Un Objectif Epic – Chapitre 2, le pari…

Waouh ! 6000 lectures en 10 jours ! Le premier chapitre d’Un Objectif Epic a un certain succès. Nous sommes visiblement un petit paquet à nous questionner au sujet de l’événement qui nous attend, patiemment, mi-avril prochain…

Et puisque les questions vont bon train, n’attendons plus. Les fins limiers ont reconnu les premières lignes du Canyon Spectral CF. Avant d’en dire plus au sujet de son comportement, voici les raisons de son choix.

Une étape qui, en soit, constitue un petit pari… Pas n’importe lequel. Explications…

 


Temps de lecture estimé : 8 minutes 


 

 

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Le format idéal ?

En trois éditions du Radon Epic Enduro, je n’avais encore jamais senti la bonne opportunité pour participer. Pourtant, mes activités m’ont déjà amené à rouler plusieurs fois dans le secteur et surtout, à suivre le déroulement de la course en tant qu’observateur averti.

J’ai notamment pu constater à quel point, même chez les meilleurs, la fatigue peut avoir un effet sur les prestations. En liaison comme en spéciale. À quel point, passée une certaine heure, les bras et les jambes travaillent moins pour faire fi de chaque mètre roulé, de chaque obstacle, de chaque mouvement de terrain…

Les qualités de roulage, de gommage et de franchissement du 29 pouces peuvent être un avantage. À mon sens, le diamètre idéal parmi l’existant. Mais le format des roues ne fait pas tout. Le poids, l’inertie, la géométrie, la maniabilité, le rendement, la constance, l’ergonomie, le confort, l’aisance, la confiance… Il y a tant d’autres paramètres sur lesquels jouer !

 

 

et-un-objectif-epic-chapitre-2-le-pari-12Mais alors ?

Le 29 a son charme, mais devrait-on pour autant éliminer ceux qui n’ont pas l’opportunité d’y goûter ? Le Radon Epic Enduro n’est pas réservé aux grandes roues. Ça n’a pas de sens…

Pour ma part, je tiens à ce que cette expérience ne réduise pas mon activité. Elle consiste à alterner les montures et passer à l’essai un tas de produits. Je l’ai évalué ces derniers temps. Ça a fait partie des premières questions soulevées au moment de me décider…

Dans ma situation, le 27,5 pouces reste plus simple à gérer. Le 29 n’est pas insurmontable, j’en essaie. Mais je dispose davantage de facilités, d’opportunités et de certitudes sur le 27,5. Je travaille certains projets d’essais – pneus, roues et suspensions – plus faciles à mener en 27,5 pouces.

 

 

Chaque choses en son temps…

Face à l’ampleur de la tâche, je préfère donc m’appuyer sur certains acquis. Pour une première participation, rester dans une zone de confort. Dans tous les cas, je ne vois pas ça comme une contrainte.

« Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras… »

Je me fixe un cadre, et me concentre sur ma prestation dans ce contexte. Participer en 27,5 fait partie du cadre. Je réserve l’usage d’un autre format à d’éventuelles participations futures.

Je compte sur cette participation pour faire de mon mieux avec le bagage du moment. Mettre à profit l’objectif pour structurer un quotidien. Prendre plaisir à me recentrer sur le projet. À m’appliquer à la tâche. Ça se fait, quel que soit le format de roue choisi.

Je place mon évaluation personnelle sur la cohérence de ma prestation vis-à-vis du cadre fixé. Quel qu’il soit. Le résultat n’est pas mon objectif premier, juste un élément de plus pour valoriser et positionner ce cadre. 

Chaque chose en son temps : il faut bien se prêter au jeu, avant d’en tirer des conclusions. Finalement, qui sait ? Peut-être que le 27,5 a ses arguments ?! Il faut se lancer, et essayer pour s’en assurer. Ça tombe bien, c’est mon rôle.

 

 

L’appartée…

Je prends le temps de partager ce point de vue pour inspirer les compétiteurs avides de résultat, avant d’être avides de performance > la destination dépend du chemin.

Pour inspirer aussi ceux qui s’interrogent sur le bien fondé des nouveautés présentées chaque année. Oui, certains produits apportent une certaine plus-value. Le 29 en fait partie. Ce n’est pas une fin en soi. Cet apport n’est rien, si l’on ne lui dédie pas une démarche qui en tire parti. 

Pour l’heure, dans le cadre du Radon Epic Enduro, la mienne n’y est pas totalement favorable. Mais surtout, nous sommes, chacun, les maîtres premiers de nos propres démarches. Le plat peut être aussi appétissant que possible, nous mettons la cuillère à la bouche… Ou, la main à la poche !

 

 

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Certaines convictions…

C’est donc, serein sur ce choix, qu’une autre idée m’anime. Surtout, je place d’autres considérations au dessus du débat sur le format des roues.

J’ai pu faire un enduro renommé non loin de chez moi. La Megavalanche l’an dernier. Sur des vélos d’essai à peine roulés. Dans les deux cas, mes expériences passées me permettaient d’anticiper certaines aspects. M’aidaient à me projeter. Le choix du vélo était moins primordial.

Tout un pan du Radon Epic Enduro m’est inconnu. Rouler à l’usure, fatigué, est une de mes qualités. Je n’en suis pas effrayé. Même dans pareille circonstance, je veux me sentir confiant. Pour y parvenir, j’ai besoin de réduire une part de l’inconnu vers lequel je m’oriente. Du moins, partir avec quelques convictions.

Me dire que je peux compter sur du connu et reconnu. Avec lequel j’ai déjà eu un bon feeling. Bref, me préparer et participer sur un vélo que je connais déjà. Pas sur le dernier venu, tout aussi prometteur soit il.

 

 

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La short-list…

Le champ des possibles est donc réduit. Le choix se fait donc sur une short-list aux critères simples : 27,5 pouces, déjà essayés, avec succès ! C’est là que je dévoile les vélos essayés en 2016 qui ont mes préférences.

Mondraker Dune Carbon R – Commençal Meta AM V4.2 – Devinci Troy RR – Canyon Spectral

Le Dune pédale si bien, encaisse tant le défoncé et garde une telle réserve pour faire face à l’imprévu… Il m’a fallu si peu de temps pour tenter et réussir des petites folies au guidon du Meta AM V4.2. Le Troy est si joueur et consistant, poussant à en faire plus malgré la fatigue qui s’installe…

 

 

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Copain !

Que dire du Spectral ?! Avant les essais, la version AL était mon vélo perso. L’activité se développant, il est resté un moment au crochet, à prendre la poussière. Six mois durant, il n’a pas bougé.

Je gardais en tête mes ressentis à son guidon, pour tenter de rationaliser mes impressions au sujet des concurrents. Mais, à un moment donné, j’en suis venu à douter. Ne suis-je pas en train d’idéaliser ce vélo qui me plaisait ? Ne vais-je pas être déçu, au moment de l’utiliser à nouveau ? N’ai-je pas eu l’occasion d’essayer mieux depuis ?!

Je suis donc remonté dessus. Et là… Comme ces vrais amis que l’on n’a pas vu d’un long moment : que l’on retrouve comme si l’on s’était quitté la veille ! Il ne m’a pas fallu une spéciale pour que les bonnes habitudes reviennent. Pas une sortie entière pour que je me dise « ah oui, c’est vrai, j’aime bien ça ! »

 

 

C’est cadeau !

On se comprend ?! Pour une première participation à l’Epic, je veux un vélo sur lequel avoir confiance.  Et puis : le Canyon Spectral restait celui dont je n’avais pas encore parlé dans nos essais.

Ou bien de manière indirect, dans d’autres publications. Au point que l’on en vienne à une statistique marquante. Entre novembre 2015 et septembre 2016 : un essai  sur deux comporte un de vos commentaire au sujet du Spectral. Que j’en parle ou non…

« Je place le Spectral à la croisée des mondes… »

On ne pouvait donc pas continuer sous silence. Il n’est pas parfait. Je n’ai de toute façon pas plus de part chez Canyon que chez d’autres. J’étais même sceptique au moment même de son acquisition…

Et pourtant… La rando du dimanche matin ? Un Enduro régional pour s’amuser ? Une session en station et/ou la Méga une fois dans l’année ? Je place le Spectral à la croisée des mondes… À ce jour, j’en fais un des plus polyvalents. S’il ne devait en rester qu’un, il serait du match. Avec de sérieux arguments !

 

 

Le pari ?!

Je ne veux décevoir personne. Notamment pas ceux qui attendent mon avis depuis tant de temps. Encore un peu de patience : je vais m’appliquer, et lui consacrer un verdict d’essai en bonne et due forme. Une publication à l’image des autres essais vélos Endurotribe : pour détailler, objectiver et justifier le bien que je pense, ou non, de ce vélo.

et-un-objectif-epic-chapitre-2-le-pari-17D’autant que si j’ai longuement roulé la version AL, c’est bien sur la version CF – carbone, ndlr – que je m’apprête à faire le Radon Epic Enduro. Pourquoi ? D’abord par curiosité : qu’est-ce qui provient du matériau et du reste ? Ensuite par pertinence : autant profiter de la situation pour vous livrer les ressentis les plus complets.

Enfin, par pari ! De la short-list évoquée, deux tendances se dégageaient. Certains font la distinction gros vs petits vélos. Je ne l’aime pas. Les deux appellations sont péjoratives. Je préfère une autre vision, plus respectueuse de chacun. Vélos alliés, qui encaissent, à qui confier une partie du travail pour se focaliser sur l’autre. Ou armes de pointe qui mettent toutes les clés en main pour rester responsable de toute initiative.

J’ai déjà écarté le 29 qui fait une partie du job. Autant jouer la carte du petit vélo jusqu’au bout ! D’autant que si l’on reste sur cette distinction : le Spectral n’est pas gros, mais il n’est pas si petit

 

 

La suite ?

Voilà un parti pris qu’il me tarde de mettre à l’épreuve. Et ce, dès la prochaine étape : le montage ! Notamment parce qu’avec une telle base, j’ai devant moi quelques marges de manoeuvre que compte bien exploiter !

J’y reviendrai vite, en ce début d’année qui se profil. D’ici là, je ne doute pas que les plus assidus d’entre nous aient comme moi, attaqué leur préparation. Un oeil sur le plan, un autre sur ce qui nous attend… On y est ! Bonnes fêtes, et bon entrainement à tous !

À très vite, Antoine

Rédac'Chef Adjoint
  1. et là tu m’as laissé sur ma faim …..j’étais embarqué dans tes propos. moi qui est un
    strive cf, je suis largement preneur de tes commentaires. a+

  2. Intéressant cette short list : Dune, Meta AM, Troy, Spectral. J’aurais juré qu’un Commencal Meta AM n’était pas un candidat à recommander pour une épreuve avec autant de D+, mais n’ayant jamais essayé la bête je me fie a tes impressions.

    Quoi qu’il en soit, cette série d’articles est déjà prometteuse.

  3. une pike en 160, une petite transmission eagle, une paire de no tube arch ex mk3 et une monte maxxis, une reverb en 150, un post de pilotage renthal carbon, un RS super deluxe derriére… et tu devrais etre pas trop mal…

  4. je pensait voir l’orbéa occam am 10 dans ta liste vu les très bons commentaires que tu as écrit dessus !!!!!
    hate de lire la suite

  5. est ce que le prix est entré en considération dans ton choix ou pas du tout? Car cela reste un critère primordial pour la plupart d’entre nous.

    1. @ksiop > Oui, puisque de série, le Spectral fait parti des vélos les plus abordables du marché du point de vue équipement/prix. Je n’ai pas pour autant fixé de limite précise ou ambitieuse à respecter. L’objectif premier consiste à profiter de la dimension « compétition » et « longue durée » du projet, pour éprouver du matériel qui le nécessite. l’opportunité étant rare, j’en profite et je cumule.

  6. @Matt : impossible pour le super deluxe malheureusement, le cadre du spectral n’accepte qu’un amortisseur en 190*51mm, non métrique. C’est dommage, ça limite un peu les options.

  7. @antoine

    Et pourquoi je pas le strive ? Qui est normalement un mix entre le gros et le petit??
    Le test endurotribe sur le strive date de 2015 je crois et plus rien depuis.

    As-tu de l’eau à apporter à mon moulin??

    Merci bcp et vraiment bravo j’ai hâte de lire la suite de la serie

    1. @Charly593038 > Tout dépend ce que tu considère « gros » et « petit ». Le Strive, en 160/160mm est un pur Enduro. Il pourrait convenir, je n’en doute pas. Mais les questions en commentaire portent davantage sur le Spectral, qui plus est un vélo que je connais mieux et dont je suis sûr de la valeur.

  8. @sylozof
    @antoine
    J’ai exactement le même sentiment concernant ce Meta.
    J’avais été « surpris » par le classement « Vélo de montagne » de ce bike lors du test. Je ne le connais pas, je ne l’ai pas non plus essayé, mais avec sa géométrie et son poids somme toute assez « élevé » rapport aux autres, je ne l’aurais jamais conseillé pour ce type d’épreuve. Comme quoi…il faut se méfier des apparences.

  9. @Tom de Blo’ : je pense que le classement « vélo de montagne » du Meta AM est plutôt là pour souligner sa capacité à encaisser les longs sentiers descendants accidentés et peu roulants qu’on peut trouver lorsqu’on va en altitude. Les qualités de grimpeur d’un vélo léger n’en font pas forcément un atout quand le terrain devient rude.
    Mais on se rejoint malgré tout sur notre « surprise » à voir le Meta dans cette short list. Peut-être que le V4.2 proposé par Antoine a plus d’atouts à faire valoir que le V4 pour ce genre d’épreuve.

  10. @sylozof : concernant le D-, on est ok, mais dans la rubrique « Vélo de montagne », Antoine le classe comme étant l’une de ses « pratique de prédilection » (au même titre que « Bikepark » !).
    D’après la définition faite par Endurotribe, cela implique du portage et le D+/- le plus important du classement…sachant que pour profiter d’un bon D-, il faut avoir mangé le gros D+ qui va avec. Et je ne crois pas que dans cette classification le D+ se fasse à l’aide des remontées mécaniques (à confirmer). Les meilleurs descendeurs ne sont jamais les meilleurs grimpeurs et vis versa. C’est une histoire de compromis ou de préférence.
    Maintenant, concernant le poids, c’est sûr, l’habit ne fait pas le moine. Il n’empêche, quand tu parts en mode « Vélo de montagne » avec des sessions de portage plus ou moins longues et / ou du bon D+, les 1,5kg supplémentaires finissent par se payer chère en fin de journée.
    C’est pour ces raisons que j’avais été « surpris » par ce classement lors du test (quand je dis « surpris », cela ne veut pas dire que je remets en question).
    Concernant le 4.2, il me semble qu’Antoine avait en effet trouvé du mieux, mais de là à en faire un bike idéal pour un Epic (ou une pratique « Vélo de montagne »)…je reste encore surpris 🙂 Me reste plus qu’à m’en faire prêter un et me faire mon opinion 🙂

    1. @Tom de Blo’, @sylosof > Deux points sur lesquels être prudent pour bien saisir :

      1. Ne pas confondre Meta V4, et Meta V4.2 : de par le fonctionnement de la suspension arrière et l’impact sur la position/géométrie, le V4.2 gagne en polyvalence.
      2. Ne pas oublier que ce projet « Un Objectif Epic » consiste à monter un vélo > le poids aurait été de toute façon traité pour être en cohérence avec les besoins spécifiques de l’épreuve.

      Le V4.2 aurait pour lui sa tolérance, sa facilité, ses capacités d’encaissement, son aptitude au pédalage qui reste intéressante, surtout s’il faut monter au train. Des qualités qui peuvent s’exprimer après plusieurs heures gérées en s’écoutant. C’eut été le paris du « gros vélo » là où le Spectral CF est le pari du « petit vélo » 😉

    1. @stefnice > Santa Cruz Hightower et Yeti SB5.5C sont très certainement proche de la meilleure vérité, mais comme le début de l’article explique : pas en 29 pouces cette fois-ci 😉

  11. Oui c’est bien de se casser la tête pour le choix du vélo mais il ne faut pas oublier que l’EPIC c’est environ 2h00 de D- et …. 12h00 de D+.
    Donc pour aller au bout des 2h00 de D- il faut surtout être capable de passer les 12h00 de D+ et là le vélo devient secondaire par rapport à la condition physique.

    1. @HELLOBOUD > Et pour l’Ultra-Trail du Mont Blanc : pas la peine d’essayer les chaussures avant ? Histoire d’être sûr de ne pas chopper de monstres ampoules aux pieds ? Vu les chiffres, la condition physique est bien sûr une évidence. Mais on peut avoir la meilleure préparation, elle n’y fera rien si les crevaisons, les sauts de chaine, les suspensions qui grattent et les freins qui lâchent mettent fin prématurément à l’aventure. Je ne suis pas préparateur physique, mais testeur pour le magazine, j’écris donc en veillant à rester dans mon champs de compétence 😉

  12. Je me réjouis de te voir (enfin) écrire sur le Spectral! Possesseur de la bête depuis fin Août, j’attends la suite avec impatience.

  13. Votre message n’a aucun rapport avec le sens de mon commentaire !
    Je n’ai jamais indiqué qu’il fallait prendre le départ sans avoir testé son vélo et avec du matériel inadapté ou défectueux !
    Je dis simplement que la principale difficulté de cette épreuve est la gestion de l’effort et avec le meilleur vélo du monde avec un physique trop juste ne se terminera pas forcément bien.
    Je me souviens à la fin de la SPE de Barboux en 2016 les commentaires de certains participants équipés de vélos en 160mm AV, et AR et la langue sur la route « cette spéciale est trop dure, trop longue trop cassante, il faut la supprimer ! ». Vu leur état à l’arrivée je ne pense pas que leur temps a été pénalisé par 0,5° de plus ou de moins dans l’angle de direction…
    Mais bon c’est juste mon avis de pratiquant.

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