EWS 2014 de Whistler : Le Compte-rendu de Théo Galy

Le Haut-Languedocien Théo Galy (Devinci Alltricks) nous raconte son séjour à Whistler à l’occasion de la sixième manche des EWS…

Whistler, encore et encore

Immédiatement après l’étape de Winter Park, il y a deux semaines nous sommes partis pour Vancouver. L’excitation était à son comble ! L’envie d’aller à Whistler était trop grande, je n’ai donc passé qu’une seule nuit à Vancouver. Dès le lendemain on a pris la première navette…

Nous voilà donc à Whistler, la station mythique pour tous les amoureux du VTT. La manche de coupe du monde est dans deux semaines je vais pouvoir en profiter un max. Gros ride tous les jours, baignade au lac, rigolade avec les potes, barbecue, bar… Le top !!!

theogaly-whistler

Les journée sont passées à une vitesse folle, nous voilà déjà mercredi c’est maintenant le début des recos officielles. Durant 4 jours j’ai enchaîné les heures sur la selle, parfois pendant 5-6 heures d’affilée. De quoi entamer l’organisme avant le jour J. Samedi soir je suis assez fatigué, les recos sont terminées ; demain c’est la race !

Nous partons par ordre inverse, mon start est à 10h40 du coup j’en profite pour faire une grosse nuit. Me voici sur la rampe de lancement, la place de Whistler est déjà bien remplie ça fait plaisir à voir.

C’est parti pour un première liaison d’environ 1h sur une piste bien raide. Au départ de la première spéciale le temps de récupération est court, juste le temps de souffler 5 minutes et il faut se mettre en place. Les premiers mètres sont défoncés, le passage des pilotes précédents à ruiner le terrain. Je me fais secouer dans tous les sens, je me reprends assez vite je roule propre sans faire de faute. Ça frappe très fort dans les bras, il y a des tapis de racines énormes, des cailloux, des trous de freinage… C’est dur de garder un bon rythme, il y a de nombreuses relances et à force le coeurr s’emballe. Les derniers virages sont compliqués à négocier. A l’arrivée nous n’avons pas nos temps mais je pense que ce n’est pas catastrophique. Je n’étais pas ultra vite mais je n’ai pas fait d’erreur.

J’enchaîne sur la seconde liaison qui est la même que la première, cette fois-ci elle me paraît plus facile. Petite pointe de stress au d’art de la SP2, elle est courte mais avec des passages très engagés. Je pars avec un bon tempo, les sensations sont plutôt bonnes du coup je lâche les freins. Mais rapidement les mains, les bras chauffent ; ça devient difficile de serrer le guidon. Certaines portions sont très pentues, il y a de longues dalles raides. Les compression en bas sont énormes. Il faut ouvrir les yeux et ne rater aucune trajectoire ! A quelques mètres de l’arrivée il y a une grosse relance sur une piste, je peine à lancer le vélo, les jambes sont tétanisées par le run de descente. Je passe la ligne d’arrivée en serrant les dents. Vraiment dur ce run ! Je ne suis pas très satisfait de moi, j’avais de bonnes lignes mais je n’ai pas réussi à aller vite.

Maintenant il faut remonter au départ de la spéciale 3. C’est long, il fait très chaud et ça monte fort. Après 1h30 de liaison je suis enfin sur le start. Je prends le départ à fond mais très vite je me calme, c’est la spéciale la plus physique du jour et il faut tenir jusqu’en bas. Sur le haut, les passages techniques sont extrêmement poussiéreux. Puis il y a un très long enchaînement d’épingles, ça glisse dans tout les sens ! Chaque nouvelle relance est un peu plus dure, je lutte sur mon vélo dans le bas de la spéciale pour passer la ligne à bout de souffle. Cette fois-ci je crains que le chrono ne soit vraiment pas bon… Mais je ne baisse pas les bras, il reste encore deux gros runs, rien n’est joué.

Il est 15h le soleil cogne fort, le thermomètre affiche 34 degrés… Cette interminable liaison pour rallier la SP4 m’a littéralement épuisé, une fois en haut je n’ai que quelques minutes pour récupérer. Dés le début je fais quelques erreurs, la piste a beaucoup changé depuis les recos. C’est la spéciale la plus difficile de la journée mêlant portions engagées en descente très cassantes, de bonnes relances techniques et des virages sinueux bref du vrai VTT ! Je roule propre, j’ai de bonnes trajectoires mais je ne peux pas ouvrir en grand les gaz, mes mains ne tiennent plus le guidon, mes avant-bras sont complètement verrouillés. Je survis sur mon vélo comme je peux pour atteindre le bas du run. Une nouvelle fois je sens que le chrono ne s’est pas affolé.

Allez encore une spéciale, petit détour par les paddock pour remettre le vélo en état et ensuite direction les cabines pour la dernière montée. Ça c’est cool ! Me voici maintenant à Top of the World, une énorme descente m’attend, environ 25 minutes… Je suis très concentré, j’aime cette spéciale et j’aimerais finir sur un bon chrono, je suis ultra motivé sur mon start. J’attaque dès les premiers ronds de pédales, petit à petit j’ai de super sensations. Je conserve la vitesse partout, je ne fais pas de faute. Je donne tout sur les rares pédalages, je me régale vraiment cette fois contrairement au reste de la journée. J’arrive en bas très satisfait de moi et pourtant…

Rien à faire le chrono n’est pas fulgurant. Grosse désillusion sur ce dernier run. Au final je me classe 24ème de cette manche, déçu encore une fois de ce résultat mais très content d’avoir participé à cette course qui m’avait fait tant rêver l’année dernière. Super tracé, organisation au top, ambiance de folie, il ne m’en faut pas plus pour dire vivement les Crankworx 2015 !!

Théo Galy