Natural MTB nous raconte son voyage au Népal et ses rencontres

Une aventure bouleversante

Texte et photos : Rodolphe « Natural MTB » Pasciuto

Nouvelle année, nouvelle saison, je commencerai ces sessions en découvrant une culture formidable et lointaine, la culture Népalaise. Pas la peine de le situer vous savez tous que l’on y trouve les plus belles montagnes du monde, un massif incontournable et riche. L’Himalaya était pour moi une sorte de rêve, un lieu inaccessible, trop loin, trop compliqué, à la différence de mes anciennes sessions au Maroc, en Slovénie ou en Corse. Je ne pensais pas un jour pouvoir charger mon vélo dans la soute d’un avion et embarquer pour Kathmandu. C’est pourtant ce qui est arrivé.

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D’abord en ville, je découvre la capitale d’un oeil émerveillé et curieux. Ville chaotique et bruyante, elle dégage pourtant un calme absolu que les Népalais ont en eux. Je suis accueilli par l’équipe d’Epic mountain bike et Portal Bikes. Tangui Rebours et sa grande générosité m’accueille chez lui pendant quelques jours, le temps d’atterrir et de me diriger vers les montagnes. On prendra plus le temps de se connaître après, à mon retour de session. Très rapidement le départ se profile et me voilà à 5h du matin dans les rues quasi désertes de la ville en direction du bus. Ils me chargent le vélo sur le toit, je ne sais pas dans quel état je le retrouverai après 11h de trajet sur des pistes défoncées au rythme de la musique Népali passant dans les haut-parleurs, surprise. Je me dirige dans le Slukhumbu, lieu de trek très méconnu, les touristes et trekkeurs y vont très peu. Je serai alors plongé dans un univers authentique et rural.

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Pour cette session et après en avoir beaucoup discuté avec Tangui R., j’ai fait le choix de partir seul. C’est à dire sans guide ni porteur, je devrai donc transporter moi-même ma nourriture, mes affaires, ma tente etc… Ce n’était pas dans le but de faire une performance physique mais simplement pour être libre de rencontrer et de m’arrêter comme je le souhaitais. Malheureusement ce choix ne se révélera pas par la suite très judicieux. Chargé de deux sacoches fait main et de mon sac à dos, le vélo est chargé lourdement, sa maniabilité est délicate, les portages impossibles, il me faudra 2 jours pour m’habituer et réengager le Evil dans des situations délicates. Le relief Himalayen est dur, très dur. Dans le Solukhumbu, massif au Sud ouest de L’Everest, de grandes pistes m’aideront à passer les cols, mais malgré celles-ci les journées seront longues et usantes, ici les dénivelés journaliers se comptent à quatre chiffres.

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Nombreux sont les sentiers que je n’ai pu emprunté sans porteur, les villageois ahuris de me voir ici m’ont déconseillé à plusieurs reprises certains chemins. J’ai donc du modifier mon parcours en route, à grand coup de stabilo, j’en suis assez déçu, mêmes si cela m’a fait découvrir d’autres lieux, d’autres personnes…

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Ici, dans les sentiers, les Népalais ne font pas de virage. Il ne s’agit pas de chemins de chèvre comme chez nous, en lacets etc, les chemins sont droits, sur des centaines de mètres de dénivelé. Rien ne sert de faire le dur, l’humilité est de mise par ici, il faut souvent prendre son mal en patience et choisir la méthode longue, la piste… A l’inverse on trouve des singles super ludiques et rapides, si seulement on pouvait remonter facilement pour les refaire !

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Durant l’aventure, souvent en moyenne montagne (entre 2500 et 4000 m), les rencontres ont été très nombreuses, les Népalais sont surprenants de gentillesse et de bienveillance. Nul besoin de prévoir vos nuits, de villages en villages, mais parfois spartiates, vous trouverez toujours un toit ou manger et dormir. Leur accueil fait réfléchir sur notre manière de percevoir le monde et de regarder l’autre, c’est aussi certainement pour cela que j’aime tant voyager et apprendre de ces rencontres. Chaque situation et destinations apportent et nourrissent foncièrement. Nombreux sont mes voyages effectués en itinérance route, mais celui-ci en tout terrain restera unique.

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Après huit jours de session en montagne, le retour à Kathmandu était plutôt brutal. Bruit, pollution, densité, le retour à la réalité se fait instantanément en descendant du bus, gare aux têtes en l’air dans la circulation. Avec les riders locaux, j’ai pu rouler les alentours de la ville. Les trails de la vallée de Kathmandu sont également uniques, on part directement du centre ville, en 3 heures vous avez fait une belle boucle aux aurores, avant les grosses chaleurs de la journée. Beaucoup de monde ride par ici, en enduro, DH et Cross-Country. Le XC est une discipline Olympique au Népal, cela explique le nombre de crosseurs croisés dans les rues. Le népalais roule vite à la montée, ils ne me contrediront pas !

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Comme vous le savez, un séisme terrible a frappé le pays, je me trouvais dans la ville à ce moment là. Je devais rouler le matin avec l’équipe du shop… A la différence d’autres j’ai eu beaucoup de chance de revenir entier. Nombreuses sont les familles qui ont perdu des proches, des biens. La mousson approche à grands pas, le temps est maintenant à l’aide et à la reconstruction, il ne faut pas les oublier, je ne veux pas les oublier. Portal Bikes est très investit dans l’aide et la construction de logements provisoires, les dons sont possibles et nécessaires, je vous invite à voir ce qu’ils font : http://www.portalbikes.org

En conclusion, cette destination est unique et merveilleuse. La grandeur du pays en fait un spot incroyable, son architecture est splendide, ces paysages étonnants. Je n’aurai eu qu’un aperçu ridicule de la campagne et des montagnes et cependant cette aventure a été d’une immense richesse. Et malgré cette fin de voyage bouleversante, je ne garde qu’en tête la bienveillance et l’amabilité de cette population. Merci à toutes les personnes que j’ai rencontré elles ont été formidables, je pense en particulier à Jerome, Julien Alex et Tangi, à très bientôt.

Enjoy the life, Enjoy your World !

Quelque liens utiles

  • Capitale : Kathmandu
  • Superficie : 147 180 km²
  • Point Culminant : Mont Everest
  • Saison pour s’y rendre : Octobre à janvier (peu de neige en altitude mais froid) et mars/avril (chaud mais temps variable)
  • Tarif trajet A/R : 500 à 700 euros avec Turkish Airlines
  • Monnaie locale : Roupies Népalais
  • Visa : Obligatoire. Le faire sur place à l’aéroport de Kathmandu. Se munir d’une photo d’identité et 40 dollars pour 30 jours
  • Guides sur place : Epic Mountain bike – EnduroMTB Nepal
Rédacteur "évasion"
  1. bravo, beau reportage!
    en effet un peu dur de rouler avec tous les bagages…j’ai fait le meme style de trip en afrique (niger, togo, ghana, benin, burkina faso) il y a quelques années et que de bons souvenirs!

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