Théo Galy (Orange/Probikeshop) nous raconte son SuperEnduro de Finale Ligure

Photos : Quentin Chevat

Après un séjour fantastique en Italie à Finale Ligure le retour en France est douloureux… les jambes sont broyées après une course monstrueusement dure tant physiquement que techniquement ! Mais avant de vous décrire le déroulement de ma course revenons quelques jours auparavant….

Recos & Prologue

En Italie le challenge national se nomme le SuperEnduro, depuis plusieurs années sa notoriété ne cesse de grandir. Et particularité du SuperEnduro, les reconnaissances sont autorisées. Nous avons donc décidé de partir le mercredi fin d’après-midi… nous arrivons au beau milieu de la nuit. Le réveil est un peu dur mais une fois les yeux ouverts on a tout d’un coup une forme olympique tellement le spot donne envie d’aller rouler. A Finale Ligure se déroule la finale du SuperEnduro, le cadre splendide entre montagne et méditerrané offre un plaisir de ride sensationnel ! A peine avalé mon petit déj’ on s’active pour trouver un endroit où nous pourrons dormir avec le camping-car. Problème, le parking prévu à cet effet n’accepte pas les remorques et comme nous sommes avec notre van… ça commence bien ! Nous tournons un bon moment avant de trouver un parking où il est possible de stationner… Du coup la matinée a défilé mais cet aprèm’ j’enfourche le bike !

Malgré plusieurs cartes dans la poche, les spéciales ne sont pas évidentes à trouver, je jardine un peu mais je réussis à rallier le départ de la spé 1. Ni une ni deux je pars fond de train, évidement premier droite traître je me sors, pas très malin ! Je repars plus tranquillement en me disant que ce sont des reconnaissances, mais rien à faire, le single est trop bon c’est plus fort que moi, j’arsouille ! Il y a tout de même un passage bien engagé où une bonne trajectoire est primordiale : je m’y attarde et le refais plusieurs fois. La spéciale est très descendante et super courte, un profil qui me convient parfaitement.

La spé 2 est un bijou, ultra rapide, des virolos qui s’enchaînent à toute vitesse, des sauts, de la pente bref un pur concentré d’enduro. Elle aussi relativement courte, mais avec plus de physique, un joli pétard en milieu de spéciale en plus d’un bon plat au départ et à l’arrivée.

La spéciale 3 quant à elle commence très fort dans de la pente sur une partie vraiment rapide et défoncée. Puis il y a une très grosse relance à plat avant d’attaquer une portion lente et bien technique, là aussi le chrono sera très court.

J’arrive au départ de la spéciale 4 les jambes déjà bien lourdes malgré les remontées en véhicule, je me lance gentiment dans le run, le début est physique, plat puis une belle montée avant de plonger enfin. Il y vraiment des passages très beaux et bien engagés, ensuite on tombe brusquement sur une série d’épingles extrêmement serrées, je m’entête à essayer de passer sur le vélo mais rien à faire. J’arrive à passer sur le vélo en trialisant mais c’est trop lent. Tant pis je continue je verrai ça demain. Le bas est de nouveau plus rapide et aussi plus humide, du coup les rochers glissent pas mal. Cette spéciale est plus longue que les 3 premières mais aussi plus physique et plus technique, je pense qu’il sera important de bien gérer ce run le jour de la course.

La 5ième et dernière spéciale est plutôt rapide et défoncée, ça tape fort dans les bras, ensuite il y a un gros morceau de pédalage qui se termine par une alternance de relances et de portions descendantes au dessus de Finale Ligure. Je ne trouve pas un grand intérêt à cette spéciale très physique si ce n’est de finir proche du centre ville. Voilà pour la description des spéciales. Ce premier tour de reco m’a bien fatigué, il est temps d’aller se reposer.

Vendredi matin grasse matinée, j’en avais bien besoin. La matinée se déroule tout en douceur : après un réveil tardif nous allons prendre un café en bord de mer, sur la place où sera donné le départ dimanche. Retour au camping-car, les copains arrivent. Le temps de manger un bout et nous voilà déjà en selle pour un autre tour de piste en compagnie de Mister Simon André et notre très grand reporter national Monsieur Quentin Chevat, boss incontesté de la planète Enduro Tribe. Croyez-moi ce n’était pas triste sur le vélo vendredi après-midi ! Dès le deuxième passage sur les spéciales je me sens plus vite, le rythme est bien imprimé, les sensations sont top, ça roule vite, j’adore ! Une fois ce bel après-midi de ride terminé on se retrouve dans un resto Italien au fin fond d’une ruelle, à table la même bande avec Anne-Caroline Chausson qui est venu se joindre à nous. Je repars le ventre cassé en deux tellement c’était bon, je ne mets pas longtemps à m’endormir…

Samedi matin le réveil sonne un peu tôt, la fatigue des recos se ressent : ce matin je ne vais trop en faire. Je pars reconnaître seulement les spé 1 et 2, ensuite je rentre préparer le vélo pour le prologue du soir et je me fais une bonne sieste. Sieste qui a failli se transformer en deuxième nuit 🙂 .

Ça y est il est déjà l’heure de se préparer pour le prologue. Ce dernier n’est pas seulement pour le fun puisqu’il compte pour le chrono global du week-end. Il faut donc rester bien concentré malgré la très grosse ambiance qui monte sur la place de Finale Ligure. Le tracé est très court, une boucle d’environ 30s sur des rues pavées et plates. Il y a quelques chicanes bien traîtres qui glissent sacrément… Me voilà sur l’estrade de départ, il fait nuit, les projecteurs éclairent de mille feux, la foule est massée le long du parcours, la pression est bien là !! A peine parti, déjà arrivé. Le chrono est parti tellement vite. Je négocie le premier gauche nickel, je relance plein pot sur la plus grande ligne droite, je rentre placard dans la chicane ma roue arrière part en glisse, je ressors un peu en vrac avec une bonne esquive de rambarde et donne tout sur les 20 derniers mètres.

Résultats les temps sont bien évidement hyper serrés, je termine 5ième à seulement deux petites seconde de la gagne. Le prologue passé, je ne traîne pas sur la place, le plus dur reste à faire demain, l’histoire sera tout autre…

The race !

Après une bonne nuit de récupération et un gros petit déj’, nous voila tous réunis à nouveau sur la place pour le départ de la véritable course. Allez go c’est parti pour 6 heures de vélo intense. Dans la première montée je me rends vite compte que les timings sont très serrés. Simon étant parti 5 minutes derrière moi je pensais pouvoir l’attendre pour faire les liaisons ensemble, mais je me rends rapidement à l’évidence, la journée va être très dure et les minutes précieuses ! La spéciale 1 se déroule super bien je roule vite et propre, j’obtiens le 2ième temps 😉 . Sans plus attendre je file sur la liaison, c’est la plus longue de la journée. Je m’arrête sur le premier ravito sans m’attarder, la montre tourne et le départ de la spé 2 est encore loin.

Enfin au départ, tout juste le temps de remonter les genouillères et le départ est donné. Je fonce mach 2 entre les arbres, j’enchaîne les virages et le coup de pétard passe comme une lettre à la poste, à l’arrivée le chrono parle 3ième temps.

Je donne beaucoup de jus sur la troisième liaison, le mono-plateau 36 dents n’est vraiment pas adapté mais en même temps je n’avais pas le choix, je n’en avais pas d’autres… Petite pause au ravito histoire de requinquer le bonhomme, et hop c’est parti pour la spé 3. Je sens que je commence à souffrir, je suis nettement moins efficace sur le vélo que sur les précédentes spé. J’arrive tout de même à faire de beaux passages dans les portions technique mais j’ai moins de gnac dès qu’il faut pédaler. Et ça ce ressent au chrono, je fais le 7ième temps, une petite liaison descendante pour rallier la place de départ où nous avons droit à une très courte pause environ 15 minutes pour se ravitailler convenablement. A ce moment de la course je suis 3ième à quelques secondes de Nicolas (Vouilloz).

Je repars vers la spé 4 sur l’autre grosse liaison de la journée, là les jambes sont fatiguées, le cardio ne s’emballe pas mais les guibolles sont rincées. Au départ je prends quelques secondes pour me remémorer le run. Le chrono part, je suis à 300% sur cette descente ; les pédalages passent durement et les portions techniques tapent dans les bras. C’est le début de la fin ! Lors d’une épingle où je décide de passer à pied pour gagner du temps je m’emmêle les pieds et je me gauffre tel un idiot perdu en pleine montagne complètement oxydé… J’arrive en bas déçu, le chrono n’est pas bon j’ai le 11ième temps 🙁 . Pas le temps de s’apitoyer, il reste une dernière liaison pendant laquelle je vais voir ma vie défiler tellement je n’en peux plus, je crois mourir à chaque instant ! Je passe en coup de vent sur le dernier ravito, je me rends en rampant au départ de l’ultime spé 5, le départ est donné. Je pars sur un gros tempo malgré la fatigue, grosse frayeur dans le premier droite, je me re-concentre vite et bien, je roule vite et j’ai de bonne sensation au pédalage, je passe l’arrivée en pensant avoir un bon chrono et pourtant je ne décroche que le 10ième.

Encore une centaines de mètres pour arrivée sur la fameuse place, je suis sur les rotules. Le classement générale tombe je suis 6ième et satisfait de ce top 10 pour ma première participation à Finale Ligure, même si un podium me tenait vraiment à cœur. Mais c’est sûr, je reviendrais l’an prochain… avec un autre montage !!!