EWS La Thuile 2016 – Les pentes italiennes promettent…

Neuf semaines se sont écoulées depuis la victoire « at home » de Greg Callaghan, sur les traces de Wicklow, Irlande, le 15 mai dernier. Deux longs mois de coupure avant que la coupe du monde Enduro World Series reprenne ses droits sur les hauteurs de La Thuile, Italie. Sur place pour suivre la course de près, on partage l’essentiel pour bien comprendre ce que les pentes italiennes réservent ce week-end EWS La Thuile 2016…

 

 

 

Enduro World Series La Thuile

Le spot – La Thuile, Italie

La station est située dans la réputée vallée d’Aoste, non loin du chef lieu éponyme de la région autonome et bilingue constituée sur le territoire. L’atmosphère y est particulière puisqu’effectivement, il plane comme un air à la fois d’Italie et de France, avec les marquages institutionnels dans les deux langues. Le Mont Blanc culmine à quelques kilomètre seulement. Le sommet qui marque la frontière avec la France est d’ailleurs emblématique des lieux.

Enduro World Series La Thuile

Depuis la France, on accède par le tunnel qui traverse le massif, ou bien, plus simplement, par le col du petit Saint-Bernard qui surplombe Bourg Saint Maurice. En d’autres termes, il est aussi facile d’arriver ici, que de se rendre à Tignes ou Val d’Isère… Le dépaysement des architectures, infrastructures et spécialités culinaires italiennes en plus.

 

Ceux qui ont déjà roulé Valloire, Méribel, Val d’Isère ou Tignes ne seront d’ailleurs pas perdu. En altitude, les sols rocailleux et les pâtures jamais lisses présentent de nombreuses similitudes, dont les roches abrasives à la teinte tantôt grise, tantôt bronze. Plus bas, les sous-bois couverts de sapins offrent une tourbe noire et profonde, où seules les racines des arbres ont leur mot à dire…

Les sous-bois de La Thuile, c’est un peu les Vosges diront certains… Version XXL ! Le tout s’étale sur des pentes abruptes entre 1450m d’altitude à la station, et près de 2500m au sommet du plus haut run du Bike Park.

 

 

 

Parcours « world level »

La station a beau compter un espace permanent sur lequel tout à chacun peut rouler à portée de remontée, le parcours de l’EWS La Thuile 2016 ne s’y cantonne pas pour autant. Ainsi, le premier des six runs du week-end est à chercher… à la pédale ! 925m de D+ très exactement ! Histoire de monter à l’aplomb de la station, s’offrir une vue imprenable sur le secteur… avant de redescendre au paddock pour la suite de compétition accessible en télésiège.

Avec la neige encore bien présente sur les hauteurs, la suite du programme est d’ailleurs quelque peu allégées puisque la spéciale 4, sensée ouvrir la journée de dimanche, est réduite d’un bon tiers. Elle ne sera donc pas le juge de paix attendu, mais adopte tout de même un profil similaire aux autres…

Dans les pâtures cassantes sur le haut, puis dans la pente, la grosse pente, ensuite ! Certains pilotes français, habitués des coupes de France et venu faire une pige en coupe du monde, ne sont pas déçu du déplacement. Le niveau est clairement un ton au dessus, et l’engagement nécessaire en fait cogiter plus d’un !

C’est bien simple : pour dimanche et les deux derniers runs du week-end, la pente, les racines, les rochers et les trous offerts aux pilotes sont proches, très proches, de ce que l’on peut rencontrer en coupe du monde de descente… La vitesse moyenne et la largeur des traces en moins, puisqu’ici, les spéciales serpentent d’avantage entre les arbres et offrent, la plupart du temps, une – deux maximum – trajectoire possible. À moins que Sam Hill et Troy Brosnan, présents ce week-end de l’EWS La Thuile 2016, nous fasse mentir ?!

 

Enjeux et forces en présence…

Toujours est-il qu’avec des parcours d’un tel niveau, la compétition risque d’être intense jusqu’au bout du second jour et des six runs qui s’annoncent très disputés… Entre Enduristes et descendeurs !

Richie Rude, actuel leader du classement et ancien champion du monde junior de descente, fait une fois de plus figure de favoris attendu. Il fait d’ailleurs parti des pilotes les moins aperçu en reconnaissance, signe d’une confiance impressionnante.

De la pente qui donne sourire à Damien Oton, dernier vainqueur de coupe du monde, ici, il y a deux ans. Entre le Spartan que l’on sait à l’aise sur les terrains alpins, et le talent naturel du bonhomme, l’actuel second du classement général pourrait bien être à nouveau le plus menaçant des prétendants au général de la saison.

Au rang des pilotes à que le terrain pourrait convenir, quelques enchainement d’épingles particulièrement intéressant laissent présager d’un festival de Florian Nicolaï, actuel quatrième du général. Sans pépin, La Thuile pourrait d’ailleurs être l’occasion d’une première grande victoire en coupe du monde pour lui…

D’ailleurs, la course pourrait bien courir à un des talentueux pilote du 06. On pense notamment à Nicolas Vouilloz, tant les traces se rapprochent de ce qu’était la descente à l’époque de son règne sans partage… Ou bien à Fabien Barel ! Le « retraité » désormais en charge de développement chez Canyon, ne conçoit pas son activité sans prendre part à quelques compétition. On verra donc le numéro 2 en piste ce week-end.

Mais ce sont bien deux autres pilotes de coupe du monde de descente, actuels, vers lesquels les yeux sont tournés. Les Australiens Sam Hill et Troy Brosnan sont là, et ont la côte dans les paddocks. Le premier notamment, qui n’est déjà pas passé loin de la victoire – pour 3 secondes – en Irlande.

 

Les rendez-vous du week-end…

Autant dire que l’on a déjà tous hâte d’être dans la pente, en bord de piste, pour assister au spectacle que la course promet. Dès samedi, pour les trois premiers runs du week-end, et dimanche pour le dénouement de la compétition et les trois derniers chronos.

Pour les deux jours à venir, la météo devrait d’ailleurs être idéale. Après avoir arrosé les lieux jusqu’à ce jeudi, les nuages se font discrets et doivent nous quitter presque définitivement. Une bonne chose pour que le soleil puisse réchauffer les lieux. Jusqu’ici, les températures sont à l’image et sous l’influence du Mont Blanc, proche des zéro degrés de bon matin, et à peine au delà des 15 degrés en après-midi. Ce samedi et dimanche, elles devraient dépasser les 20 degrés… Autant dire que la tourbe des sous-bois environnant ne va pas reprendre de consistance de si tôt !

C’est ce que l’on verra vite, ici même, et sur les réseaux sociaux Endurotribe… Que le spectacle commence !