Enduro World Series 2013 aux 2 Alpes : Résumé et portfolio

La fête fut belle malgré tout

Le gratin mondial et tous les amateurs d’Enduro VTT version compétition avaient rendez-vous ce week-end aux Deux Alpes pour le Cannondale Enduro, l’épreuve polyvalente des Crankworx comptant pour les Enduro World Series.

Samedi matin tout le monde est là : Fabien Barel (vainqueur à Punta Ala), Nicolas Vouilloz (vainqueur à Allos), Jared Graves (en tête du classement général provisoire), Jérôme Clementz (qui a fait fort impression à Allos), Rémy Absalon, Dan Atherton et tous les autres accompagnés pour l’occasion des descendeurs du Team Lapierre Gravity Republic (Blenkinsop, Bruni et Vergier) et de l’Australien « Sik Mik » Hannah (Hutchinson UR). Chez les Dames, la leader Tracy Moseley est là accompagnée de ses principales rivales cette saison Cécile Ravanel et Anneke Beerten. La descendeuse Emmeline Ragot et la « #pastoutafaitenforme » Anne-Caro Chausson (à peine remise de sa blessure de Punta Ala) sont également de la fête. Fête qui n’a d’ailleurs pas vraiment été du goût de tous après les premières reconnaissances à VTT autorisées durant toute la journée de samedi sur les tracés des 2 Alpes…

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Avouons que l’on était quelque peu sceptique lors de l’annonce fin 2012 d’une manche de niveau mondial aux 2 Alpes alors que ce grand et beau domaine VTT n’a pas prouvé grand chose par le passé en matière d’Enduro (hormis la toujours mythique et « freeride » Mountain Of Hell qui n’a pas grand chose à voir avec ce que l’on recherche en EWS). On s’était quelque peu rassuré ensuite avec l’annonce officielle que Jey Clementz serait le traceur de luxe de cette épreuve, précision qui a bien vite été supprimée par la suite puisque que les traceurs de manches EWS (à l’image d’Alex Balaud à Allos) n’ont pas le droit de rouler sur leurs tracés. Pas de quoi polémiquer donc puisque Jey n’a pas participé aux tracés des Deux Alpes, mais du coup pas de quoi non plus se rassurer a priori… Il ne s’agissait pas de préjuger hâtivement de quoi que ce soit sans avoir testé « le terrain » ce week-end mais il est clair qu’une manche de Coupe du monde d’Enduro se doit d’être à la hauteur des enjeux sur tous les points et en priorité les tracés. On peut dire que les recos du samedi nous ont laissé un goût amer.

On a découvert (sans surprise puisque c’est la topologie naturelle du coin) quatre tracés très rapides et typés DH avec de la pente et des grands bouts de pistes permanentes, le tout très différent donc des deux premières manches EWS. Comme dit précédemment difficile de faire autrement vu le relief local, même si au final ce n’est franchement pas ludique ni grand public (n’oublions pas la « masse » qui fait partie intégrante du concept Enduro…), il est compliqué de faire des reproches de ce côté là. En revanche, là où le bât blesse, c’est niveau balisage, qui lui n’était pas tout à fait digne de l’appellation Enduro, dès lors que l’on considère l’équité sportive et le pilotage sur monotraces comme des points essentiels de la pratique. On a du coup assisté à une grande série d’ « optimisation de trajectoires » (ce ne sont pas des coupes puisqu’il n’y avait peu ou pas de balisage) coupant à travers champs, shuntant de belles épingles au profit d’inter’ ouverts et la plupart des beaux pif-pafs négociés en travers façon rodéo ou whoops de MX sans respect des courbes naturelles ou aménagées… Franchement ça faisait peine à voir et personnellement ce n’est pas ma conception de l’Enduro, chose qu’avaient bien réalisé Punta Ala et Allos. Félicitons l’équipe EMBA sur place qui a fait tout son possible samedi durant les recos pour rendre les tracés corrects et équitables… Bref ceci étant dit et je pense qu’il était nécessaire de le souligner pour faire évoluer tout ça vers le haut, revenons donc à nos pilotes et à la compétition qui malgré tout fut belle…

Notre portfolio

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20 minutes avant l’heure de départ, chaque vélo et composants sont marqués…

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Dimanche, le départ est donné (relativement tard vu le nombre d’inscrits) à 9h30 dans le paddock. Originalité du concept, le départ est donné dans l’ordre inverse des plaques. Les meilleurs partent à la fin…
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Les compétiteurs prennent les remontées mécaniques direction le sommet de Vallée Blanche…
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Après une succession d’épingles, dévers « freeride » et portions sinueuses, les coureurs débarquent au niveau du pont à l’entrée de la station pour le morceau de bravoure de cette première spéciale…

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Une grosse et longue partie de pédalage…

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Le soleil cogne fort et la chaleur commence à se faire sentir…
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La piste a déjà fait des dégâts. Ben Cruz, décidément malchanceux, abandonne dès la première manche après avoir déjanté de la roue avant sur le haut du parcours…

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Les staffs de teams sont au bord de la piste pour encourager leurs pilotes et analyser les écarts…

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Cécile Ravanel signe le scratch féminin en 17 minutes 14s…

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Ce gros morceau est avalé en 4 minutes environ pour les meilleurs sur un total d’un peu plus de 14 minutes de chrono sur la SP1…

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Très impressionnant dans le physique, Jérôme Clementz frappe fort dès le premier run en relayant le second Nicolas Vouilloz à 25 secondes. « Blenki » est troisième…
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Belle perf’ de Damien Oton qui termine la SP1 à la quatrième place…
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Ça remonte encore un peu derrière pour plonger ensuite plein gaz sur l’arrivée à Mont de Lans…
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Direction la spéciale qui, peu après une descente sur piste large, propose un des passages les plus techniques du jour. Ici Loïc Bruni en route pour claquer le 3e temps…
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Certains nous gratifient de lignes offensives…

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Le plus dur n’est pas la chute, mais l’atterrissage…

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Nico Lau…
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Théo Galy s’empare de la 8e place sur cette spéciale…

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Alex Cure en mode freeride…

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Fabien Barel va terminer à plat à la 116e place…
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Joe Barnes a assuré le spectacle avec une ligne plus que couillue sur le bas du pierrier…
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Curtis Keene a sorti les pédales plates…

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Nico Vouilloz fait péter le scratch de la SP2 en 8 minutes 23s juste devant Jared Graves… Emmeline Ragot gagne le run féminin.
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Il reste encore du chemin à parcourir jusqu’à l’arrivée avec notamment un grand bout de piste à avaler à vitesses super-soniques…
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Pour la SP3, direction le versant Vallée Blanche. Ce run très rapide réserve une nombre d’épingles dont certaines pas faciles dans le pierrier final…

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Le public s’est déplacé en nombre pour admirer le spectacle…
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Ce troisième run est particulièrement exigeant pour le matériel…
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Encore convalescente et donc pas totalement dans le rythme, Anne-Caro Chausson termine pneu arrière crevé…
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Un pilote déjanté !
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Certains ont repéré que ça passait sur le rocher, plus facile à dire qu’à faire en mode chrono…
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Le Néo-zélandais Jamie Nicoll nous gratifie d’un superbe passage sur ce rocher…
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La foule est en délire, le junior Loïc Bruni s’envole vers une victoire de spéciale en 4 minutes tout rond…
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Alors qu’il fait grand soleil, les gouttes commencent à tomber…
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Comme Joe Barnes, Dan Atherton passe sur le rocher et s’envole vers la deuxième place de ce run…
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Sixième de la SP3 et doté d’une avance cumulée confortable , Jérôme Clementz va pouvoir assurer dans le dernier run…
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Baptiste Gaillot en termine sur l’ultime run…

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Blenki peut savourer, il signe le scratch et termine troisième au général ! Anne-Caro Chausson termine en beauté avec le scratch de cette ultime run.
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Florian Nicolaï termine en courant les deux roues déjantées…
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Après une victoire à Allos, Nicolas Vouilloz signe aux 2 Alpes une belle seconde place… Il avait comme Jey Clementz chaussé par précaution les muds pour ce dernier run.
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Heureux, Jey Clementz peut l’être. Il réalise ici les larmes aux yeux son objectif de remporter au moins une manche internationale cette saison…
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Yannick Sénéchal s’impose en Masters tandis que Loris Vergier monte sur la plus haute marche des Juniors…
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3e victoire EWS pour Tracy Moseley, ça s’arrose !

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Martin Maes (Juniors), Tracy Moseley (Dames) et Jérôme Clementz (Scratch) mènent après trois manches le bal provisoire des World Series 2013 !
Rédacteur en Chef
  1. Super portfolio !! Je suis étonné que des marques comme Specialized ou Kona ne sois pas monté dans le train des EWS ??

  2. Yes, Jolie, question, qui à peut être été déjà posée, mais pourquoi tous les composants du bike sont stickés ?.

  3. oui le stickage permet de limiter « la course à l’armement » et limiter l’écart de budget/matos entre amateurs et pros

    Si une des pieces stickées est cassée et remplacée, le pilote prend 5min de pénalité.

  4. Merci Quentin pour ce récit qui rapelle les fondements de la discipline et notre place (les amateurs). Je retrouve dans ton texte les impressions et la déception du samedi. L’impression est vraiment une course baclée avec des tracés digne des 1er enduro en 2007… On va dire que l’on essuie les platres en 2013 et que certains points devront évoluer comme le souligne F Barel dans son itw du dernier vttmag.

  5. La première spéciale avec le gros de coup (comme souvent dans mes Enduros Régionaux), les descendeurs ont chargés: Atherton 14, Graves 19, Leov 13, Bruni 46, Hannah 24 bref, pour moi ça reflète pas le talent de Remi Absalon car il y a trop de D- et pas 20% minimum de D+

  6. merci Endurotribe pour ce franc parlé, en effet ce n’était pas terrible ce weekend et à lire les résumés politiquement corrects des autres médias, on a l’impression, soit qu’ils ne portent pas leurs c… soit qu’ils n’ont pas roulé sur les tracés… vraiment dommage

  7. Une chose de marrante, les deux premières épreuves plus typées enduro ont été gagnées par des descendeurs (Fab et Nico, qui même s’ils se sont reconvertis à l’enduro, restent des descendeurs), et l’épreuve plus typée descente a été remportée par un enduriste.

  8. oui même si Jey a fait un gros écart sur la SP1, la plus physique aux 2 Alpes… 😉

    Fabien et Nico s’entraînent comme des enduristes, ce sont des enduristes aujourd’hui pas des descendeurs.

  9. @Thomas : « Enorme Blenki qui fait 3 avec un bike de serie (c’est quoi la différénce avec celui de nico?) »

    Blenki roulait avec le Spicy 2013 26 pouces, Nico utilise déjà le Spicy 2014 en 27,5

  10. Fab Moretti: pourquoi tu dis que Kona et Specialized ne sont pas sur le train EWS? Kona ont Alex Stock et Karim Amour, alors que Specialized envoient Curtis Keene et Anneke Beerten.

    Quentin, une question à propos des pneus déjantés… y’a un fil commun? la jante utilisée? le tubeless? des pneus trop légers et pas de descente?

  11. oh, j’ai oublié de mentionner, merci pour ces articles bien montés, des belles photos, et des opinions bien informés…

  12. @Sly Fink : franchement aucun lien, j’ai vu déjanter du tubeless et du montage en chambre… Et de plein de marques différentes

  13. @Sly Fink je crois que Karim Amour et Alex Stock sont plus sur les Maxiavalanches que sur les EWS (moins de controle ?)

  14. Après pour Specialized c’est vrai qu’ils pourraient avoir plus de pilote comme Santa Cruz ou Giant… L’année prochaine ils vont « acheter » le vainqueur de cette année comme ils ont fait en DH 😉

  15. @yv74 : non pas à ma connaissance… ACC n’avait pas un Mavic à l’arrière lorsqu’elle a crevé d’ailleurs 😉

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