Italie : Il n’y aura pas de championnat Superenduro en 2015

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Le championnat italien Superenduro, créé en 2007 et devenu au fil des saisons le référent Enduro en matière de qualité d’organisation, vient d’annoncer à la surprise générale qu’il n’y aura pas de tournée Superenduro en 2015.

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En tant que média spécialisé (créé la même année que le Superenduro) et organisateur d’événements Enduro majeurs, nous ne pouvons que regretter ce genre de mauvaises nouvelles tout en saluant par la même occasion l’incroyable boulot effectué et la volonté des organisateurs, le staff Superenduro (Enrico, Franco et leur équipe).

Si on ne souhaite pas se retrouver dans le même genre de situation en France, nous devons continuer tous ensemble de soutenir les organisateurs petits et grands qui font du bon boulot pour faire avancer cette belle discipline…

 

Voici le communiqué de l’équipe Superenduro

« Habituellement, le dernier communiqué de presse de la saison ou de la nouvelle année annoncent le calendrier Superenduro de la saison à venir, mais pas cette fois. Pour la toute première fois au cours des huit dernières années, il n’y a aura pas d’épreuves du Championnat national Surperenduro au calendrier de la saison. Cela a été une décision très difficile et douloureuse à prendre, mais elle est vitale pour l’existence du Superenduro lui-même.

En 2007, le Superenduro a établi un format de course devenu en très peu de temps la référence mondiale. Un format qui permet de mettre en place une course d’enduro n’importe où, du moment que le terrain propose le dénivelé et une qualité de sentiers requis Sans les limites des remontées mécaniques. Un format basé sur des détails et des règles bien définies qui représentent maintenant les ingrédients de base de la réglementation de la plupart des séries nationales et des Enduro World Series.

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Cela a été un travail long et difficile (en énergie, temps et ressources économiques) pour le Superenduro de constamment relever le niveau pour faire de chaque événement une expérience unique. Ce travail a engendré un vaste mouvement de création et a donné une chance de visibilité aux coureurs, aux acteurs du milieu et aux destinations qui sont maintenant des références absolues au niveau international. Et, bien sûr, il a mis sur pied le modèle pour des dizaines d’autres séries à travers le monde.

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À ce stade, il était devenu essentiel de mettre un terme à la tournée, de prendre le temps d’évaluer et de comprendre ce qui va être la meilleure route à suivre pour l’avenir du Superenduro et de la discipline. À tous les niveaux. Nous atteindrons cet objectif en écoutant toutes les personnes impliquées dans le sport, en commençant par les athlètes et les équipes, pro ou amateurs, qui constituent la vraie base de l’enduro italien. Mais aussi en discutant avec les médias et l’industrie qui ont assuré une communication impressionnante et un marché florissant. Le Superenduro ne devrait manquer ni à la fédération italienne de cyclisme et ni à l’UCI.

Le mot de Franco Monchiero :

Cela a été une décision difficile à prendre, mais elle était nécessaire. Je ne peux accepter de faire des choses à moitié et d’être incapable de garantir le même niveau de qualité auquel les participants on été habitués. Nous n’avons jamais voulu aller dans cette voie et ce style n’a jamais été dans les plans du Superenduro. Au cours de la saison 2014, nous avions déjà du nous plier à certains éléments sur quelques courses. Je ne m’imaginais pas accepter des compromis en 2015, c’est beaucoup mieux de s’arrêter maintenant afin de comprendre si les conditions existent toujours pour maintenir la direction prise en 2008 et, finalement, penser au Superenduro 2.0. Mais on le fera seulement si les conditions sont toujours réunies. Une course d’enduro est l’un des événements cyclistes les plus complexes à mettre en place, il y a un long chemin à parcourir et des détails innombrables à finaliser pour organiser une bonne course mais, comme je suis très exigeant, ça fait toujours parti de mes objectifs. Au Royaume-Uni, la fédération nationale a décidé de ne pas continuer à soutenir l’enduro, un risque auquel nous ne voulons pas vraiment faire face ici en Italie. Nous sommes le premier pays dans le monde où la fédération de cyclisme a officiellement reconnu la discipline et proclamé le premier Champion d’Italie en 2011 à Limone Piemonte. Une course que je ne oublierai jamais et qui a été l’un des moments les plus importants dans l’histoire de l’enduro mondial, autant que l’édition 2012 de Finale Ligure au cours de laquelle avec Chris, Fred et Enrico nous avons commencé à mettre sur pied les Enduro World Series. Avec ces beaux souvenirs dans ma tête et conscient que le monde reconnaît notre capacité d’innovation et notre vision, je veux faire le point dans mon esprit, avec le temps nécessaire et sans pression, avant de reprendre du service.

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Les explications d’Enrico Guala :

Je ne peux même pas compter le nombre de nuits passées éveillé à réfléchir à l’avenir du Superenduro. Durant les dernières semaines, des rumeurs sur un probable arrêt de la série a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux et dans les médias. L’affection des nombreux amateurs et partisans de la tournée a vraiment représenté un obstacle difficile à surmonter pour prendre cette décision. Franco et moi-même avons beaucoup discuté sur ce qui était la meilleure chose à faire et en même temps, en parallèle avec une décision qui pour beaucoup peut être traumatisante, nous avons également commencé à développer des idées et des réflexions sur l’avenir. Exactement comme nous l’avons fait au cours des sept premières années de notre travail ensemble. Ce fut sept ans vraiment intenses, au cours desquelles nous avons consacré énormément de temps et d’énergie au Superenduro et nous ne pouvons nier qu’aujourd’hui nous nous sentons un peu fatigué, physiquement et mentalement. Nous avons vraiment besoin de nous recharger d’énergie et de motivation. Ce que nous ne voulons vraiment pas, c’est d’être forcé d’accepter des compromis entre les besoins des coureurs, ceux des destinations en fonction du budget disponible. Nous voulons vraiment revenir pour s’amuser et se faire plaisir, travaillant côte à côte avec les meilleurs teams locaux en Italie, trouver les meilleurs sentiers, en explorer de nouveaux, offrant ainsi au sport le meilleur contexte possible pour se développer davantage, dans la bonne direction. Cette pause en 2015 nous donnera la chance d’assister à d’autres événements et peut-être même d’être impliqués en tant que participants, d’apprendre à connaître de nouvelles organisation, de rencontrer les gens qui participent et développer des idées pour l’avenir.

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Par ailleurs, en 2015, le Superenduro va continuer à avancer. Il prendra soin de l’organisation de l’EWS de Finale Ligure et tiendra son rôle de représentant italien des EWS. Une course qui déjà en  2012, avant même les EWS, était en fait l’événement le plus important de la discipline enduro dans le monde. 2015 devrait réserver sont lot de surprises. Le staff Superenduro collaborera avec les organisateurs de quelques événements nationaux en apportant son savoir-faire et son expérience.

En terme de communication, le site web et les réseaux sociaux Superenduro constitueront le point de référence pour l’EWS italienne et pour se tenir informé de tout ce que nous allons faire en 2015. L’équipe Superenduro organisera également une série d’ateliers durant les premiers mois de 2015 où les coureurs, les équipes, les médias, l’industrie et les organisateurs seront en mesure de discuter des stratégies de développement de la discipline.

Enfin, nous tenons à remercier tous ceux qui ont été de notre côté dans cette décision difficile, comprenant les raisons et restant ouvert au dialogue et à une future collaboration. »