Dans les tuyaux – Essai du Norco Range C 9.2

Après les Transition Patrol et Rocky Mountain Slayer, les essais Endurotribe continuent dans l’exotisme de la côte Ouest Nord-américaine. Non pas que l’on fasse une fixation sur les vélos rares et chers, mais bien que dans ce coin du monde, l’approche et la vision de la pratique aient quelque chose de particulier.

Suffisamment du moins, pour que l’on y trouve l’inspiration. La marque canadienne que l’on aborde aujourd’hui n’a d’ailleurs pas manqué de susciter des réactions au moment de revisiter le Norco Range ! Deux plate-formes et quelques arguments pour tenter de relier les deux…

Il n’en fallait pas plus pour mettre la puce à l’oreille et justifier un essai. Voici donc le Norco Range C 9.2, version 29 pouces du segment, dans les tuyaux Endurotribe. Ça tourne !

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes


 

 

Norco Range C 9.2

[cbtabs][cbtab title= »Prix »]5899 euros[/cbtab][cbtab title= »Poids »]14,2kg (annoncé, taille M)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]https://www.norco.com/bikes/mountain/enduro/range-carbon-9/range-c92/[/cbtab][/cbtabs]

Chez Norco, le segment Range correspond à l’offre Enduro à bon débattement. Comprenez par là autour de 160mm +/-10mm. L’idée étant d’offrir des vélos capables d’engager dans la pente, sans vraiment sourciller.

Jusqu’à il y a peu, ce segment était l’apanage des roues de 27,5 pouces, mais on sait tous que depuis quelques temps, une tendance 29 pouces s’immisce dans les débats et prend de plus en plus de place : BMC Trailfox, Yeti SB5.5C, Santa Cruz Hightower, Specialized Enduro 29, Trek Slash…

« Les deux pieds dans le plat ! »

Alors, plutôt que de trancher, Norco a mis les deux pieds dans le plat : oui, le Norco Range existe en deux versions, 27,5 pouces et 29 pouces. On ne parle pas là de cadre multi-compatible, mais bien de versions distinctes, aux dimensions spécifiques.

Et dans l’esprit, Le Norco Range a des arguments qui détonnent : ses principaux traits de caractères se veulent proches, le format de roue servant alors à appuyer la maniabilité (27,5 pouces) ou bien la conservation de la vitesse (29 pouces).

 

 

Petit préalable…

Avant de se jeter à corps perdu sur le terrain, ces arguments de vente poussent à jeter un oeil averti aux chiffres. Si le Norco Range se vante de proposer un comportement proche entre ses versions 27,5 pouces et 29 pouces, un petit préalable s’impose : que vaut la géométrie du 27,5 pouces ?!

À en croire les principales dimensions (reach, stack, empattement, bases, angle de direction…) le Norco Range 27,5 pouces est totalement dans la tendance des deux derniers concurrents directs que l’on ait essayé. Les Rocky Mountain Slayer et Transition Patrol partagent les mêmes chiffres, à quelques millimètres près.

L’air de rien, cette vérification a du sens : si Norco Range 27,5 pouces et 29 pouces s’avèrent effectivement proches, ce n’est pas au détriment d’une version à petites roues dénaturée, puisque cette dernière s’inscrit dans la (bonne) tendance actuelle.

 

 

Le taillant…

Dans tous les cas, voilà un pari osé mais qui prend du sens en posant l’oeil sur le tableau comparatif des géométries 27,5 et 29 pouces du Norco Range…

Un simple coup d’oeil permet de constater que Norco introduit une notion intéressante : les Reach et Stack plus. Ces données intègrent les dimensions de la potence et des entretoises de direction au calcul des Reach et Stack classiques.

On caractérise ainsi les véritables dimensions qui positionnent le pilote : de l’axe du pédalier, au centre du cintre. L’occasion de constater qu’à taille identique, d’un format à l’autre, le Norco Range prend bien soin d’offrir les mêmes dimensions…

Et ce, alors que longueur de potence, tube supérieur et hauteur de douille diffèrent en 27,5 et 29 pouces. Il faut bien caser ces roues et ces fourches qui n’ont pas les mêmes dimensions…

 

 

Par dessus le marché…

D’autant qu’avec ces promesses de maniabilité proches d’un format à l’autre, le Norco Range ne se facilite pas la tâche. Comment s’y prendre ?! Restons quelques instants encore sur le tableau des géométries pour se saisir d’autres informations intéressantes…

Les empattements totaux en premier lieu. Ici aussi, les nombres sont proches, quasi identiques, d’un format à l’autre. Plus en détail ensuite : même constat sur les longueurs de bases et empattements avant… Ces observations ne sont pas anodines.

Ces dimensions font partie des plus importantes en matière de réparation des masses. En procédant ainsi, le Norco Range démontre qu’à son sens, la maniabilité d’une monture tient en premier lieu au positionnement du centre de gravité du pilote… Vis à vis de ses points d’appuis sur le vélo, et de leur prolongement au sol.

Pour ce faire, le Norco Range joue d’un demi degré d’angle de direction et de la chasse de ses fourches. Mais in-fine, la logique sur laquelle le Norco Range repose est très cohérente. D’ailleurs, il la pousse plus loin encore : les plus fins auront remarqué que les longueurs de bases varient d’une taille à l’autre…

 

 

Protocole en deux temps

Outch ! Quelle démonstration ! Et par où commencer notre essai ?! Depuis plusieurs mois, les vélos à l’essai portent sur le format 27,5 pouces. À tel point qu’une certaine forme d’accoutumance s’y est formée. Par la même occasion, les traits du 29 pouces commencent à se cristalliser dans mon esprit.

Les grandes roues auraient tendance à lisser le terrain, à augmenter l’adhérence, à rendre plus progressive la perte de grip, à compromettre les repères aux points de freinage, à demander d’arrondir les trajectoires, à changer la manière de prendre de l’angle… 

S’ils se confirment à l’essai du Norco Range C9.2, les arguments de la marque risquent fort de souffrir. À contrario, il y a de fortes chances pour que le pari soit tenu…

 

 

Première impression…

Et justement, une partie de mes certitudes sur le 29 pouces a volé en éclat ou presque, au moment de faire mes premiers tours de roues sur le Norco Range C 9.2. Signes qu’il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers, mener la vie dure aux préjugés, et qu’accessoirement, ce vélo a bien des choses à nous apprendre…

Mais pour compléter et étayer mes premières sensations, je préfère encore citer celles de Mathieu, le gentil gars qui prend un malin plaisir à poser sous nos objectifs pour illustrer ces essais. Pour le coup, lui ne sait rien de tout ce que l’on vient de préciser. À vrai dire, il s’en moque un peu…

« C’est drôle, on dirait pas un 29 ! »

Par contre, il prend un malin plaisir à poser un certain regard sur les vélos qui passent sous ses mains le temps de quelques actions bien menées. On ne parle pas d’essai à proprement parlé, mais d’un avant goût, d’un premier contact. Et à force, il commence à en voir passer.

C’est intéressant de voir comme ses sensations s’imbriquent souvent avec celles, logiquement plus poussées, que je récolte au fur et à mesure de mes investigations. Et pour le coup, ses premiers mots au sujet du Norco Range C9.2 résument parfaitement mon sentiment premier : c’est drôle, on ne dirait pas un 29′ !

 

 

La suite ?!

Nous voilà biens ! Comment préciser cette impression tenace  ? Et comment faire la part des choses ?! In-fine, à quoi bon faire un 29 pouces dans ce cas ?!

Il s’agit pour l’instant d’une première impression. Sur certains aspects, le Norco Range semblerait ne pas pâtir de certains désavantages de son format de roue le plus imposant. Comment est-ce possible ?! Quelles en sont les limites ?!

Rendez-vous au verdict de cet essai pour saisir toutes les subtilités à ce sujet, les répercutions de tous ces détails de géométrie à l’usage… Et au final, cerner le caractère, les qualités et les limites du Norco Range C 9.2 !

Si d’ici là vous avez des questions, on vous écoute 😉

Rédac'Chef Adjoint
  1. Dans « l’exotisme », pourrait-on avoir un essai d’un endurigide ?
    Commencal Meta HT ou Production Privée Shan.
    Le réglage de la fourche a-t-il autant d’impact que sur un tout-suspendu ?
    Vos repères avec différentes jantes sont-ils applicables de la même manière ou doit-on chercher un peu de souplesse ?
    Je roule en Meta HT.

  2. Bonjour Antoine,
    Peut tu comparer tes ressentis avec le yeti sb5.5c, j’hesite entre ces 2 velos, et justmement j’aimerai un 29 avec le comportement d’un 27,5, surtout en terme de vivacité et maniabilité merci 😉

  3. Waouh!
    Un look à casser du cailloux droit dans la pente.
    Hâte de lire le verdict…

    Pourrait-on avoir dans les essais, plus d’infos sur le comportement des suspensions arrières au freinage ?

    Bon test.

    A quand le slash…

    1. @MonoDo > on prend note 😉 Le réglage de la fourche a autant, voir plus d’influence : c’est sur elle que repose toute l’assiette du vélo. Exemple au freinage : trop peu de maintien et c’est tout le vélo qui pivote autour de la roue arrière et plonge de l’avant. C’est d’autant plus sensible sur les endurigides auxquels on veut prêter beaucoup de débattement avant… Et donc augmenter le risque que ça ne marche pas comme il faut. C’est moins problématique sur un semi-rigide de XC avec 80mm..! Même logique pour le choix des roues, que le cadre soit tout suspendu ou non > c’est le compromis précision/confort/robustesse sur lequel le choix des roues peut jouer, sachant que logiquement, la roue arrière sera forcément plus exposée sur un endurigide…

      @Benjamin > verdict à paraitre sous peu, déjà bien riche en matière de contenu, c’est pourquoi je répond ici. Clairement les deux jouent sur le même registre. Ils sont concurrents directs. Je pense qu’avec une bonne paire de roue, le Norco Range rivalise de vivacité et de maniabilité avec le Yeti SB5.5C. Disons que la différence se situe suivant la conception que l’on se fait de la maniabilité : le Norco descend vraiment bien sur l’angle pour tourner. Le Yeti est peut-être plus intéressant pour bunny-upper, sauter, pumper…

      @tw > c’est vrai que c’est quelque chose sur lequel je ne suis pas toujours explicite. J’inclue ce comportement dans mes propos au sujet de l’assiette du vélo. Si je dis de cette dernière qu’elle est saine, stable, qu’elle varie peu, ça inclus la situation de freinage. Donc logiquement un vélo relativement neutre à ce moment là. pas encore rencontré de vélo qui soulèvent trop le boitier dans cette phase au point d’avoir le sentiment de devoir « taper dans l’appui » pour espérer tourner ou sauter. (comme ça pouvait être le cas de certains vélos il y a 5 ou dix ans). J’essai de préciser quand le vélo a tendance, au contraire, à s’asseoir au freinage, comme j’en ai eu le sentiment sur le Slayer récemment. N’hésitez pas à poser la question en commentaire si besoin, j’essaierai d’y faire allusion plus finement et fréquemment de mon côté 😉

  4. wow ! çà c’est du teaser !

    bon ben là t’as aiguisé ma curiosité au plus haut point…
    très très curieux de voir l’équilibre entre efficacité (côté 29″) et fun factor (côté petite roue) de ce spad…
    j’ai toujours eu l’impression qu’il fallait faire un choix entre les deux (efficacité vs fun), est ce toujours d’actualité ?
    dire qu’il ya quelques semaines, je broyais du noir en voyant tout ces top pilotes de DH , et pas que des « fades » rouler en 29″… au diable les idées reçues !!

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