Le guide de l’enduriste globe-trotteur – Partie 1

Première partie

[dropcap]N[/dropcap]ous sommes mi-février, les jours s’allongent et l’appel des trips VTT devient de plus en plus fort. Même si elles sont encore loin, les plus grandes aventures doivent être planifiées. Pour la cueillette des trucs et astuces, nous avons demandé conseil à quelqu’un qui collectionne les miles aériens, comme d’autres collectionnent des figurines. Tobias Woggon, enduriste allemand professionnel, consacre la moitié de sa vie à barouder et a acquis beaucoup d’expérience dans l’art de faire des économies, mais aussi dans l’art d’en perdre. Espérons que ce qui suit vous évitera de faire les mêmes erreurs. Nous conseillons cet article à tous ceux qui veulent organiser un trip VTT. Cet article vous semblera peut-être un peu long à première vue, mais chaque partie contient des conseils bien utiles pour les novices…

Texte : Tobias Woggon # Photos : Manfred Stromberg

Poids des bagages

[dropcap]L[/dropcap]a meilleure chose à faire est de mettre tous les objets lourds dans le carton du vélo. J’y ait toujours mis mes casques, chaussures mais aussi les trépieds et autres objets lourds. Avec une valise standard en surpoids les compagnies aériennes n’ont aucune pitié, mais la plupart du temps le carton-vélo n’attire pas l’attention. La meilleure chose à avoir est encore une housse de transport à roulettes. Personnellement j’utilise le sac Evoc Bike Travel, son poids n’a souvent aucune importance tellement il est facile à faire rouler ! Le carton à vélo est une autre solution simple que vous pouvez mettre sur un chariot. Le problème c’est que les architectes n’ont pas conçu de portes assez larges pour les faire passer… C’est la galère à tous les coûts. Le comptoir des bagages encombrants est souvent à l’autre extrémité de l’aéroport, ce qui signifie d’abord que vous devez l’enregistrer à la compagnie aérienne, puis abandonner vos bagages encombrants à leurs sorts.

Il est important de garder le sac à vélo hors portée de la personne au comptoir du check-in, mais assez proche pour qu’il puisse encore le voir. Gardez à l’esprit qu’ils ont à faire face à 300-500 personnes tous les jours à l’enregistrement et qu’ils préfèrent gagner du temps plutôt que de se lever, tirer votre bagage et contrôler son poids. Si vous êtes un homme, choisissez une personne de sexe féminin à l’enregistrement, en tant que femme, choisissez un homme. Attention à une grosse erreur à ne pas commettre : choisir la plus jolie fille. C’est souvent la plus stricte et vous fera payer la différence de poids. Lors de mon dernier trip à La Réunion, on avait choisi la plus belle femme aux guichets. En tant que groupe de cinq hommes et sans maîtrise de la langue française à l’aéroport de Paris, la facture est devenue vraiment salée.

Si quelqu’un vous demande s’il n’y a qu’un vélo à l’intérieur cette valise, vous devez toujours répondre « oui » parce qu’officiellement vous n’êtes pas autorisé à mettre d’autres choses, sauf votre vélo. Personne n’a jamais regardé à l’intérieur. Si quelqu’un pose des questions sur le poids, vous devez répondre « environ 28-29 kg ». Si tout s’est bien passé, vous pouvez aller sur le comptoir des bagages volumineux. Votre avantage: les personnes qui vous accueillent sont des employés de l’aéroport, pas de la compagnie aérienne. ce qui signifie qu’ils se fichent un peu du poids de votre bagage. Essayez juste de vous comporter normalement et il n’y aura pas de problème.

Produits interdits

[dropcap]L[/dropcap]es sprays aérosols ou cartouches de CO2 sont formellement interdites à l’intérieur de votre carton. Les cacher ne servirait à rien car ils vont les détecter quand même. La recherche d’un aérosol, avec en plus la découverte d’un casque, de chaussures et de sacs à dos qui tombent des bagages, pourrait quelque peu entamer la patience de l’employé et des vingts voyageurs qui attendent derrière…

Gardez toujours ça à l’esprit et laissez les objets interdits à la maison.

Excédent bagage

[dropcap]L[/dropcap]e bagage-cabine est une bonne façon de voyager « chargé » et un peu incognito parce que justement « lourd » ne signifie pas toujours « grand » ! Si votre bagage-à-main ne suffit pas, après tout, dans la plupart des aéroports il y a un bureau de poste à partir duquel vous pouvez envoyer ce que vous voulez et qui est souvent moins cher que la taxe d’excédent bagage.

Protection du vélo

[dropcap]P[/dropcap]eu importe si c’est un carton ou une housse, ce qui compte c’est de mettre ses genouillères autour du cadre pour le protéger pendant le vol. La sécurité d’abord ! Dans la plupart des aéroports les employés n’ont aucune idée de ce qui pourrait être à l’intérieur et ne ménagent pas la marchandise.

Le cintre doit être démonté de la potence. J’attache ensuite la potence avec le pédalier via une sangle de sorte que rien ne bouge. Même si les pédales peuvent être laissées montées à l’intérieur de quelques-uns des sacs, je vous recommande de les enlever de toute façon. Si le vélo bouge, les picots ou les cages de pédales peuvent facilement abimer votre cadre. Enfin, vous devez enlever le dérailleur arrière et c’est bon ! Bien envelopper les roues et je préconise de mettre les disques à l’intérieur ou de les retirer complètement pour éviter toute déformation.

Si vous utilisez un carton, je vous conseille de prendre quatre vielles chambres à air avec vous et de les mettre et de les scotcher dans les coins de sorte qu’il ne puisse pas s’ouvrir en cours de route. Une fois arrivé, vérifiez bien que votre vélo ne soit pas abimé parce que dès que vous quitterez le terminal, il n’y a aucune chance d’obtenir des dommages et intérêts.

Les pièces indispensables

[dropcap]D[/dropcap]ans la plupart des destinations, il y a un magasin de vélo dans les alentours mais quelques petites choses doivent toujours être pris avec vous : patte de dérailleur, rayons, plaquettes de freins. Même à Whistler, le nec plus ultra et « La Mecque » du VTT, j’ai galéré à trouver certaines pièces comme une patte de dérailleur pour un Bergamont. Plan B : toujours prendre quelques colliers de serrage avec vous ou une vieille carte bleue entourée de trois couches de scotch américain, vous pouvez presque tout dépanner avec ça. J’ai réparé mon vélo avec une attache de câble et un morceau de bois et ça a duré deux jours. A ne pas négliger pour les petites réparations : les locaux !

A ne pas négliger

[dropcap]U[/dropcap]ne astuce à retenir : toujours s’asseoir côté allée centrale ! Car si l’avion est sur le point de s’écraser, au moins vous aurez une chance de croiser le chariot mini-bar 😉 . Pensez aussi à prendre une chemise propre dans le bagage-cabine ! Imaginez la fille de vos rêves assise juste à côté de vous alors que vous êtes totalement en sueur à cause de tout le stress de l’enregistrement… Ce serait ballot ! Dernier point et non des moindre si vous voyagez avec une compagnie à bas-coûts, il faut savoir que la plupart du temps elles sont éloignées des aéroports principaux. Ryanair c’est génial, du moment que vous pouvez être indépendant. Les vols sont vraiment pas chers et c’est pourquoi ils essaient de gagner de l’argent d’autres façons. Lors de mon dernier trip, j’ai appris à mes dépens que les aéroports de Düsseldorf (DUS) et Düsseldorf-Weeze étaient presque à une heure de route, trop tard ! L’avion est parti sans moi.

Fin de la première partie du guide de l’enduriste globe-trotteur. A suivre…

Rédacteur en Chef
  1. Très sympa ce pti article. Je viens de rentrer de ce genre de trip mais ça donne envie de repartir !!

    J’adore le coup des portes pas assez large pour passer avec le charriot. ça m’est déjà arrivé…

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