Coupe de France à Val d’Allos : Le Compte-rendu de Théo Galy

Galy’pettes

Le week-end dernier s’est déroulé la deuxième manche de la coupe de France enduro dans les Alpes du sud, au Val d’Allos. Après une première manche chaotique à Blausasc, j’ai à cœur de bien faire sur cette étape que j’affectionne particulièrement.

Dès le vendredi matin nous sommes sur la station du Seignus d’Allos pour nous installer dans le paddock. Cette année la place ne manque pas contrairement en 2013 où le paddock de l’EWS était impressionnant. Cela me paraît incroyable mais c’est déjà la septième année que je viens à la Tribe 10 000 ! Comme le terrain est très pentu et que je ne veux pas trop fatiguer mes jambes, je décide de ne pas faire de reconnaissance à pied le vendredi après-midi. Du coup j’en profite pour bichonner le bike, la plaque est posée au millimètre.

Samedi matin, premier jour de course. Les choses sérieuses commencent ! Le ciel est assez chargé mais la météo nous prévoit tout de même de belles éclaircies. Au programme du jour trois spéciales. Cette année le format est particulier, SP1 (1 run reco puis 1 run chrono), SP2 (2 runs chrono) et SP3 (2 runs chrono).

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Il est 7h30 les pilotes embarquent sur le télésiège. C’est parti pour le run de reco, parfait pour se chauffer et se mettre dans le bain. La spéciale est rapide, le grip sensationnel et il y a seulement une courte relance sur le bas du run. Bref tout ce que j’aime ! Dès le début du run chrono je lâche les freins, la vitesse est hallucinante sur certaines portions. Mais j’arrive un peu trop vite sur un enchaînement d’épingles délicat, je chute et je m’emmêle les pinceaux avec le vélo. Je perds beaucoup de temps. Je repars à fond pour aller décrocher le 4ème temps scratch. Content de voir que je suis dans le coup mais déçu d’avoir chuté. J’aurais pu faire bien mieux. Allez, la journée ne fait que commencer…

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Je remonte pour le deuxième run chrono le couteau entre les dents. La SP2 est moins physique et tout aussi rapide. J’adore. Je mets les watts d’entrée de jeu, je me régale mais je tombe de nouveau sur la même portion. Ce passage commence à m’énerver !! Qu’importe je repars comme un fou. Cette fois je scratche la spéciale, c’est le premier de la saison et ça fait du bien. J’aime cette spéciale et pour le troisième chrono je fais de nouveau le meilleur temps mais cette fois-ci sans chuter !

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Petite pause au stand : avant d’attaquer les deux derniers chronos de la journée, il faut se ravitailler. C’est parti pour cette troisième spéciale. Sur le premier passage je roule propre ; j’attaque sur les parties où je suis à l’aise et j’assure les portions fraîchement tracées dans l’herbe. Je fais un run fluide pour obtenir le 4ème temps. Lors du second passage et dernier chrono du samedi je prends plus de risques, je me sens bien sur le vélo et en confiance. Je rentre à toute vitesse dans une courbe, tout se passe bien mais d’un coup mon guidon tape fort (probablement une branche qui dépasse), je suis littéralement catapulté. J’enchaîne les tonneaux, mon vélo est à 5 m de moi, bref la vraie tôle quoi ! Je repars un peu sonné, je retrouve petit à petit le rythme. Je roule vite sur le bas de la spéciale et je décroche finalement le 4ème temps scratch. Content de ce résultat malgré la chute. Mais cette roulade a laissé des traces, je suis mâché avec un petit doigt fracassé. Après les 5 chronos de ce samedi je me classe 3ème derrière Florian Nicolaï 1er et Yoann Barelli 2ème qui est seulement 3 secondes devant moi.

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Les bonnes sensations étaient au rendez-vous même si j’ai fait de nombreuses chutes aujourd’hui. Le vélo à lui aussi beaucoup encaissé. Après une bonne heure de mécanique, il est temps d’aller prendre soin du pilote.

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Une douche, un bon repas et une grosse nuit de sommeil pour être au top le lendemain.

Dimanche matin la météo n’est pas terrible, les organisateurs vont devoir composer avec un ciel capricieux. Ce matin encore nous débutons la journée par un run de chauffe. Cette première reco est écourtée car les orages grondent. Nous reconnaissons seulement le haut du tracé.

En route pour le premier chrono sur cette nouvelle spéciale tracée dans les alpages : je roule sur les freins, la spéciale est très piégeuse et l’herbe humide glisse énormément. Je fais quelques petites fautes mais rien de bien méchant, je me classe 3ème pour ce premier chrono. Au passage, j’ai repris 4 secondes à Yoann je me retrouve donc deuxième au provisoire avec 1 seconde d’avance.

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Pendant la pause les orages éclatent et contraignent les organisateurs à réduire le programme de la journée. Nous ferons seulement un run supplémentaire sur une spéciale courte et descendante. C’est parfait pour moi !

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La pluie se calme et nous embarquons pour la dernière spéciale, le stress est bien là, je joue ma deuxième place. Sur le start je m’échauffe longuement à tel point que je manque de louper mon départ. Je suis sur la ligne de départ l’horloge affiche 8 secondes… Je pars à fond dans le jus total, j’attaque comme un malade. Je suis en catastrophe dans tous les virages. L’orage a rendu le terrain glissant et certains passages sont chauds à négocier. J’ai l’impression d’être en mode survie sur mon vélo mais sans faute ni chute je claque le troisième temps scratch. Je creuse l’écart avec Yo et lui reprends 5 secondes de plus.

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Au final je me classe 2ème de cette douzième édition de la Tribe 10 000, très satisfait de ce résultat à l’issue d’une belle bagarre pour le podium.

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Je repars du Seignus d’Allos avec le plein de confiance et déjà l’envie de revenir. Prochaine grosse étape dans quinze jours, en Italie à La Thuile pour la quatrième manche des Enduro World Series.

Théo