Coupe de France 2012 de Font Romeu – Le compte-rendu de Théo Galy

Théo Galy (Orange Probikeshop), troisième du classement général de la Coupe de France 2011, nous raconte sa finale à Font Romeu le week-end dernier…

Une finale qui vaut des points

Ça y est la série Coupe de France d’enduro s’est terminée ce week-end. Grande nouveauté : la finale s’est déroulée dans les Pyrénées, à Font-Romeu. L’organisation nous avait concocté un parcours sans remontée mécanique. C’est donc sous le format rallye que les pilotes se sont livrés l’ultime bataille de la saison ! Au programme de ce rallye, 4 spéciales le samedi, à parcourir une fois chacune, sur un circuit d’environ 40km comptant 1800m de dénivelé positif. Dimanche même parcours que le samedi sans la spéciale 3.

Samedi matin, tout le monde a le sourire, forcément pour une fois nous n’avons pas eu besoin de nous lever aux aurores : le premier départ est à 9h30 😉 . Trêve de plaisanterie, après 1h20 de liaison je peux vous dire que le sourire il est un peu plus crispé qu’au départ ! La douloureuse est vite oubliée, au sommet la vue est splendide, une météo extraordinaire, bref la journée s’annonce parfaite. C’est parti pour la spéciale 1, le tracé est tout nouveau, il n’y a pas vraiment de trace au sol et le sentier manque de débroussaillage. Je jardine un peu à droite, à gauche, je me prends un bon soleil mais j’ai un bon tempo, je rattrape Florian (Nicolaï) que je remercie de m’avoir laissé passer, puis je continue sur m’a lancée pour reprendre Nicolas (Quéré) sur la fin du run. J’obtiendrai finalement le 3ème temps sur cette première spéciale.

Pour remonter au départ de la deuxième spéciale, la liaison est monstrueuse, nous remontons en poussant le vélo sur les pistes de ski pendant prés d’une heure. Arrivé au sommet pas le temps de se poser, le départ du second run est imminent. Allez go ! La spéciale 2 est plus physique, dés le départ grosse relance suivie d’un super sentier très ludique, puis énorme pédalage qui enchaîne sur une portion magique avec de grandes courbes et de la vitesse. Le single se poursuit sur une partie fraîchement tracée et très engagée, avec sans arrêt des petits coups de pédale à mettre. Je rattrape à nouveau Florian qui me laissera passer sur une portion de pédalage. Je pense avoir un bon temps mais à l’arrivée le chrono n’est pas génial, je suis à plus de 30 secondes du meilleur temps.

Je pars sur la plus longue liaison de la journée un peu déçu par ce deuxième run, une heure et quart plus tard, après plusieurs portages nous arrivons enfin à la pause bien méritée. Une salade de pâte engloutie, une sieste aux côtés de quelques chevaux qui se sont invités à l’évènement et voilà qu’il faut déjà repartir. Encore 45 minutes de liaison pour rejoindre le départ de la spéciale 3.

Cette spéciale est assez particulière puisqu’elle ne fait qu’1 kilomètre pour 200 m de dénivelé négatif, une toute petit relance de rien du tout et le reste ce n’est que descente « drée dans le pentu ! ». Je me lance, c’est parti pour cette troisième spéciale, je décide d’être fin, de rester propre, de bien maîtriser la vitesse, tout s’enchaîne merveilleusement bien, et le seul pédalage qu’il y a je me défonce pour arriver en bas avec le meilleur temps !! Sur 2 minutes de run j’arrive à chiper 3 secondes à mon poursuivant. Mais pas le temps d’en profiter, allez encore une dernière liaison d’une demi-heure…

Arrivé au sommet j’ai les jambes en compote et je sens que cette dernière spéciale va être dure. Tant bien que mal je me lance dans cette quatrième spéciale à fond, il y a encore un peu de jus qui traîne dans les jambes alors je donne tout sur les portions physiques. Dans les sous bois, les sentiers que nous empruntons tournicotent dans tous les sens et il faut sans arrêt relancer le vélo, c’est super dur. J’ai en point de mire Florian et Nicolas sur le bas du run, je fais l’effort pour rentrer dans leurs roues. Mais dans le sentier il y a trop de pièges masqués par leur poussière et je suis obligé de ralentir. J’arrive en bas content de ma descente même si le chrono n’est pas sensationnel puisque j’ai le 8ème temps. Après cette dernière spéciale de la journée je suis vidé, le classement tombe je suis 4ième de la journée et les temps sont très serrés, Rémy (Absalon) est 3ème avec 9 secondes d’avance et Thomas (Lapeyerie) est 5ème à seulement 2 secondes derrière moi !!

Il est temps d’aller se reposer. La soirée se résumera a peu de chose : une douche, un bon repas et une très grosse nuit de sommeil !

Journée décicive

Le lendemain le réveil sonne un peu plus tôt puisque que le départ est donné à 8h30. Nous commençons la matinée cette fois-ci en douceur par une liaison de 45 minutes, le soleil est plus que jamais présent il est à peine 9h et je suis déjà en eau ! Là il faut s’y remettre, le départ de la spéciale 1 est donné, le sentier s’est énormément tracé, je prends beaucoup plus de plaisir à rider cette trace, les virages défilent à toute vitesse c’est trop bon !! A l’arrivée j’aurai le 3ème temps de la spéciale.

Pour l’instant tout roule comme sur des roulettes même si dans la fameuse liaison j’en bave, je suis content de mon run. Une fois rendu au sommet après 45 minutes de poussette, je me pose a côté du vélo et je m’aperçois qu’il me manque deux rayons et que mon câble de dérailleur arrière est totalement effiloché, il ne tient plus que par quelques brins… aïe. Il faut absolument que ça tienne sur la deuxième spéciale, je pourrais réparer ensuite. Tant pis, il faut quand même prendre le départ de la deuxième spéciale, je ne suis pas très à l’aise sur le vélo, j’ai des doutes sur la solidité de la roue arrière, j’essaie de ne pas trop changer les vitesses, bref je n’arrive pas a lâcher les freins. En bas le chrono n’est pas catastrophique, j’ai le 6ème temps je sauve les meubles.

Je ne traîne pas à l’arrivée de la spéciale, je file sur la liaison, je monte vite pour pouvoir effectuer les réparations au niveau de la zone d’assistance. Heureusement j’ai de l’aide sur place, les « anciens » du club venus nous encourager me dépannent pendant que je récupère. A peine le temps de souffler, je dois déjà repartir pour le départ de l’ultime spéciale. J’arrive au sommet en avance par rapport à l’heure de départ, j’en profite pour me re-concentré, ces imprévus m’ont un peu mis la pression. Ça y est, c’est le dernier run du week-end et de la coupe de France enduro 2012, la tension est là, je joue gros sur ce run une 4ème place sur le week-end et une 3ème place sur le général de la coupe de France, rien que ça !

Je me lance à fond dans cette dernière descente, j’enchaîne les premiers virages sur vite, et puis j’arrive sur la portion de pédalage, au premier coup de pédale ça se bloque… la chaîne est enroulée dans le pédalier, j’essaye tant bien que mal de faire revenir la chaîne sur l’élan mais rien à faire je dois m’arrêter. La chaîne a carrément fait des nœuds, je tire mais je ne veux pas tout arracher non plus, Thomas me double à fond de train je commence à me demander si il ne va pas falloir que je finisse a pied. Je tire un dernier coup, je tords à moitié la flasque de protection et j’arrive remettre la chaîne sur le plateau ! C’est reparti, je repars en ouvrant les gaz en grand, mais je sais que j’ai perdu trop de temps, je lutte en roulant à bloc mais dans le bas du run je paye ce sur-régime, Jérémy (Arnould) me dépasse, je tente d’accrocher sa roue mais comme le samedi la poussière m’empêche de rester au contact. J’arrive en bas rempli de déception, le temps est horrible, je prends une valise d’environ 1 minute par le meilleur chrono. J’obtiens le 29ème temps : cet incident mécanique m’a fait perdre de précieuses secondes.

Le classement du week-end tombe : comme je m’en doutais les podiums me passent sous le nez, je termine 6ème de l’épreuve et le général de la coupe de France me file aussi entre les doigts, j’échoue à la 4ème place pour seulement 2 minuscules petits points ! Je n’aurais décidément pas eu de chance cette saison !! Mais, même si les podiums n’ont pas été au rendez-vous et malgré de très nombreux problèmes mécaniques, je termine tout de même à une honorable 4ième place au général de la série et je ne vais sûrement pas bouder ce plaisir !!!