TransCR 2017 – Ludo May nous fait partager ses aventures au Costa Rica

Le Costa Rica, une destination qui fait rêver plus d’un biker, pour qui l’hiver à la maison (en Europe) semble toujours un peu trop long. À chaque fois que j’entendais le mot Costa Rica, j’avais ce petit rêve de destination exotique et des trails enfouis dans la jungle qui se dessinaient dans ma tête. Il y a quelques mois, Paulo, l’un des organisateurs et ami rencontré lors de l’un de ses voyages en Suisse, m’a invité à participer à la TransCR, première course d’Enduro organisé au Costa Rica et allait ainsi bientôt combler mes envies de découvrir ce pays d’Amérique Centrale.

Se voir offrir la possibilité de découvrir un nouveau pays, rider les meilleurs trails de ce dernier, le tout en partageant cette expérience avec de nombreux autres passionnés de mountain bike, il n’en fallait pas plus pour me convaincre. Et il faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on peut poser ses crampons sur les trails de la jungle costaricaine !

Récit : Ludo May // Photos : Ludo May/Riley Seebeck/Andres Martinez

 

 

Pura Vida

Quelques jours de préparation, deux petits sauts de puce et me voilà bientôt de l’autre côté de l’Atlantique, prêt à découvrir la destination tant convoitée des bikers. Les aventures de ce voyage commencèrent plus tôt que prévues puisqu’une rencontre inattendue dans l’avion en direction de San José allait changer quelque peu mes plans. En vol, je rencontre René, un barbu foufu qui me demande si je vais également au Costa Rica pour la course d’Enduro et vu qu’il n’avait pas de plan, il se joint à moi pour quelques jours. J’avais prévu 2-3 journées chill au bord de l’océan pour m’habituer à la chaleur et me débarrasser du jetlag. René suit donc mes plans et on passe ces premiers jours au bord de la plage, à faire du surf, à marcher dans la jungle à la recherche d’animaux mystérieux, à manger des fruits sans fin et surtout à boire des noix de coco ! Une sympathique mise en bouche avant l’événement. PURA VIDA !

Après 2 jours relax, il est maintenant temps de remonter vers San José pour le retour aux affaires et surtout pour rencontrer les passionnés de deux roues et d’aventures! On fait un petit break sur le chemin pour saluer les crocos.

 

 

Jour 1

Après une bonne nuit de sommeil dans un hôtel de San José avec le reste des participants, il est venu l’heure d’embarquer pour la destination que tout le monde attendait : La Providencia ! Après quelques heures de navette à travers un parc national à sillonner les routes entre des arbres impressionnants qui doivent bien mesurer plus de 30 mètres, on arrive enfin. Un spot au milieu de la jungle où le camp et la course allaient se dérouler pour les 4 prochains jours. Wow.

Le camp est situé en pleine nature avec seulement quelques habitations dans les alentours et dégage une ambiance incroyable. On ressent vraiment ce côté dépaysement avec ces quelques tentes regroupées qui forment un petit village éphémère et la vue sur la jungle. J’ai rarement ressenti ce sentiment d’éloignement, qui au final, fait un bien fou.

Aussitôt arrivés au camp, on s’attelle au montage de nos vélos afin de prendre part au prologue qui marque le début de la compétition. Comme à chaque début de saison, la première spéciale fait toujours office de test et se déroule rarement comme on l’espère. De mon côté, plusieurs feelings se dessinent ; l’impression d’être lent, perdu, un peu trop de pensées parasites qui se soldent au final par un encourageant 2ème chrono. Vivement la suite.

 

 

Jour 2

Les nuits sont plutôt fraîches, mais le lever de soleil au réveil vaut clairement le détour !

La deuxième journée débute avec une spéciale plutôt physique. On enchaîne ensuite avec 2 autres spéciales absolument magiques. De superbes trails dans la jungle, avec beaucoup de flow et des virages comme on les aime ! Le ride est bien différent de toutes les destinations où j’ai pu poser mes crampons et c’est la valeur de cette super nouvelle aventure. Je termine la journée de course au deuxième rang à 3 secondes du rider local Alvaro ! Je me réjouis d’ores et déjà de la journée suivante !

Après une belle journée de ride et le retour au camp, je réalise l’incroyable atmosphère qui règne. Les gens sont relax (comme bien souvent au Costa Rica), et ce côté perdu au milieu de nulle part reste indescriptible. C’est un réel plaisir de passer du temps au camp à discuter avec les autres riders, un beau cadeau. Merci la vie !

 

 

Jour 3

Au programme du 3ème jour de course, 3 spéciales que l’on allait rejoindre en navette, suivie d’une courte liaison à la pédale. Compte tenu de la déclivité des routes d’accès aux spéciales, on est tous bien contents de pouvoir bénéficier du service de shuttle. Les spéciales du jour sont très demandantes physiquement, et ce n’est pas si facile, pour un mois de février, d’encaisser des efforts de plus de 10 minutes à bloc. D’autant plus que malgré ce que l’on peut imaginer, le Costa Rica a de jolies collines et on roule souvent entre 3000m et 2000m, ce qui ne rend pas la tâche toujours facile. Le premier run de la journée était très technique sans beaucoup de flow. J’ai vraiment eu l’impression d’avoir mal roulé et pourtant, je signe le scratch. On enchaîne ensuite avec une nouvelle spéciale que l’on fera deux fois de suite. Les feelings sont meilleurs et je prends la première place provisoire avec seulement 7 secondes d’avance sur le Costa Ricain. C’est très serré et tout se jouera sur la dernière journée de course ! Bien que l’on fasse peu de dénivelé positif à la pédale, on est quand même bien entamés à la fin des journées.

La petite anecdote du jour : je roule depuis deux jours avec mes 2 disques dure externes dans le sac 😉 ! Je les avais embarquer pour voyager en avion et oublié de les enlever en préparant mon sac pour la course. Je vous laisse imaginer les rires, lorsque l’on s’en est rendu compte en se demandant pourquoi mon sac était si lourd…

4ème et dernier jour de course. La journée débute également avec une montée en navette. On enchaîne avec 35 minutes de liaison à vélo et nous voici au départ d’une longue spéciale, très physique mais qui se révèlera juste incroyable au niveau du ride. Elle dure plus de 14 minutes et on la fera 2 fois. Lors de mon premier passage, j’ai de bonnes sensations mais la piste m’a clairement épuisé physiquement. Pour mon deuxième passage, je décide donc d’assurer la moindre histoire de finir en une pièce. Les conditions et la charge physique étaient les mêmes pour tous et on est tous bien contents d’arriver à la fin de ces 4 jours de course. L’ événement se termine dans une excellente ambiance et après une belle bataille, je suis heureux d’apprendre, à l’annonce des résultats, que je viens de remporter la première TransCR avec une avance de plus de 30 secondes !

 

 

 

Bilan de cet événement

Un format de course moins pédalant qu’une Trans-Provence par exemple mais avec tout de même des spéciales en altitude et donc, pour lesquelles, le service de navettes était nécessaire. Tous les trails que nous avons roulés ont été construits pour l’événement et là, je tire un gros coup de chapeau aux organisateurs, et plus spécialement à Paulo et Jay, qui ont fourni un travail incroyable pour le plus grand bonheur des riders présents. Un bravo particulier à Paulo.

Je garde un souvenir en or de ma première participation à cet événement et espère pouvoir être de la partie dans une année afin de remettre en jeu mon titre ! Sur ce, je m’en vais profiter pour quelques jours des trails costa ricains et des nombreuses autres facettes du pays avant de rentrer en Europe pour la suite de la saison.

Hasta luego !

Ludo May