Essai du Santa Cruz Butcher 2011

La pièce du boucher…

[dropcap]C[/dropcap]’est lors d’un récent périple dans le Sud que nous avons eu le plaisir et la chance de tester une « palanquée » de Santa Cruz dont parmi eux, le déjà fameux Butcher. Pourquoi fameux me direz vous ? Tout simplement parce-que le cadre du Butcher abandonne le traditionnel système VPP cher à la marque californienne, pour adopter une nouvelle suspension baptisée APP (Actual Pivot Point), petite révolution…

Texte : Greg Noce # Photos : Quentin Chevat

Découpe

[dropcap]L[/dropcap]’importateur Race Company propose plusieurs formules de montages (ceux proposés par Santa Cruz) allant de 3 062 euros pour le Butcher R AM à 5 610 euros pour le Butcher XO AM. Notre vélo de test est l’intermédiaire, soit le SPX AM avec quelques options notoires : une Lyrik RC2 DH (160 mm) en lieu et place de la Fox Vanilla RC 2, un amortisseur Fox RP23, mais aussi avec le montage (quelle bonne idée) d’une tige de selle télescopique KS. La note de notre vélo d’essai s’élève à 4 636 euros. Du côté de l’équipement, de la cohérence avec le groupe XT (pédalier et transmission) ; on peut quand même regretter un montage triple sans bash (« à l’américaine »…) un peu en décalage avec la pratique française.

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[tabs tab1= »Fiche technique » tab2= »Géométrie » tab3= »Poids et tarifs »]

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Cadre : Aluminium Hydroformé
Amortisseur : Fox Float RP23 Boost valve
Fourche : Rock Shox Lyrik SA RC2 DH 160 mm
Direction : Cane Creek Custom Tapered
Potence : Truvativ AKA 31.8 mm 80 mm
Cintre : Easton Haven 711 mm
Freins : Avid Elixir CR 185/160 mm
Dérailleurs av. / arr. : Shimano XT
Commandes : Shimano XT
Cassette : Shimano XT 11-36
Pédalier : Shimano XT 42/32/24
Roues : DT EX500/DT 350
Pneus : Maxxis High Roller 26×2.35
Selle : WTB Pure V Stealth
Tige de selle : (de série) Thomson Elite

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Taille : Large
Longueur tube de selle : 482 mm
Angle tube de selle : 72°
Angle de direction : 67,5°
Empattement : 1130 mm
Longueur tube sup. : 597 mm
Longueur bases : 434 mm
Hauteur de boîtier : 350 mm

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Poids du vélo complet : 13,8 kg sans pédales

Prix du montage SPX AM : 4 636 euros

Infos et contact : www.raceco-mtb.com

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Pour le reste, on retrouve du performant avec les freins Avid Elixir CR ainsi que les potence Sram AKA et cintre Easton Haven pour piloter. Revenons à ce nouveau système APP, beaucoup plus simple à fabriquer que le VPP, il reprend un procédé déjà bien connu avec un bras arrière mono pivot associé à une biellette et un basculeur. Ce qui permet aussi de baisser le coût de fabrication du cadre et de ce fait de le rendre plus abordable pour le dernier maillon de la chaîne : nous ! C’est donc sur les trails du Luberon, que nous sommes allés exploiter la machine, action !

Côtes

[dropcap]L[/dropcap]a position générale une fois assis est bonne, on se sent un peu comme à la maison. Le top tube ramassé et le cintre bien « shapé » y contribuent grandement. La première ascension sur piste raide et gravillonneuse met rapidement à contribution le Butcher. La suspension arrière à tendance à pomper, surtout en danseuse, et il faut se rendre à l’évidence, il n’y a plus de VPP. Malgré tout, la grimpette se passe plutôt bien, pour peu que l’on garde un rythme de pédalage continu et que l’on reste assis. Le vélo garde même une très bonne adhérence dans les sections les plus pentues, grâce, notamment à une suspension arrière active couplée aux bases de 434 mm (assez longues) et à un tube supérieur compact, vous me suivez jusque-là ? Je me rends vite compte que le vélo est fait pour rouler dans le technique et que les pistes bien larges et lisses ne sont pas taillées pour lui. Fort heureusement les sentiers du Luberon se prêtent à merveille à ce petit jeu et je m’amuse à monter, autant que faire se peut, de partout. Une fois en haut on emprunte une des spéciales de la Riderz Cup, plutôt très engagée d’ailleurs.

 

Entrecôtes

[dropcap]A[/dropcap]vant d’attaquer la longue descente, je prends soin de dégonfler un peu les pneus, les Michelin Advanced ayant une gomme un peu dure pour la caillasse du Sud. Je baisse aussi ma selle KS avant d’attaquer, car je n’ai pas la commande au guidon et vu la pente, jamais je n’enlèverai une main du guidon sous peine de finir dans les baragnasses ! J’ai envie d’en découdre et je me lance… Ce qui est étonnant avec le Butcher, c’est sa facilité de prise en main, on est tout de suite à l’aise à son guidon. Le sentier est raide dès le départ et slalome entre les arbres avec des appuis pour le moins fuyants. Le vélo se comporte à merveille et avec son angle de chasse de 67.5° il est difficile de le prendre à défaut. De plus, même en taille L, le bike reste assez compact (1130 mm d’empattement) et on le place où l’on veut sans problème, c’est un jouet. Le chemin devient ensuite moins pentu dans sa deuxième partie mais de plus en plus technique avec des marches, dalles, franchissements trialisants, pif-paf rapides, sauts… Parfaitement à l’aise à son guidon, j’ai l’impression de rider comme dans une spéciale chronométrée mais sans aucun stress juste pour s’éclater, c’est trop bon ! La suspension arrière est ultra sensible en début de course, gomme toutes les aspérités et devient ensuite très progressive et c’est là où l’APP donne toute sa plénitude. Le Butcher est vraiment maniable mais devient à très haute vitesse un peu instable, enfin il faut déjà le brusquer pour en arriver là. Au niveau des composants, la Lyrik, déjà rodée, se comporte à merveille et le freinage est à la fois progressif et puissant. On peut quand même regretter le montage en triple sans bash guard ni roulette (surtout avec les plots ISCG), même si je n’ai pas raclé le grand plateau le risque est quand même bien présent.Passer son temps à remettre la chaine en place, ça peut aussi vite gâcher le plaisir…

Quel morceau choisir ?

[dropcap]L[/dropcap]e Butcher et son APP m’ont vraiment enthousiasmé. Sa suspension arrière, simple mais redoutable d’efficacité, fait merveille sur les trails escarpés du Luberon. Le bike conviendra parfaitement à tous ceux qui aiment piloter avant tout, privilégiant le plaisir et le côté ludique. On a clairement pas le même rendement qu’un Nomad (système VPP) par exemple ; néanmoins le « boucher » se défend pas mal dans ce créneau. De plus, le bike sort sous la barre des 14 kg, ce qui est encore correct.

Sur les points plus négatifs, vous l’aurez compris, changez vite le triple plateau ! L’aspect un peu « mastoc » du cadre ne m’a guère emballé, surtout le bras arrière. Pour finir le tarif de notre Santa d’essai, à 4 636 euros, fait mal à notre portefeuille. La bonne nouvelle c’est qu’on oublie vite tout ça quand on le pilote !

Le making-of