Fin de carrière – Anne-Caro & Nico… Ciao !

On l’évoquait au sein de nos articles relatant la dernière course de la saison Enduro World Series 2016. À Finale, Anne-Caroline Chausson et Nicolas Vouilloz ont tiré leur révérence de pilotes professionnels à temps plein sur les Enduro World Series. On ne pouvait pas, pour autant, laisser de telles carrières sans un petit mot de conclusion. Rendre hommage et en dire plus au sujet de ces deux légendes de notre sport… 

 

 

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20 ans de carrière, au bas mot..!

Dans les deux cas, Anne-Caroline Chausson et Nicolas Vouilloz ont marqué le petit monde du VTT. En plus de 25 ans de carrière, ils font partie de ceux qui ont surtout traversé les ères. Ils ont débuté sur des vélos que personne n’oserait encore utiliser en compétition, et intégré à leur pratique toutes les évolutions technologiques que nos montures aient connu.

Surtout, ils sont ces deux légendes qui ont su, bien avant d’autres, percer les secrets du pilotage et de la performance à VTT, lorsque la pente penche dans le sens que l’on apprécie le plus. Pendant plus d’une décennie en Descente pour les deux, et en dual-slalom/Four cross pour Anne-Caroline.

Une collection de titres mondiaux, à tel point qu’il en devient compliqué de faire les comptes. Tout juste est-il à peine concevable d’évoquer le fait que l’un en ait conquis dix chez les hommes, avant de se consacrer au rallye auto et devenir Champion de France et Champion Intercontinental ?!

Et que l’autre en ait amassé 19 chez les dames, si l’on comptabilise la Descente, le Dual Slalom/Four cross et… Le BMX, par lequel elle a commencé. Celui-là même qui l’a mené sur le toit de l’olympe : Championne Olympique en 2008, à Pékin !

 

 

Anne Carolin Chausson raced her way to third place today, her last ever day of EWS racing as she's not racing tomorrow

Une fin logique en Enduro

Bref, comment de tels champions, aussi polyvalents, n’auraient-ils pas tenté l’expérience en Enduro, au moment même où la discipline prenait son envol ?! D’autant plus qu’à bien y regarder, beaucoup de choses dans cette discipline rapportent à leur grande période.

Débattement, géométrie, amortissement, freinage, transmission des vélos… Durée, profil et dénivelé des spéciales… En un sens, les vélos d’Enduro d’aujourd’hui ne sont-il pas si proches des vélos de descente d’hier ?! Et les parcours ne font-ils pas appel à certaines qualités que tous deux ont compris bien avant d’autres, avant que la Descente n’évolue vers le spectacle qu’elle est aujourd’hui ?!

À l’approche de la quarantaine, après des carrières bien remplies, tous deux n’ont pas conquis de titre de Champion du Monde d’Enduro. Pour autant, ils ont remporté des courses que d’autres n’accrocheront peut-être jamais.

Tous deux sont vainqueurs de la Megavalanche de l’Alpe d’Huez. Tous deux ont remporté au moins une manche Enduro World Series. Nicolas Vouilloz notamment, sur les terres de la Tribe 10 000 en 2013, année où la coupe du monde faisait escale dans le val d’Allos, berceau de l’Enduro…

 

 

As the sun rises shuttles were loaded and riders head out to the hills for the first day of practice

Une suite toute aussi logique

Surtout, l’Enduro a permis à ces champions de ne pas sauter dans le grand vide, au lendemain d’une fin de carrière abrupte. Tous deux y ont trouvé un défi à la hauteur de leurs talents pour profiter de leur dernières années de trentenaires sportifs dans l’âme. 

Et aborder le cap de la quarantaine avec la sérénité qu’ils méritent. C’est le cas lorsque l’on peut avoir l’occasion échanger avec eux. Nicolas Vouilloz a le sentiment d’avoir fait ce qu’il pouvait sur cette fin de saison, qu’il préparait du mieux possible, après une seconde place sur ses terres ou presque, à Valberg.

Et ne cache pas le challenge professionnel qui l’attend désormais : continuer à prendre part au développement des vélos de la gamme Lapierre… Notamment les modèles à assistance électrique, au guidon desquels il risque fort de s’aligner en compétition pour aider à son travail de développeur.

Anne Carolin Chausson was graced with some of the best light of the morning

Même son de cloche, et écho encore plus fort auprès d’Anne-Caroline Chausson. Elle qui a vaincu la maladie et à qui la compétition a donné l’opportunité de se fixer des objectifs pour revenir en forme. La voilà satisfaite d’elle même, et au clair avec son rapport à la performance.

Plus que jamais lucide et enthousiaste à l’idée d’entamer la prochaine décennie avec la certitude que la compétition peut, mais ne doit pas à tout prix, lui servir. Avant tout lui offrir, comme c’est le cas pour chacun de nous, l’opportunité première de structurer une pratique sportive gratifiante.

 

 

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L’inspiration

Et puis, à la lecture de ces lignes, un constat ne manque pas d’interpeller. De bout en bout de leur carrières sportives, Anne-Caroline Chausson et Nicolas Vouilloz n’ont pas manqué d’inspirer toute une génération, française, et internationale. Qu’on le veuille, et qu’ils l’aient voulu, ou non.

Telle est la logique et l’implacable réalité d’athlètes qui grandissent avec leur sport. Alors, il n’était pas concevable de faire autrement que de dédier quelques mots pour saluer de tels parcours au moment où tous deux saisissent l’opportunité de prendre un nouveau tournant.

Et de conclure par une idée toute aussi inspirante pour deux champions et tous ceux d’entre nous qui les suivons. Après tout, Anne-Caroline et Nicolas, vous pouviez difficilement faire mieux, et à quoi bon ! Vous quittez la scène de la compétition Enduro internationale avec le sourire…

Et à vous côtoyer une dernière fois en compétition ces derniers temps, tout semble sur de bons rails pour faire de la prochaine décennie une ère toute aussi épanouissante et inspirante que les précédentes.

Merci, et bon vent, champions 😉