EWS de Wicklow 2017 – Le Journal de Justin Leov

De retour d’Irlande, Justin Leov nous livre son compte-rendu francophone exclusif à propos de la quatrième manche des Enduro World Series à Wicklow…

 


Temps de lecture estimé : 4 minutes – Texte : Justin Leov – Photos : Sebastian Schieck


 

 

Quand la pluie va-t-elle s’arrêter ?

La semaine dernière j’étais de retour à Wicklow pour l’une de mes courses préférées. L’ambiance créée par le public irlandais est absolument unique dans tout le circuit des EWS et la topographie du lieu rend la compétition encore plus intense.

Après Madère j’avais passé une semaine à m’entraîner à Nice, près de là où habite Fabien Barel. Cela m’a fait du bien de retrouver un temps sec et chaud. Ensuite j’ai rejoint l’Irlande, suffisamment tôt pour pouvoir dans un premier temps reconnaître les différentes spéciales à pied et me faire une idée du montage idéal pour la course.

L’année dernière j’étais absent pour la manche de Wicklow à cause de problèmes de santé mais le parcours ne semblait avoir énormément changé par rapport à celui d’il y a deux ans. À Wicklow il y a beaucoup de rochers, et ils ont la réputation de détruire les pneus. Il allait donc falloir une nouvelle fois s’équiper de pneus très résistants et choisir si possible des trajectoires à l’écart des roches les plus agressives.

Pendant la semaine qui précédait la course, l’Irlande fut touchée par une véritable vague de chaleur et les conditions climatiques étaient idéales lors des premiers entraînements. L’endroit est vraiment magnifique avec le soleil mais cela n’allait pas durer. Le samedi, des pluies torrentielles s’abattaient sur la région, transformant les spéciales en véritables rivières ! Il était clair que le dimanche, le terrain serait bien différent de celui sur lequel nous avions roulé pendant toutes les reconnaissances.

Lorsque les entraînements ont lieu par temps sec il est toujours très compliqué de prédire à quel point le parcours aura été rendu glissant par la pluie. Bien sûr tout le monde était logé à la même enseigne et chacun y allait de sa prévision. Le jour de la course arriva et nous allions bientôt savoir à quoi nous en tenir.

Dans de nombreuses sections de la première spéciale chronométrée il n’y avait aucune adhérence, c’était comme rouler sur du verglas. Garder l’équilibre était un défi de tous les instants et les racines étaient mortelles. Je ne m’en sortais pas trop mal mais avec tout de même pas mal de petites erreurs.

 

La deuxième spéciale était beaucoup plus sèche. Cela fut réconfortant après le choc de la première et je réussissais un run plutôt propre.

La troisième spéciale était celle des dalles de pierre qui font la renommée de l’épreuve de Wicklow. Par chance les dalles avaient eu le temps de sécher et le show promettait d’être grandiose pour la plus grande joie du public toujours aussi enthousiaste. Un hélicoptère survolait la zone ce qui ajoutait encore au côté spectaculaire de l’endroit. Je préférais assurer et piloter de façon plutôt prudente sur les dalles, j’étais en tout cas content de les passer sans encombres. Le reste de la spéciale était très physique, encore plus avec la boue. De quoi se mettre déjà dans le rouge, et nous n’étions qu’à mi-course. Je m’en sortais finalement très bien avec même mon meilleur résultat de la journée.

La quatrième spéciale précédait le ravitaillement ce qui était une motivation supplémentaire pour la passer le plus rapidement possible 😉 Je réussissais de nouveau un run correct, même si sur la fin le terrain était tellement glissant que j’étais souvent à la limite de la chute.

Vingt minutes seulement au ravitaillement, il ne fallait pas traîner, et nous repartions pour les deux dernières spéciales de la journée. Je voulais finir fort, jusque là je n’avais pas mal couru mais à un rythme toutefois un peu en dessous de mes espérances.

Il était facile de crever dans la cinquième spéciale. Je sortais du pierrier avec encore de l’air dans mes pneus, c’était déjà une petite victoire ! Dans la suite de la spéciale tout se passait bien, j’avais vraiment de bonnes sensations.

L’heure de la dernière spéciale avait sonné. Comme toujours il s’agissait de trouver un équilibre délicat entre ne pas faire d’erreurs sans pour autant ralentir, pas facile ! Dans la partie haute je passais relativement bien au milieu des rochers, mais j’étais un peu trop prudent peut-être. Je décidais d’accélérer et je me retrouvais très vite en situation de danger. Je heurtais violemment une racine avec ma roue avant et j’étais presque éjecté du vélo, mes deux pieds avaient sauté des pédales simultanément. J’atterrissais violemment et j’entendais un énorme « crack » au niveau de la selle, mais plus de peur que de mal, la selle avait résisté au choc et je parvenais à finir la spéciale.

Compte tenu des conditions du jour j’étais content de terminer l’épreuve sans grosses chutes et en un seul morceau ! Quatorzième, comme à Madère, c’est un signe de régularité qui est encourageant. Encore une fois les conditions climatiques ont fortement conditionné la course, j’espère vraiment que la France nous réserve une semaine entière de soleil pour la prochaine épreuve !

Justin