Coupe de France de Blausasc 2014 – Le compte-rendu de Théo Galy

Vainqueur de la Coupe de France Enduro 2013, Théo Galy (Devinci Alltricks) nous raconte son week-end à Blausasc pour l’ouverture de la saison nationale 2014…

Un beau week-end

Crédit photos : Art Reflex – Toutes les photos des coureurs sur www.artreflex-photo.fr

Pour cette première coupe de France le programme était copieux, une boucle de 38 km avec 1400 m de dénivelé positif composée de 4 spéciales à réaliser une fois le samedi et une seconde fois le dimanche.

Histoire de pouvoir reconnaître quelques spéciales à pied, nous sommes partis le jeudi soir, nous arrivons le jeudi dans la nuit. Vendredi matin le réveil est rude, le temps d’installer le stand il est déjà tard. Nous partons reconnaître en fin d’après midi la spéciale 2 et le bas de la 4. J’en ai déjà plein les jambes, je n’aime toujours pas la rando pédestre !! Après avoir retiré la plaque, le vélo est prêt pour le lendemain.

Samedi matin je suis le premier à m’élancer sur la liaison, il est 9h c’est le début d’une longue journée. Cette première liaison est assez courte. Au départ de la spéciale 1 le stress monte. Avec ma plaque 1 j’ouvre le run, je pars sur un petit rythme histoire de me mettre en confiance. Rapidement je me sens bien sur le vélo et je lâche les freins. La spéciale est inchangée par rapport à l’année dernière, je me rappelle de certains passages assez fourbes mais rien à faire je me fais surprendre à plusieurs reprises. À l’arrivée le chrono est bon, j’ai le 3ème temps, je suis super content. J’ai un bon rythme, c’est de bon augure pour la suite. La deuxième liaison est plus longue, nous sommes sur la route et le soleil cogne déjà fort !

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Au départ je me concentre, cette spéciale 2 est plus physique avec de beaux passages techniques. Me voilà parti ; dès les premiers mètres je sens que je suis bien. Les virages s’enchaînent et les arbres défilent. Jusque là tout va bien, une grosse relance sur la route, les jambes répondent. Mais là, d’un coup, patatras : je chute violemment lorsqu’on quitte la route pour remonter un talus. Pas de gros bobo mais j’ai le coude qui a tapé fort, ça me lance. Je repars à l’arrêt complet, j’essaie de relancer tant bien que mal pour reprendre de la vitesse. J’ai beaucoup de mal à me remettre dedans, je suis essoufflé et pas rassuré. Évidemment je m’en mets une seconde, parce que une ce n’est pas assez ! Je m’emplâtre littéralement dans un cactus, ça m’éjecte en-dessous du chemin. Je suis obligé de courir pendant une vingtaine de mètres pour réussir à re-décoller, sacré run !!! Je lutte sur le vélo pour rallier l’arrivée, le chrono n’est pas terrible du tout mais j’apprends au fur et à mesure des arrivées que pratiquement tout le top 20 s’est fait avoir par le fameux cactus, ça me rassure… Pendant la liaison pour remonter au paddock, je ne me sens pas très bien, j’ai dû taper fort…

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La pause de midi est la bienvenue, quelques pâtes et c’est reparti. Petite liaison pour rejoindre la SP3. Au départ je ne suis pas très confiant, je démarre prudemment, je ne suis pas très vite mais c’est propre. Sur le bas du run le sentier est fraîchement tracé, c’est dur de rouler mais je me régale. Le chemin en balcon avant l’arrivée demande un pilotage ultra fin, je m’amuse comme un gosse. En bas le chrono est bon mais c’est difficile de revenir au contact des meilleurs après les chutes de la SP2.

Dernière liaison du jour, une des plus longues. Les jambes commencent à en tenir, heureusement je reste motivé, la spéciale 4 est magnifique. Au départ le timing est serré, pas le temps de profiter de la vue. Je me rappelle vaguement des premiers virages, j’attaque fort mais je suis vite rappelé à l’ordre. Le terrain glisse énormément, je me fais deux ou trois chaleurs. J’arrive sur la nouvelle partie que j’ai reconnue le vendredi à pied, des épingles ultra serrées, lentes et techniques à souhait. J’adore ça ! Les trajectoires sont tendues mais ça passe, je suis content mais le chrono en bas est moyen. Au final je suis un peu déçu de ma première journée, j’avais la vitesse le matin mais après ces grosses chutes je n’ai pas réussi à me remettre en place sur le vélo. Je me classe 8ème scratch de cette première journée. La 5ème place est à seulement 9 secondes : demain je compte bien remonter ! La journée a laissé des marques, je suis fatigué et j’écourte la soirée, direction les bras de Morphée…

Dimanche matin le réveil sonne beaucoup trop tôt à mon goût. Allez, j’me motive. La journée s’annonce belle et j’ai envie de rider. Petite liaison en guise d’échauffement et c’est parti. Cette fois-ci je suis le 8ème à m’élancer, j’ai un lièvre devant en la personne de Nico Quéré. J’ai le run en tête et je roule bien, propre, efficace, ça paye en bas. Je déraille dans le dernier virage heureusement j’arrive à garder la vitesse et je ne perds pas de temps, ouf. Je fais le 3ème meilleur temps. Ça me remet en confiance pour cette SP2 qui m’a coûté si cher la veille.

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Je prends le départ gonflé à bloc, je fais de beaux passages sur le haut du run, j’assure les passages délicats et je me régale quand il faut lâcher les freins. Ce coup-là pas de chute, le chrono parle, 4ème temps scratch.

Liaison rapide jusqu’au paddock, il est temps de se ravitailler. Après quelques petits calculs savants je sais que je suis remonté à la troisième place au général, les deux bons chronos du matin et les chutes/casses de certains pilotes ont joué en ma faveur. Encore deux spéciales à tenir et le podium est en ligne de mire !

Je repars pour la SP3 sur-motivé. Au départ je suis serein, je me sens bien sur le vélo et je sais que le plus dur est fait. Je me lance à fond dans le run, je roule bien sur le haut mais à la première relance je déraille à nouveau. J’essaye tant bien que mal de remettre la chaîne en roulant mais rien n’y fait. Je fais au mieux pour conserver la vitesse en poussant sur mes jambes mais ça remonte et je suis obligé de m’arrêter. Je perds beaucoup de temps, j’arrive à repartir mais c’est difficile de se re-concentrer. J’arrive en bas en serrant les dents, évidement le chrono est mauvais, je perds deux places au général, je suis maintenant 5éme. Tant pis, il reste encore une spéciale, il faut que je donne tout sur ce dernier run du week-end.

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Au départ de la SP4, j’ai 12 secondes de retard sur Nico qui est passé troisième, j’ai le couteau entre les dents. Je pars fort, j’enchaîne les virages à fond, c’est trop bon ! D’après quelques indics placés sur le parcours je sais que je suis en train de reprendre du temps à Nico. Ça me donne des watts. A l’entrée de la deuxième grosse relance de la spéciale, au premier coup de pédale je déraille encore. Je n’ose même pas vous dire les mots qui me passent par la tête à ce moment là ! Je m’arrête immédiatement pour remettre la chaîne mais elle est coincée, à force de tirer comme un buffle j’arrive à la repositionner et à repartir. Après cet épisode c’est compliqué, je fais des fautes et j’ai du mal à rester dans mes trajectoires. Forcément j’arrive déçu en bas du run, je sais d’avance que j’ai perdu des places au général. C’est quand même dingue, ça fait pratiquement un mois et demi que je roule avec ce vélo et je n’ai pas eu un seul problème. La chance n’était vraiment pas avec moi ce dimanche.

Retour au paddock, je suis un peu dépité, heureusement je me suis bien régalé tout au long du week-end. Hormis les soucis techniques je suis très content de mes deux jours de course. Le classement tombe, je suis 6ème au général du week-end, dommage, j’avais la vitesse et les watts pour aller chercher bien mieux. Mais la saison est encore longue j’aurai le temps de me refaire…

Théo