Dans les tuyaux – Essai du Rocky Mountain Slayer 790 MSL

Lors de nos essais, les circonstances – dont les disponibilités des vélos – font parfois drôlement les choses. On aurait presque pu monter un match entre le Transition Patrol Carbon et le Rocky Mountain Slayer. Au premier regard, ces deux là ont comme des allures de faux frères…

Format et modèle des roues, carbone et slopping du cadre, concept de suspension et programme Enduro suggéré… Des faux airs de famille maladroitement renforcés par l’idée que les deux proviennent du même coin du globe : Bellingham (Washington, USA, Transition) et Vancouver (BC, Canada, Rocky Mountain) ne sont distantes que de 85km.

Ça, c’est tant que l’on a pas eu les deux vélos en main ! Parce qu’une fois l’oeil et les pieds posés sur ces montures, les caractères s’affirment. On ne va pas vendre qu’il y a un monde, mais certifier que les différences sont suffisantes pour que chacun cherche son propre public. Nous voilà donc en quête de celui du Rocky Mountain Slayer, dans les tuyaux Endurotribe !

 


Temps de lecture estimé : 7 minutes


 

 

Rocky Mountain Slayer 790 MSL

[cbtabs][cbtab title= »Prix »]7999 euros[/cbtab][cbtab title= »Poids »]13,20 kg (annoncé, taille M)[/cbtab][cbtab title= »Fiche produit »]http://www.bikes.com/fr/bikes/slayer/2017?tid=73[/cbtab][/cbtabs]

Le Tueur… Pour les non initiés, telle peut-être la signification du Slayer. Sorti du carton, déjà, les lignes du vélo interpellent. Il y a quelque chose de dynamique et d’élancé dans les traits tirés par le cadre. Pourquoi ? explication…

Le travail de design et de conception ne s’arrête pas à ce que les lignes suggèrent. Un coup d’oeil à la suspension permet de saisir une part des choix forts effectués en cours de développement…

Des détails de conceptions qui font écho à certains choix de montage intéressants, qui finissent de planter le décors…

Déjà pas mal d’éléments qui poussent dans le même sens. Celui d’un vélo prêt à affronter quelques traitements de défaveur. Action, grosse action en perspective… C’est en tout cas ce qu’il suggère !

 

 

Par 4 chemins ?!

Pourtant, les premiers tours de roues sont plus raisonnables que j’aurais pu l’imaginer : ses lignes sont dynamiques, elles suggèrent la grosse attaque. Inconsciemment, je m’attendais à un grand vélo, dans la lignée des Mondraker Dune et Transition Patrol notamment. Après tout, les chiffres de la géométrie – 65° d’angle de chasse et 452mm de reach – pouvaient le supposer.

Pourtant, à l’usage, le Rocky Mountain Slayer me parait tailler légèrement plus petit, être plus accessible aussi. Coup d’oeil à la géométrie et aux montage où l’explication se situe : 5mm de reach en moins, et une potence plus courte de 10mm, soit 15mm de différence avec le précédent testé. Visiblement ce qu’il faut pour arrondir les angles et assagir le premier abord.

Pour l’heure, je roule le Rocky Mountain Slayer tel qu’il m’est parvenu : position n°3 du Ride-4, le dispositif d’ajustement de la géométrie du vélo…

Reach, stack, tube supérieur effectif, hauteur du boitier de pédalier, angles de selle et de direction peuvent donc varier de concert comme le stipule la documentation de la marque à ce sujet.

 

 

Plush, plush, plush…

Avant d’aller plus loin dans cet essai, les premiers tours de roues m’interpellent aussi sur un trait de caractère de la suspension arrière. Je procède comme d’habitude, par une première configuration de réglage basique : 30% de SAG avant/arrière, détentes en milieu de plage, pas de compression.

C’est plush ! Comprenons par là que c’est confort, souple. Les premiers centimètres de débattement font manifestement le boulot pour mettre ces deux aspects au premier plan, avant, plus loin dans la course, de se raidir progressivement. J’en reviens à l’angle d’attaque biellette/amortisseur : c’est manifeste à l’usage.

Pour autant, c’est presque trop. Non pas que je veuille absolument me rapprocher d’un rendu plus dynamique sans exploiter cette opportunité, mais je sens manifestement que les mouvements d’assiette du vélo appellent à plus de maintien, pour plus de stabilité.

En première intention, j’en viens donc à justifier la nécessité d’un peu de compression haute et basse vitesses dans les réglages de suspension du Rocky Mountain Slayer. C’est le cas, de manière externe, sur cette version haut de gamme 790 MSL…

 

 

La suite ?!

Je vais donc m’enquérir de savoir si ça l’est également sur les autres niveaux de gamme. Notamment les premiers, où il s’agit certainement d’un réglage interne, d’origine. Tiens, c’était le cas sur le Transition Patrol essayé il y a peu… Quels sont les choix de Rocky Mountain en la matière ? Enquête !

Toujours est-il que déjà, les différences d’approche des deux montures évoquées en introduction de cet essai se précisent :

1 – un travail des détails de design différents : très fonctionnel sur l’un, plus graphique aussi sur l’autre.

2 – Ce qu’il faut de sagesse géométrique pour une première approche moins exclusive.

3 – une marge d’ajustement de la suspension différente. (Bons) choix en interne sur le premier, liberté accrue et réglages externes sur le second.

Un dernier point qui, avec les 4 configurations de géométrie différentes, constituer un beau spectre de réglages à expérimenter pour cerner l’entière capacité du Rocky Mountain Slayer. Objectif avoué : préciser chaque configuration, fournir une méthodologie pratique et facile pour déterminer la sienne et in-fine, offrir à chacun les éléments nécessaires pour déterminer si, oui ou non, le Rocky Mountain Slayer est bien le tueur qui peut faire le sale travail… 😉

Rédac'Chef Adjoint
  1. Tout le monde est parti en week-end depuis plusieurs jours ???
    En tout cas, superbe vélo ! Hâte d’avoir des retours détaillés.
    Mais pour faire suite aux commentaires de l’essais du Transition, ça n’est pas parce que deux vélos pourraient avoir la même note sur un même critère avec des caractères différents que ça empêche de mettre des notes avec avec une explication à côté de chaque note afin d’aborder chaque paramètre pour avoir une perception à la fois plus précise et plus complète.
    On percevait bien que le Transition est très bon mais la perception était très globale et psychologique et c’est aussi bien de savoir comment fonctionne le vélo sur des points précis de pilotage auxquels chacun fait attention quand il roule.
    En tout cas, merci pour ces articles très intéressants, réfléchis et travaillés.

  2. Hello ! Superbe article encore une fois 🙂
    Cependant, j’ai de plus en plus de mal à me retrouver dans ces tests de vélos à 8000€… Difficile de pouvoir se baser sur le test quand on sait que si on achète ce vélo plus entrée de gamme les composants vont modifier complètement le caractère de la bête… Je roule un stumjumper carbon comp 29 de 2017 et après n’avoir lu que des tests des sworks j’ai acheté au culot un vélo bien moins équipé (aucun regret ouf) ! J’étais tout de même un peu écoeuré de voir autant de tests de vélos élitistes… Est il possible d’ouvrir les tests à des versions plus accessibles de ces machines ?
    Exemple simple une des versions plus entrée de gamme du slayer est proposé avec des freins shimano SLX ce qui pour moi est une surprise et une info à prendre en compte (freinage limite sur une telle machine) !!!

  3. le problème c’est que les marques veulent que leur vélo soit le mieux perçu possible lors d’un test. Elles fournissent donc généralement les versions haut de gamme afin d’être à leur avantage.

    Mais j’ai lu pas mal d’avis qui disaient que le fait de baisser en gamme n’allait pas changer du tout au tout le caractère du vélo.
    Il perdra un peu en dynamisme peut être. mais un vélo garde ses traits de caractère.

    1. @ Rémi & Nicolas > Mettre un modèle haut de gamme à disposition peut avoir des effets pervers pour les marques. La preuve avec vos commentaires 😉 Dans tous les cas, la conclusion même de cet article donne des pistes sur la manière d’appréhender les essais : en se penchant sur la géométrie, les suspensions, la dynamique du vélo, nos tests ont pour vocation de dépasser ces problématiques de montage, et traiter de ce que l’on est susceptible de retrouver d’un niveau de gamme à l’autre. D’ailleurs, il n’est pas rare, mais presque systématique, que l’on change de roues, de pneus, pour mesurer aussi certains effets du montage et la part de ces éléments dans le rendu final… Il s’avère que certains vélos plus que d’autres sont sensibles à ces éléments, et c’est une bonne chose afin de lire le marché d’une bonne manière. Des propos que le culot de @Rémi étayent puisqu’il a lui-même fait l’expérience sans regret !

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