Action !

Escapade : Un week-end d’Enduro VTT entre potes en Maurienne

Entre potes

[dropcap]C[/dropcap]’est un matin parfait : air frais parfumé par les fleurs d’alpages, ciel bleu intense juste découpé par les kilomètres de crêtes qui nous entourent. On s’éloigne un peu du chalet pour mieux contempler. Devant nous, s’élèvent les pentes que nous allons rouler. On savoure l’instant, le moment magique qui précède une bonne journée de ride. Quelques semaines auparavant, un pote me propose son chalet de montagne juste au dessus de Saint Michel de Maurienne. Calé sur un versant sud, les Ménuires et la Tarentaise d’un côté, Valloire et le Galibier de l’autre… Le coin est magnifique et regorge de singles aux dénivelés alléchants. C’est avec un grand OUI que j’accepte la proposition et programme notre arrivée pour deux jours d’Enduro mémorables. Retour sur un p’tit week-end entre potes en Maurienne…

Photos : Christophe APAIX – Film : Martin MICOL – Texte : Christophe TROGNON

Action !

Gros dénivelés

[dropcap]L[/dropcap]e premier jour nous prenons la direction du Col de Galibier. Dans le camion, l’euphorie monte aussi rapidement que l’on enchaine les lacets de cette route mythique. On s’arrête au niveau de Plan Lachat pour laisser notre véhicule sur le parking et entamer la piste du col des Rochille. Cette ascension constitue la seule difficulté de la journée, une montée roulante et régulière qui permet de s’échauffer tranquillement tout en contemplant le paysage lunaire du massif des cerces. Au passage du col, le chemin se transforme en single jusqu’au col de la Plagnette où l’on peut faire une pause et enfiler les protecs, car c’est ici que débute la descente. Un trail magique cumulant 3500 mètres de dénivelés négatifs pour une trentaine de kilomètres… Géant !

La piste des Rochilles

Autant vous dire qu’il faut être dans le rythme dés le départ, le sol fuyant et rocailleux alterné aux passages trialisants ne pardonne pas la moindre erreur. On attaque donc prudemment cette section, mais une fois les alpages retrouvés, la pente se réduit, on retrouve de l’adhérence, le sentier se transforme en véritable pumptrack où l’on joue avec les mouvements du terrain.

Dans les alpages...

Le single invite aux fantaisies, l’état de plénitude est réel et la banane affichée sur tous les visages en est la preuve. La trace devient ensuite un peu plus vallonnée, traversant les prés et ruisseau de la Combe de l’Aiguille Noire. On avale courte montée et descentes techniques jusqu’à rejoindre la fin de la piste noire du bike park de Valloire. La première partie du run est bouclée et c’est là que l’on comprend tout l’intérêt de ce spot. On prend un ticket, on saute dans la télécabine du Crey de la Brive puis le télésiège du lac de la Vielle qui nous remonte jusqu’à 2300 mètres d’altitude, pile sur le tracé de la spéciale marathon des Enduros Series de Valloire. C’est d’ailleurs par celle-ci que nous allons descendre à Saint Michel.

A fond sur la crête

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 on atteint des vitesses prohibées en cette fin de journée et dans cet état de fatigue

C’est reparti par le chemin 4×4 qui passe sous le télésiège direction la butte de Plan Pougé pour un des moments fort de ce trip, une superbe crête qui s’enquille à fond et débouche sur la sapinière, un bon spot de freeride à ski l’hiver qui va s’avérer l’être aussi en VTT. Le single serpente entre les sapins espacés, ça saute, ça glisse, la poussière vole sous nos roues et c’est vite, très vite même que l’on plonge dans la forêt qui nous mène sur Valménier. On traverse la station en suivant le chemin qui longe l’ancienne voie ferrée, puis le pilotage devient plus viril lorsqu’on attaque les épingles de la voie romaine qui finira d’user les avant-bras pour ce premier run. Et oui car nous avons prévu d’en enchainer un deuxième. On charge le fourgon préalablement laissé en gare de Saint Michel puis on remonte. Cela demande un peu d’organisation et de logistique, ce n’est pas très bon pour le bilan carbone mais le second tracé s’annonce au moins aussi bien que le premier alors on craque.

Malheureusement le timing un peu serré, les pauses photos et vidéo, auront raisons de la partie haute de cet itinéraire (col du Galibier/ Valloire passant par le Colomban Noir et la Combe de Mortavielle). C’est donc à Valloire que s’arrête la navette de manière à prendre les remontées mécaniques comme pour le premier run, jusqu’au lac de la Vielle, de refaire le passage jouissif de la Crête puis filer vers les trois croix et le col du télégraphe pour descendre dans la vallée par le sentier de la Calypso une autre variante.

Ce single part sous le Fort du Télégraphe, il est vraiment sympa, on roule sur un tapis d’aiguilles de sapin, c’est mou, c’est étroit et exposé, certaines épingles imposent la prudence. Grisés par l’environnement, nous accélérons, tous nos sens en éveil, pour un tirage de bourre mémorable. Block-pass, appels contre appels, gros freinages en travers sur les ardoises… tout y passe. Le chemin s’est élargi, les épingles s’ouvrent, on atteint des vitesses prohibées en cette fin de journée et dans cet état de fatigue. La frénésie intérieure prend fin au contact du goudron derrière la centrale à béton à l’entrée de Saint Michel.

Une fois les véhicules récupérés, on remonte au chalet pour une bonne petite soirée et le repos des guerriers. Demain la journée s’annonce sportive et haute en couleur…

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En glisse

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Sur le fil

[dropcap]L[/dropcap]e temps est morne. Plafond bas, humidité ambiante… Après un dernier point météo, la fine équipe quitte le chalet pour ce deuxième jour de ride. Pour un maximum de plaisir et vue la météo incertaine, on organise une navette jusqu’à La Saussaz à 2000 mètres d’altitude. La suite se fait en vélo, par la piste jusqu’au col du Peronnet. C’est ici que débute un pur moment de VTT. A cheval entre la Maurienne et la Tarentaise, nous partons sur la crête en direction de la pointe de La masse.

Entre Tarentaise et Maurienne

Le paysage est grandiose, carte postale où nous faisons que passer, on contemple, on profite, tout en gardant un oeil sur le single. Le chemin nécessite quelques efforts pour avaler petits raidards et autres obstacles mais ça passe tout en douceur tellement c’est agréable de se dépasser dans un tel cadre.

Un décor digne d'une carte postale !

Le bonheur est tel, que l’on décide de laisser le sentier sur notre gauche pour continuer hors traces, droit sur les cimes, visant à vue entre les cairns. On oscille maintenant entre 2650 et 2750 mètres d’altitude, dans une ambiance verticale où les portages sont aussi techniques que les descentes… La notion d’Enduro prend ici tout son sens, donnant accès à des endroits jamais roulés. Ici la vue est à 360°, susceptible de laisser sans voix quelques minutes. Interdiction de surestimer ses capacités, on évolue en haute montagne dans un décor minéral entre blocs et pierriers bien raides.

Session freeride dans les pierriers

En tout c’est environ huit kilomètres que nous ferons sur ces crêtes avant de basculer au niveau du col de Pierre Blanche. C’est encore un run de folie qui nous ramène 2000 mètres plus bas sur Saint Michel de Maurienne, d’autant plus que le soleil refait son apparition. A l’image des freeriders en ski, le groupe explose sur le plateau de Bellecombe, chacun cherchant la plus belle ligne à exploiter. Les blocs de granite qui ornent les alpages sont le théâtre de belles action et ajoutent un côté ludique. Les sensations sont décuplées lorsqu’on attaque la forêt par un single 5 étoiles truffés de racines, de mousse et autres gâteries… La suite continue de donner le ton. Cette descente tombe dans la surenchère permanente. Sur le plan technique et physique certes, mais surtout sur la variété. Aux racines viennent se mêler les devers et autres épingles. Ce sera comme ça jusque dans la vallée, le sentier Mougins en guise d’apothéose. Le retour à la ville ramène à la réalité, mais la mine satisfaite de mes acolytes en dit long.

Ce fut de mémoire la plus belle session qui m’ait été donné de faire. Un moment de pur vélo de montagne au cœur de La Maurienne. Un moment de pur bonheur, partagé avec vous je l’espère.

Toutes les bonnes choses ont une fin... THE END

La vidéo du week-end

Rédacteur en Chef
  1. magnifique balade de grands malades avides de sensations extra fortes……..A quand la même chose dans mes reliefs de CORSE??????

  2. Superbe les gars ! Serait trop demandé de pouvoir bénéficier dE la trace GPS ? On ne sait jamais…

    Au plaisir de vous lire dans d’autres aventures,
    A+
    Gauthier

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