Enduro World Series de Punta Ala : L’avant-course

Débuts mitigés ?

Nous sommes à Punta Ala depuis mardi soir pour les reconnaissances de la première manche Enduro World Series de l’histoire. Beaucoup de monde a les yeux braqués sur cette petite ville italienne qui accueille un événement clé dans l’histoire de la discipline Enduro VTT. Voici les premières impressions dans le paddock et à l’issue de la conférence de presse de cette 1ère étape du championnat Superenduro réputé pour son organisation sans faille…

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Reconnaissances autorisées et motorisées

Comme on vous l’avait annoncé, les recos à Punta Ala sont autorisées depuis près d’un mois, un déroulement assez classique pour une épreuve italienne (qui permet de faire tourner le commerce local) mais peu commun pour nous Français. Résultat, on a assisté cette semaine à un chassé-croisé de 4×4 pick-ups (nous y compris) sur les pistes défoncées qui menaient aux sommets. On a même vu quelques Américains « couillus » s’aventurer en monospace de location dans des passages techniques « de la mort incertaine ». Hertz n’a qu’à bien se tenir… N’oublions pas certains top-riders et beaucoup d’amateurs qui sans véhicule à transmission intégrale ont réalisé par défaut les recos à vélos. Un spectacle au final pas franchement flatteur pour l’Enduro VTT qu’on « idéalise » comme une pratique de pleine nature. Le système de recos fait débat (ce n’est pas nouveau…) sur place et même les top pilotes (en conférence de presse hier soir) n’étaient pas convaincus du choix d’ouvrir les recos aussi longtemps à l’avance. Des recos non motorisées et autorisées deux/trois jours à l’avance semblent aujourd’hui faire consensus, cela nous parait aussi plus équitable pour les amateurs comme pour les riders étrangers…

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Parcours long, timing serré et parties physiques

Un tour de plus de 60 km  et 1800 m de dénivelé positif pour probablement (que…) 25 minutes cumulées de chrono, des liaisons longues (quasi 10 km de plat sur route ouverte) et pentues, des spéciales courtes ultra-rapides avec des montées longues, un timing serré avec un passage express au paddock entre la SP3 et la SP4… Ne faisons pas de généralités, mais si on écoute certains des top-enduristes et quelques-uns des avis des top-descendeurs présents ici, on peut dire que ce tracé de 5 spéciales ne fait pas l’unanimité surtout à la vue de l’envergure et de l’importance du rendez-vous. Beaucoup pensent que le Superenduro nous a habitué à mieux (Finale Ligure est souvent citée en exemple)… Grossièrement, on ride ici à fond dans des goulets sur 3-4 minutes qui tournicotent très peu avec au milieu un « raidar » d’une minute à grimper. La répartition des difficultés semble trop disproportionnée dans chaque spéciale. Les quelques secondes grapillées par les meilleurs techniciens en descente seront vite annihilées dimanche par la minute de pédalage/montée que réserve chaque spéciale. L’essence de l’Enduro en compétition ne serait-il pas de faire la différence physiquement sur la longueur globale de la spéciale plutôt que sur la durée de la montée en spéciale ? Certains pilotes qualifient le tracé de mini-Transvésubienne en casque intégral et on a même entendu des descendeurs (pas super ravis du tracé et dont l’Enduro n’est pas la priorité) qui pensent déjà à bâcher en cours de route…

Vous l’aurez compris, ça râle un peu ici et l’atmosphère est un peu spéciale. De mémoire, nous n’avions encore jamais assisté à cela en Enduro, est-ce les enjeux et la professionnalisation qui engendrent cela ??? Les pilotes n’ont pas hésité à le dire en conférence de presse. Un premier constat mitigé un peu difficile à admettre et à publier quand on voit tout le professionnalisme et le dévouement du staff Superenduro sur place pour que la fête soit réussie…

Restons optimiste, laissons ce nouveau circuit se roder , la critique est toujours bonne et on fera le point dimanche soir après la course…