EWS 2014 de Whistler – Le compte-rendu d’Anne-Caroline Chausson

Whistler !

Texte : Anne-Caroline Chausson # Photos : Matt Wragg/Enduro World Series

Jamais facile de venir faire une compétition à Whistler. Non ce n’est pas une blague ! Il y a tellement de trails à découvrir, de jumps à passer, des sponsors à rencontrer… qu’il est difficile de se concentrer et surtout de se reposer pour être en forme le jour J. Et cette année, il valait mieux être en forme. Le parcours que nous a concocté Crankworx était simplement « épic ». 60 km…

Chaque spéciale est engagée techniquement et le passage des 700 coureurs creuse cette belle terre meuble Canadienne. En fait, on a pas une seconde de répit sur le vélo tant au niveau des bras que des jambes. Et ce n’est pas la peine de vouloir récupérer pendant les liaisons, qui sont raides et longues.

La première spéciale est pas trop raide, plutôt monotrace avec des pédalages et des relances dans ce terrain mou, « racineux » et défoncé. Dur de prendre le rythme comme toujours sur la première spéciale. Le plus dur est de lire le terrain qui s’est beaucoup détérioré depuis les recos. A l’arrivée j’ai du mal à reprendre mon souffle… J’ai pas si mal roulé et c’est la spéciale que je redoutais le plus. Pas le temps de se renseigner sur les chronos, je baisse les genouillères, remet de l’eau dans mon sac et remonte avec les autres filles sur la SP2 « crazy train ».

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Cinquante minutes plus tard, on arrive au sommet. 10 minutes de récup’ à peine et il faut déjà repartir. Cette spéciale est très raide, avec beaucoup de portions neuves. Ce qui veut dire qu’elle va se dégrader encore plus au passage des concurrents.
Les bosses de freinages sont impressionnantes et j’ai un peu de mal à lâcher les freins, mais je me sent à l’aise sur les passages techniques et fait une belle spéciale. Toujours pas le temps de regarder les chronos, mais Tracey Moseley qui part après moi, semble avoir perdu du temps.

La montée à la SP3 va être longue. On quitte Blackcomb et le bike-park pour l’autre côté de la vallée. Il fait très chaud et il faut vraiment gérer les efforts, la boisson , la nourriture… Quand ça monte trop raide, on pousse le vélo et les premières ampoules aux pieds commencent à apparaître. Un peu plus d’une heure après, on est au départ de la SP3. La moins belle à mon gout.

Un chemin rapide, pédalant au début, on bascule sur une section avec des dalles techniques puis un long pédalage avant « 27 switchbacks » (épingles). C’est le nom du trail. Je ne les ai pas compter mas c’était un peu ennuyant en course ! Ensuite quelques passages raides et un pédalage dans le mou sur le bas de parcours. Finalement, cette spéciale est bien « passée ». J’appréhendais les pédalages mais finalement les jambes sont au rendez-vous et puis c’était surtout la spéciale la plus « reposante » pour les bras.

La fatigue commence à arrivée. Il faut remonter à la SP4. Ouch ça pique. 1h30 de monter en plein soleil. On croise des coureurs qui redescendent par la route car ils ont abandonnés ou louper leur départ… Pour une fois on a un peu de temps pour se reposer au sommet. 15 minutes, ce n’est pas du luxe après déjà cinq heures d’effort.

Cette spéciale est la plus engagée techniquement. Du raide, des dalles, des racines et surtout il faut rester actif en permanence pour garder de la vitesse et ne pas se bloquer dans les trous et nombreux pièges. Un seul mot d’ordre : rester sur le vélo. Les jambes brûlent, les bras aussi d’ailleurs et finalement je ne fais pas une très belle descente. A l’arrivée, j apprend enfin que j’ai un peu d’avance sur Cécile Ravanel et beaucoup sur Tracey Moseley. Je suis rassurée. D’autant plus que la dernière spéciale « Top of the world » me convient très bien. C’est une spéciale très longue, rapide avec tout le bas du parcours dans le bike-park. Le passage au paddock fait du bien. On a le temps de se restaurer, se rafraîchir. Les mécanos s’occupent du vélo et hop on repart.

Il est 18h, on va partir pour la dernière spéciale de la journée. Je fais une très belle première partie de parcours. La pause m’a fait du bien et je suis « facile » techniquement. Jusqu’au moment où j’entend clairement une crevaison… Blazée ! C’est le seul mot qui me vient. Ni en colère ni triste, juste blazée. Je n’ai pas commis de faute qui ait pu taper, pincer la jante. Probablement une pierre a entaillé mon pneu arrière, sur le flanc. Dans tous les cas il faut aller en bas. Je n’essaye pas de réparer et j’espère que le pneu ne va pas « déchausser ». La descente est encore longue et les pédalages interminables avec un pneu à plat. Je ne pense à rien, j’essaye juste de me faire un peu plaisir où je le peux.

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A l’arrivée, évidemment Cécile a gagné, Tracey est seconde. Mais quand on me dit que je suis 3ème de la journée en perdant 5 minutes sur cette dernière spéciale, j’ai du mal à y croire… et ça me réconforte.

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Meme si le résultat n’est pas celui espéré, on a passé un bon séjour à Whistler et il faudra revenir. Il y a encore tellement de trails à tester…

Rdv sur le dernier EWS à Finale Ligure, Italie, début octobre.

Anne-Caro