Objectif Top 15
Ça y est, la saison 2014 est lancée : l’ouverture de la Coupe du Monde d’Enduro c’était le week-end de pâques au Chili. Oui rien que ça au Chili, à Nevados de Chilian à environ 7 h de route au sud de Santiago. Mais ça n’a pas été une mince affaire pour se rendre sur place…
Pour commencer j’ai reçu mon Troy seulement deux jours avant de partir. Juste le temps de faire une sortie pour pouvoir régler rapidement le vélo. Je pars donc dimanche 13 avril, direction l’aéroport de Toulouse avec un vélo que je ne connais pratiquement pas, pour m’envoler vers la première Coupe du Monde ! Je retrouve mon team mate Damien (Oton) pour prendre l’avion ; heureusement que nous voyageons à deux : il a 15 h d’avion à affronter ! Notre vol décolle à 18 h heure française. Après un bref changement à Madrid nous arrivons à Santiago à 9 h heure chilienne à quasiment 12 000 km de Toulouse.
A notre arrivée Diego le contact sur place nous retrouve rapidement. Nous récupérons les vélos et grand soulagement ils n’ont rien. Mason Bond (le troisième rider du team) le jeune Californien nous rejoint quelques instants plus tard. L’équipe est presque au complet, ne manque plus que Mitch le mécano. Son avion ayant eu des soucis il n’arrivera que le lendemain, nous passons donc une nuit à Santiago. Mardi matin de bonne heure, Mitch passe nous prendre en coup de vent à l’hôtel et nous partons en direction de Nevados de Chilian. 10h de voiture plus tard nous arrivons enfin à destination, oui oui nous avons pas mal jardiné ! A peine arrivée nous prenons possession des lieux, nous avons un super chalet et le feu ronronne déjà dans le poêle. Je suis exténué mais les jambes me démangent… Nous décidons de monter les bikes histoire d’être prêt à la première heure le lendemain.
Mercredi matin le jour se lève et nous dévoile de magnifiques montagnes. Nous avalons rapidement le déjeuner et c’est parti pour les premiers tours de roue au Chili. Les recos officielles ne commencent que le jeudi. Mason, Damien et moi partons faire un petit tour histoire de tâter la terre chilienne. Les premiers coups d’œil sont magnifiques : les paysages sont somptueux, le terrain très sablonneux : c’est juste trop bon à rouler. L’automne bat sont plein à Nevados de Chilian, les arbres ont littéralement rougi. Cette couleur vive tranche parfaitement avec le sol noir. C’est un spectacle sublime. Bref ça sent le gros ride pendant 4 jours ! Mais il faut s’économiser. Il a deux jours de recos plus deux jours de course, nous ne ferons qu’un petit tour.
Le lendemain les choses sérieuses commencent. Nous reconnaissons les trois spéciales du samedi. Les spéciales 1 et 3 sont très descendantes, courtes et avec un sol très meuble qui rend les spéciales assez techniques. La spéciale 2 est quant à elle plutôt plate, je ne l’apprécie pas vraiment. C’est un enchaînement de virages à plat avec énormément de relance, seule une portion très courte sur le bas du run est intéressante. En fin de journée le paddock prend forme en plein milieu d’un golf et oui, ça marche comme ça au Chili ! Il me tarde déjà dêtre le lendemain, ces trois premières spéciales m’ont donné un très bon goût…
Le vendredi matin nous attaquons les recos des trois spéciales du dimanche. Trois spéciales magnifiques, plus belles les unes que les autres. La SP4 c’est une enfilade de virages à fond pendant plus 5 minutes, la SP2 est un pur run d’enduro, très physique mais aussi super technique, enfin ma préférée, la dernière spéciale du week-end 8 minutes de plaisir. Du rapide, du défoncé, de la pente, du technique, quelques relances. La perfection ! Ces deux jours de recso ont déjà laissé des traces, il est vendredi soir, il faut faire le métier : les jambes en l’air et au lit tôt ! Pendant que nous partons nous coucher Mitch le mécano nous brique les vélos, demain ça va fumer !!
Samedi matin premier jour de course, là on ne rigole plus. Départ de la liaison 1 à 12h50 : j’ai trépigné toute la matinée, je pars avec la banane. Cette première liaison est assez courte, environ 25 minutes, la suite se fait en télésiège. Nous voilà au départ de la première spéciale, je suis très détendu peut être trop. Allez c’est parti. Dès les premiers mètres j’adopte un pilotage propre, pas de sur-vitesse, surtout il ne faut pas que je chute. En bas j’ai le 15ème temps, je suis satisfait de ce résultat même si je sais que je peux faire mieux. Au paddock pas trop le temps de souffler, il faut repartir pour une grosse liaison de 45 minutes pratiquement tout en portage : dur dur ! Au départ de cette deuxième spéciale je suis un peu moins relax, je sais qu’elle va piquer les jambes. Je pars sur un bon rythme de pédalage, j’essaye de ne pas partir à la faute. Il faut que je limite les dégâts sur ce run. A l’arrivée je suis 26ème : c’est pas le top mais ça aurait pu être bien pire. Maintenant il faut remonter au paddock pour ensuite enchaîner la dernière liaison vers la spéciale trois. Ce dernier run chrono m’inquiète, il est très rapide et il y a eu de gros carton durant les recos. Je prends donc le départ pas vraiment confiant, je roule sur les freins mais toujours propre sans jamais me faire de chaleur. Je décroche le 21ème temps, c’est assez moyen au vu de la spéciale qui me convenait plutôt bien. Mais qu’importe je me classe 20ème scratch à 20 secondes du top 10, je me suis régalé sur le vélo et j’ai pris beaucoup de plaisir à reprendre la compétition. Mon objectif du jour était de rouler propre, ne pas tomber pour se mettre en confiance et rester au contacte du top 20. Objectif rempli !! Mitch est ravi d’autant plus que Damien se classe 16ème et Mason 38ème. Le soir au chalet l’ambiance est détendue. Chacun a rempli sa part du boulot. Moi je pense déjà au lendemain, avec l’envie de me lâcher un peu plus. La nuit me paraît courte mais réparatrice : le dimanche matin je pète la forme.
Les spéciales du jour sont à tomber, je pars pour ma première liaison à 11h50. Le début se fait en télésiège puis il faut continuer pendant environ 30 minutes en portage. Sur le départ la pression est plus grande que le samedi, j’ai envie de faire mieux. Je pars sur un gros rythme, je ne suis pas très en place sur les premiers virages. Puis petit à petit je me mets dedans et je commence à rouler vite, c’est trop bon ! En bas je fais le 12ème temps. Je suis content de ce premier run du dimanche. Courte pause au paddock, et c’est parti pour une petite liaison d’environ 15 minutes encore en portage. Au départ de cette spéciale 5, concentration maximale, c’est une descente technique et physique qu’il ne faut louper. Dés le départ il y a une grosse relance qui me met direct dans le jus, mais je roule bien et ne fait pas de faute. Je me classe 12ème de ce run. Petite liaison pour rallier le paddock, Mitch « check » une dernière fois le bike pour l’ultime descente du week-end. Dernière liaison direction le télésiège qui nous emmènera au sommet de la station. Au départ je profite une dernière fois des paysages Chiliens. Sur le départ je suis impatient d’y aller. J’adore cette spéciale, je me lance à fond d’entrée de jeu. Je me fais quelques chaleurs sur la partie haute mais je rattrape vite le tir, je roule efficacement, je file dans la pente et je prends un énorme plaisir. En bas je fais un super temps, je suis 9ème !!
Après cette journée je remonte 14ème au classement général du week-end, ce premier top 15 pour l’ouverture de la Coupe du Monde annonce de bonnes choses pour la suite de la saison. Je suis très satisfait de ce résultat, ça me motive pour la suite. Mes coéquipiers ont eux aussi bien assuré cette EWS puisque Damien termine 11ème tandis que Mason se classe 44ème. Au passage je remercie Mitch pour son fabuleux boulot tout au long du trip, tant sur le point mécanique que logistique. Malheureusement nous n’avons pas vraiment le temps de profiter de la soirée du dimanche, notre avion décolle le lendemain à 12h20 et nous passons la nuit en transit dans la voiture pour retourner à Santiago. Après de longues heures d’attente aux aéroports et des vols interminables nous arrivons enfin à Toulouse. Il est 9h35 heure française de retour en France après un trip de folie au Chili, des images plein la tête, super fatigué, des souvenirs magnifiques et vraiment ravi d’avoir pu vivre une expérience hors norme. Il me tarde déjà la prochaine étape en Écosse !
