se permettant de gérer son avance en s’asseyant sur la selle après un à deux coups de pédale à chaque relance. N’y voyons pas de nonchalance ou d’insolence : les légères embardées à ces instants, comme dans les parties les plus défoncées, démontrent une fatigue certaine.

 

 

Au chrono ?!

À ce petit jeu, Damien Oton et Martin Maes prennent donc les devants : le Belge en signant les premier et dernier scratchs de la journée. Damien Oton lui répondant en faisant jeu égal avec Jared Graves (!) dans la très physique spéciale 6. Le Catalan est amoureux du beau geste, mais sait pédaler quand il le faut..!

Une avant dernière spéciale qui scène aussi le duel pour le titre. Sur cette spéciale qu’il redoute tant, Adrien Dailly ne trouve pas la bonne carburation, et la bonne stratégie, pour mettre à profit ses dernières portions d’énergie.

38eme temps à 13s de Sam hill dans ce chrono, la messe est dite : dans une certaine logique sportive, c’est le Sam Hill fraichement titré qui accompagne Damien Oton et Martin Maes sur le podium de cette Enduro World Series 2017, Finale.

D’autres ne montent pas sur la boite, mais méritent tout de même les lumières à l’issue de cette journée… Petit passage en revue…

 

 

Un peu plus loin dans la légende

Avec ce résultat, Sam Hill remporte donc le titre de vainqueur des Enduro World Series 2017. Il fait ce que Nicolas Vouilloz, mentor d’Adrien Dailly, n’avait lui-même pas réussi à accomplir. L’an passé déjà, l’Australien qui a fait sa légende en Coupe du Monde de Descente, avait montré qu’il serait à prendre au sérieux cette saison.

Le monsieur n’a pas menti. Posé, appliqué, le Sam Hill qui gagne le titre de Champion du Monde d’Enduro n’est pas l’exubérant aux trajectoires folles que l’on connaissait en Descente… Quoi que, certains intérieurs que lui seul tient restent partie intégrante de sa signature.

« Un grand vainqueur, un grand second ! »

Pour le reste, saluons la sagesse et la constance qui lui permettent d’ajouter un nouveau titre, et lequel, à son riche palmarès. L’expérience dira-t-on, qui lui permet de faire la différence avec un Adrien Dailly moins constant.

Pour autant, ne dit-on pas qu’il n’y a pas de grand vainqueur sans grand adversaire ?! C’est définitivement le cas cette saison, Adrien Dailly, vice-Champion du Monde d’Enduro ayant remporté 3 étapes cette saison. Plus que n’importe qui d’autre en 2017…

 

 

Clap de fin

Voilà donc sur quel sentiments, et quelles observations, se conclue cette saison Enduro World Series 2017. Une fois de plus, la compétition a été relevée, et l’issue, aussi prévisible qu’indécise dans ses derniers instants.

Tout ce beau monde, dont les fraichement titrés Cécile Ravanel, Sam Hill, Karim Amour et Kilian Callaghan ne manque désormais pas de profiter de la Dolce Vita sur la côte Ligure et des occasions non négligeables d’arroser ça.

Juste ce qu’il faut pour couper un peu avant de reprendre le chemin de l’entrainement. La saison 2018 débute dans vingt-cinq semaines. À quelque chose près, dans six mois donc. Une telle débauche d’énergie mérite donc bien un peu de bon temps… Ciao ! 😉

Rédac'Chef Adjoint
  1. J’apprécie beaucoup vos articles sur le suivi de course des EWS.
    Bien documentés, on apprend beaucoup de choses de l’intérieur.
    Une question, pourquoi D. Oton court-il avec un plastron rigide Fox qu’on imagine terriblement chaud et encombrant ?
    Quel est l’avantage de ce matériel sur une protection souple ?

    Merci.

  2. je comprends pas bien le début de l’article ? pourquoi Sam et Adrien seraient plus fatigués que les autres qui ont aussi fait une saison complète ? la retenue des deux derniers ne viendraient plutôt pas de l’enjeu pour la victoire finale et le besoin d’arriver au bout bien classé ?

    1. @pierre > Sam Hill et Adrien Dailly se sont montré performant dès le début, et leur bonne position au général après le premier tiers de la saison ne leur a pas permis de se relâcher, même furtivement, à quelques instants que ce soit. En course de saison, il n’est pas rare que d’autres, moins en vue pour le général, se concentrent plus sur des coups d’éclat d’une étape, et gèrent un peu plus. Pour exemple, on voyait clairement, sur cette manche de Finale, certains plus relâchés que d’autres, car visiblement moins concerné par un quelconque résultat à défendre…

  3. Belle saison en tout cas malgré la boue…
    Je suis quand même très surpris des contres performances de Richie Rude après 2 ans de domination.
    Avez vous un début d’explication ? Même sur terrain sec il n’est plus devant !

  4. Oui c’est surprenant de voir le manque de régularité de certains… au top une saison et puis au second plan l’année d’apres.

  5. Bonjour,
    J’en remets une petite couche sur la question d’Adrien (le plastron de Damien Oton) et sur tout celle de Tcaboc (performances de Rude). Quelqu’un a des explications?

  6. @Adrien & Henri > renseignements pris auprès de Théo Galy qui devait venir vous répondre directement (mais qui a zappé… 😉 )
    1/ c’est facile à enlever en liaison
    2/ aussi confortable et léger qu’un gilet de protection VTT
    3/ ce n’est pas complètement plaqué au corps donc ca ventile (chaleur) et respire mieux (odeur au bout de 4j de recos/race)
    4/ accessoirement ça protège le torse

    voili voilou

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