Escapade : Deux semaines au Pérou avec Alban Aubert

Sur les traces des Incas

Texte : Alban Aubert # Photos : Condetravel.com # Trip : Exoride.net

Durant la saison d’hiver, l’envie de s’échapper des ambiances hivernales européennes pour pouvoir continuer à rouler trotte dans la tête de nombreux riders. On a donc pris la direction du Pérou pour voir ce qu’avait à offrir ce pays d’Amérique du Sud, coincé entre le Brésil, la Bolivie, le Chili et l’Equateur.

Ce pays de 30 millions d’habitants offre deux spots majeurs : Cuzco et Lima. Lima est situé en bord de mer et offre moins de possibilités que Cuzco. Même si le trail d’Olleros possède une réputation internationale. Au final, notre choix se porte donc sur Cuzco, située à 3300 mètres d’altitudes et qui possède une situation de rêve de nombreuses montagnes ! Sur place, les spots se divisent en deux régions : Cuzco et la Vallée Sacrée. On va profiter des 2 semaines sur place pour écumer les principaux spots de la région grâce à l’aide de Kris d’Exoride.

machré de San Pedro à Cuzco

Défilé sur la Plaza de Armas, Cuzco

En plus du ride, on va tester le légendaire accueil sud-américain et apprendre à connaître la culture Inca, présente à tous les niveaux. Tout commence bien dès la sortie de l’avion, avec un chauffeur de taxi qui nous demande si on vient pour la course locale de descente, qui a lieu dans les faubourgs de Cuzco, à Pumamarca. A peine les bagages déposés, on se rend sur le lieu de la course pour faire connaissance des riders locaux. C’est sous un soleil de plomb qu’a lieu la course. On ne le saura que plus tard, mais on ne reverra un tel soleil que 2 semaines plus tard ! La descente de 3 minutes est un peu différente de ce que l’on connaît chez nous, avec un flow qu’il manque souvent sur nos trails européens. C’est la première bonne surprise. Pour la suite, Alberth (le vainqueur du jour) est un vrai passionné et c’est sur un vtt fait de ses propres mains qu’il a participé à la course. Respect !

Alberth Mamani et son vtt fait main

Il nous présente Luis (le responsable du team) qui serra notre ange gardien pour nos journées de ride dans les Andes. Patron de l’agence Conde Travel, il a l’habitude de guider des clients sur les routes locales, mais pas vraiment sur les sentiers.

la navette locale

Rendez-vous 2 jours plus tard pour rider le trail le plus connu de la région, l’Inka Avalanche, qui est aussi la plus ancienne compétition de descente du Pérou. Le départ se fait quelques mètres au-dessus de la route menant au col et les 80 mètres de dénivelé pour atteindre le départ en marchant lentement nous fait respirer comme si on était entrain de sprinter au maximum de nos capacités. Et oui, les paysages ressemblent fortement aux Alpes aux environ de 2000 mètres, mais ici on est à plus de 4300 mètres d’altitude ! C’est dans un brouillard dense que l’on entame la descente de plus de 1500 mètres de dénivelé. Au menu, une première partie dans les champs, sans trace, où le terme freeride prend tout son sens.

Alban sur le section initiale de l'Inka Avalanche

La deuxième partie est plus conventionnelle avec de jolis sentiers. La bonne surprise viendra de quelques jolis sauts qui agrémentent le parcours, avec une table de bonne taille située dans la partie finale. Les 2 runs effectués nous permettront une bonne prise de température avec la terre andine. Au retour sur Cuzco, on s’arrêtera à Santisimo pour faire quelques runs sur ce tracé qui accueille la plus importante course du pays, classée UCI.

Alberth à Santisimo

Yuri Charalla sur un des derniers sauts de la descente de Santisimo

Pour le reste, il y aura encore 2 moments forts dans ce trip. Le premier avec la descente du Salkantay (6271 m), un sommet andin à 3 heures de route de Cuzco. Une vraie aventure, puisque pour accéder au départ de la descente, près de 3 heures de montée à pied sont nécessaires. Heureusement, les VTT seront chargés sur des mules. Il faut dire qu’entre 4000 et 5000 mètres, porter son VTT prend une tout autre dimension.

montée au  Salkantay

Lors de la montée, on devra encore traverser une avalanche récemment descendue et au vu de la taille de celle-ci, on est content de ne pas avoir été là au moment de son déclenchement !

Fabrizio traverse une avalanche dans la région du Salkantay

 

VIRB Picture

Au col, on est entouré des 2 côtés par des glaciers et même si les sommets sont couverts, l’ambiance et magique.

Alberth au col de Huairaspampa

Pour la suite, ce n’est pas moins de 3000 mètres de descente qui nous attendent. La première moitié se déroule entièrement sur un sentier, que l’on pourra rouler sur toute sa longueur. Quelle plaisir, même si un violent orage nous arrose en plein milieu de la descente. La deuxième section (1200 mètres de dénivelé) et moins intéressante car elle se déroule sur une piste, sans grand intérêt, mais il n’y a pas vraiment d’autre option.

Alban Aubert, Salkantay

La descente se termine 5 heures plus tard à Santa Theresa, qui possède par bonheur des bains thermaux et qui est une des étapes du trek pour le Machu Picchu.

le Machu Picchu

temple du Soleil, Machu Picchu

Le deuxième moment fort concerne la culture Inca présente à tous les échelons. Une descente part, par exemple, de Moray (un site Inca, laboratoire de culture) et passe par des salines rendues célèbres auprès des freeriders par une séquence dans Kranked 4.

les salines

On aura aussi l’occasion de réaliser une descente de plus de 1000 mètres de dénivelé sur un sentier Inca, du côté d’Huchuy Qosqo.

Alban au départ du run d'Huchuy Qosqo

Cuervo et Yuri dans les ruines d'Huchuy Qosqo2

Alban traverse les ruines d'Huchuy Qosqo

Fabrizio Giorgetta aux abords des ruines de Chinchero

Cette descente traverse d’ailleurs un site du même nom. C’est peut-être ce que l’on retiendra le plus de ce voyage : une occasion unique de mixer ride et culture antique, ce qui est assez rare.

Viva Peru !