Essai du Kona Tanuki Deluxe

Un Kona qui en a

Texte : Quentin Chevat # Photos : Alice Ferré

[dropcap]L[/dropcap]orsque l’on pense All Mountain chez Kona, on pense assez rapidement à l’Abra Cadabra et son fameux système « maison » Magic Link. Depuis cette année, il y a un petit nouveau sur ce segment chez Kona : le Tanuki. Accessible financièrement (pour un All Mountain…), il était donc tentant de tester ce porte-bonheur de la mythologie japonaise… Kona propose le Tanuki dans deux versions et c’est dans sa déclinaison haut de gamme « Deluxe » que nous avons parcouru les sentiers dépourvus de neige du Haut-Doubs pour cet essai.

Le montage Deluxe

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[dropcap]L[/dropcap]e vélo utilise la célèbre cinématique 4Bar Linkage utilisée par Kona depuis 1996. A noter que la biellette a été raccourcie et optimisée pour l’occasion. Le cadre est en aluminium 7005 Race Light, l’alu « performance » de la marque. Comme la plupart des modèles Kona 2011, le cadre du Tanuki est hydroformé et doté d’une douille de direction conique pour plus de rigidité et de solidité. La finition est soignée, le Tanuki est attirant. Au niveau des suspensions, on retrouve une fourche RockShox Sektor TK Solo Air à l’avant et un amortisseur Fastrax AF2 à l’arrière. La fourche en 130 mm autorise le réglage de la détente ainsi que le blocage. Elle dispose d’un axe de serrage classique, pas vraiment optimal pour une fourche à vocation « tout terrain ». La Sektor TK existe en axe de 15 mm, Kona aurait pu opter pour ce détail de modernité. Quant à la suspension arrière, on peut paramétrer la détente ainsi que verrouiller l’ensemble. Lorsqu’on déverrouille l’amortisseur, le levier vient toucher contre la valve, un détail pas très qualitatif et qui laisse la sensation bizarre que le levier n’est pas totalement libre/déverrouillé. Du coté des équipements, le Tanuki est judicieusement paré de freins Elixir 5 et surtout équipé de disques avant/arrière en 185 mm. Bien vu. La transmission est confiée à Shimano, fiable et robuste, avec notamment un sympathique dérailleur XT Shadow à l’arrière. Les roues MT15 sont également du même manufacturier ; rien à redire à ce niveau gamme. Le poste de pilotage et la tige de selle, de jolis composants qualitatifs, sont signés Kona. Bravo pour le cintre en 710 mm ! WTB équipe le Tanuki avec une selle aux couleurs du vélo. On termine le montage avec des pneus Maxxis Ardent en 2,25, du tout bon pour le programme visé. Allons rouler !

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[tabs tab1= »Mythologie » tab2= »Fiche technique » tab3= »Géométrie »]

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Les 8 attributs du bonheur…
Un grand chapeau qui protège de la malchance,
De grands yeux pour prévoir le futur,
Un visage rigolo pour garder le sourire,
Une bouteille de Saké pour profiter de la vie,
Un carnet pour rester crédible,
Un gros ventre pour avancer tranquillement,
Une grosse paire de c… pour assurer sa descendance,
Une queue pour finir en beauté.

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Cadre : Race Light Alu 7005 Butted 130 mm
Amortisseur : Kona/Fastrax AF2
Fourche : RockShox Sektor TK Solo Air 130 mm
Direction : FSA No.57BP
Potence : Kona XC/BC 75 mm
Cintre : Kona XC/BC Riser 710 mm
Freins : Avid Elixir 5 185 mm
Dérailleurs av. / arr. : Shimano Alivio / XT Shadow
Commandes : Shimano Deore
Cassette : Shimano Deore 11-34
Pédalier : FSA Alpha Drive 44/32/22
Roues : Shimano MT15 Disc
Pneus : Maxxis Ardent 26×2.25
Selle : WTB Valcon Comp
Tige de selle : Kona Double Clamp

Prix : 1 699 euros poids :14,2kg
(taille 18 sans pédales)

Infos et contact :

www.konaworld.com

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géométrie

 

Taille : 18
Longueur tube de selle : 457 mm
Angle tube de selle : 74°
Angle de direction : 68°
Empattement : 1150 mm
Longueur tube sup. : 610 mm
Longueur bases : 427 mm
Hauteur de boîtier : 348 mm

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Parfum d’érable

[dropcap]Q[/dropcap]uoi de mieux que de tester un Kona dans un environnement assez semblable aux racines de la marque, la Colombie Britannique. Les « singles » du Haut-Doubs mêlent mousse et conifères pour le plus grand bonheur des yeux et de la pratique. La pratique d’ailleurs, parlons-en. Le Tanuki DL est à la frontière entre le XC engagé et le All Mountain, un « trail bike » en quelque sorte comme ils disent outre-atlantique. Pour ce qui est du réglage des suspensions, j’ai opté pour 20% de SAG (enfoncement des suspensions en statique sous le poids du pilote). Pas plus, sous peine de talonnage intempestif de l’arrière. La position sur le vélo est bonne et l’angle de tube de selle incite au pédalage ; les composants tombent bien sous les doigts. Le touché au freinage est agréable et rassurant. Le vélo est facile à emmener, ses 14 kg passés (dans la moyenne à ce tarif) n’incite pas de prime à bord à la performance, mais sincèrement on s’y fait bien et au final ce n’est pas la philosophie du Tanuki. Le vélo est confortable au train. Le blocage du Fastrax est par contre indispensable lorsque l’on veut du rendement sur terrain peu accidenté. Lorsqu’il s’agit de lâcher les freins sur des profils descendants, le Tanuki n’a pas froid aux yeux et on peut même dire sans se tromper qu’il en a… Sa géométrie bien étudiée pour le programme (top tube long, potence assez courte, boîte de pédalier bas, bases plutôt courtes) et ses composants sûrs, confèrent au Tanuki de réelles aptitudes en descente. La stabilité est remarquable pour un vélo en 130 mm, trop souvent axé XC chez d’autres marques. Le comportement de la suspension arrière est assez linéaire. A basse et moyenne vitesses, les imperfections du terrain sont gommées dans un confort certain. Le bât blesse lorsque ça tabasse. Le Fastrax AF2 manque cruellement de progressivité en fin de course et on vient talonner un peu trop souvent à mon goût malgré différents réglages de SAG. La Sektor se révèle quant à elle efficace en toutes circonstances. Les trains roulants font parti des points positifs. Les Maxxis Ardents sont véritablement polyvalents ; les roues Shimano sont irréprochables à ce niveau de gamme mais on gagnerait en rigidité et précision avec un axe plus gros.

A retenir

Le Kona Tanuki DL a du potentiel c’est certain. Pour 1699 euros, vous en aurez pour votre argent avec de jolies composants fiables. Dans cette configuration, c’est un vélo parfait pour s’amuser partout en France sur du sentier vallonné. Il vous accompagnera avec bonheur lors de votre randonnée du dimanche. L’amortisseur est à mon goût, dans notre configuration de test, trop « limite » pour pouvoir envisager sereinement des virées montagnardes. Pour terminer et partir rouler l’esprit serein, Kona garanti le Tanuki à vie pour le premier acheteur, bravo !