Etude des réponses physiologiques et mécaniques en Enduro VTT

Mieux comprendre la discipline

A l’occasion du 8ème Séminaire des entraîneurs et Cadres Techniques de la Fédération Française de Cyclisme au CREPS de Bourges (les 8 et 9 novembre derniers), Claire Hassenfratz (la préparateur physique de Nicolas Lau, actuellement en doctorat), Gilles Ravier et Frédéric Grappe ont présenté leurs travaux sur l’étude des réponses physiologiques et mécaniques en Enduro VTT.

Voici les premiers résultats issus de la collaboration avec le pilote Alsacien..

Rédacteur en Chef
  1. super cette étude. Balaise le garçon quand même, car si j’ai bien compris,entre les 2 profils de spéciales, il peut sortir presque 1/3 de puissance en plus en gardant casi la même fréquence cardiaque !

  2. La durée des spéciales est tellement différentes que l’étude doit être biaisée : après un effort violent (I6), il y a forcément une zone I5 de récupération. Donc plus la spéciale est longue et plus il y aura de I5 importantes…
    Je crois ce qu’il faut retenir c’est que pour être bon en enduro il faut aimer se faire de manière à supporter l’acide lactique, sensation de jambes dures. Pour s’entraîner yen de mieux que de faire une côte (30″ 45″) à bloc enchaîner avec une descente technique et ceci plusieurs fois avec un temps de récup de 2-3′.

  3. Ouais la présentation est intéressante si ce n’est qu’elle ne donne aucune conclusion mis à part des résultats expérimentaux. A vos commentaires… 🙂

    @guile : en fait lors des phases de pédalage il sort la même puissance (355W) quel que soit le profil de la spéciale, ce qui est normal à moins d »avoir des spéciales à profil montants très différents (ex : un long faux plat ou que des coups de cul)

  4. Super intéressant d’avoir accès e ce genre d’info pour un top pilote comme Nico Lau. Il nous manque peut être des éléments de comparaison comme Nico Lau avant sa préparation pour les EWS, un spécialiste XC, un pilote de DH, la dernière Sp du samedi a Valloire, la dernière Sp du dimanche a Val d’iSere …
    Question: que veut dire puissance sans les 0 (ce sont les séquences ou il ne pédale pas ?)
    Je suis surpris que sa FCmax soit seulement de 184bpm !

  5. Bonjour à tous, je suis l’entraîneur de Nico Lau, à l’origine de cette étude préliminaire. Je voudrais vous apportez quelques explications.

    Tout d’abord on observe de grosses variations de la puissance au cours d’une spéciale alors que la fréquence cardiaque, elle, est plutôt stable (avec une dérive).
    La fréquence cardiaque ne reflète donc pas l’activité puisqu’on pourrait croire à un exercice constant.

    Ensuite, les diagrammes représentent la répartition en pourcentage et en temps de la puissance dans chacune des 7 zones d’intensités (d’après l’échelle ESIE Fred Grappe et Al. 1999). Ces zones sont calculées en fonction des tests d’efforts sur le terrain (le test PMA de 5′ correspondant à 100% de puissance et donc à la zone I5).

    On observe alors que la majeure partie du temps, l’athlète la passe à I1 (intensité légère, ici de 0 à 50% de sa PMA). Mais ce n’est pas parc-qu’il ne produit pas d’effort bien au contraire. C’est simplement lié aux passages techniques et au dénivelé négatif important ne permettent pas à l’athlète de pédaler. C’est donc toutes les phases ou il est debout sur les pédales (à l’horizontale). Il y a tout de même une contraction musculaire importante (contraction de type « isométrie instable » voir légèrement « excentrique ») des muscles des membres inférieurs ce qui fait que la fréquence cardiaque ne diminue pas.

    Autres intensités « clés » les zone I5 (80 à 100% de la PMA) et surtout I6 (100 à 180% de la PMA). Ce sont les intensités supra-maximales liées aux difficultés physique du parcours (montées, faux, plats, pédalages…). La filière énergétique prédominante dans la zone d’intensité I6 est la filière anaérobie lactique, avec fourniture d’énergie par la glycolyse anaérobie. Cela engendre une forte augmentation des lactates (voir graphique, les valeurs sont très très importantes!).

    En conclusion:
    – Travailler la technique sur le vélo + la préparation physique des membres inférieurs (isométrie instable) et supérieur.
    – Et pour être au top sur les parties physiques, travailler les intensités supra-maximales et surtout la tolérance aux lactates.
    – Pour finir n’oublier pas de travailler la capacité aérobie (ou endurance) pour pouvoir tenir les 2 jours de courses, pour ne pas griller de cartouche sur les liaisons et enfin pour récupérer rapidement entre les efforts.

    J’espère avoir pu vous apporter des billes (mais c’est une étude préliminaire, la recherche continue) et comme on dit « No pain No gain »

  6. merci Claire pour cet éclairage, « travailler les intensités supra-maximales et surtout la tolérance aux lactates » peut se traduire par des exercices de fractio par exemple ?

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