One Foot nous raconte le SuperEnduro de Sauze d’Oulx

Arnaud « One Foot » (Handiriders Assos / Free Agent MIA) nous raconte son week-end italien au SuperEnduro de Sauze d’Oulx…

« Ce weekend nous étions quelques pilotes Français à participer au Superenduro de Sauze d’Oulx, une des douze manches du championnat enduro Italien. Je vais essayer de partager avec vous ces deux jours de ride intenses…

Samedi

De 10h à 16h c’est recos en bike, le soleil est là mais le terrain est un peu gras, ça promet quelques belles glissades. A partir de 16h c’est le début des hostilités, une spéciale secrète est au programme, malheureusement un orage vient modifier les plans. Le télésiège est obligé de fermer et les organisateurs décident de nous faire commencer par la spéciale n°2 qui devait ouvrir le bal du dimanche matin.

Pour y arriver il faut d’abord faire une petite liaison de 200 m de D+ à la force « du mollet » en partant du centre de la station, nous partons 3 par 3 pour attaquer la liaison et comme nous sommes 3 handiriders sur cette course, Enrico (le chef d’orchestre du Superenduro) a eu la bonne idée de nous réunir. Bobby McMullen, le légendaire rider américain mal voyant (pilote Santa Cruz) et son guide prennent donc le départ avec Benoit et moi (tout les deux amputés tibiaux).

Enrico Guala, One Foot, Benoit Seguinaud, Bobby McMullen au départ

Un départ toutes les 20 secondes, la spéciale est très rapide avec beaucoup de virages relevés, quelques petites doubles et un final tout en dévers dans l’herbe, heureusement que la pluie a épargnée cette zone… Ça ressemble plus à une mini DH qu’à une spé d’enduro mais c’est quand même bien fun de rouler à mach2 sur cette piste !

A ce petit jeu et sans grande surprise c’est Monsieur Brian Lopes qui remporte cette spéciale, histoire de montrer à tout le monde qu’il n’est pas venu en Italie pour faire du tourisme !

Brian Lopes au guidon du Mojo HD

Dimanche

Le départ doit être donné à 10h, avec Benoit Seguinaud, Pierre Roux et Victor Dubois (mes compagnons de route pour ce trip Italien) nous arrivons donc à 9h15 pour nous préparer tranquillement… Sauf qu’entre temps il y a eu du changement et que le premier départ sera donné à 9h30, Action !!! Nous nous changeons plus vite qu’un mannequin lors d’un défilé haute couture et c’est parti pour 6h de course !

Comme d’habitude sur le Superenduro le départ est donné depuis le centre de la station, ensuite nous prenons le télésiège qui nous monte à 2000 m, puis une liaison de 300 m de D+ se charge de nous réveiller…

J’arrive au sommet dans les temps pour attaquer cette fameuse spéciale secrète que nous devions faire la veille, mais une erreur de timing me fait louper mon départ de quelques secondes. Un commissaire zélé refuse de me laisser partir avant 3 autres concurrents, pas cool le monsieur ! J’avais prévu de partir tranquille car la course est longue et avec l’altitude il faut savoir gérer ses forces, mais avec cette gaffe j’oublie tous mes principes et je pars à bloc… Résultat, au bout de 3 minutes je suis à l’agonie, les cuisses en feu et les mains tétanisées, c’est malin ! 🙂

Bobby McMullen et son guide

La spéciale est vraiment belle, de la pente, des coups de cul, beaucoup de virages serrés et de gros dévers sur l’herbe encore humide, c’est sur avec ça on est tout de suite dans le bain ! Malheureusement une rubalise arrachée va perturber le déroulement de cette première spé de la journée, beaucoup de pilotes se sont trompés et devant ce chaos les organisateurs décideront d’annuler les temps de cette spéciale pour que le classement soit le plus équitable possible.

Direction le même télésiège puis une liaison de 500 m de D+ pour attendre le départ de la spé 2 situé à 2500 m d’altitude. C’est la plus longue spéciale avec presque 8 km pour 1000 m de D-, il y en a pour tous les goûts, une pure spéciale d’enduro, des virages dans tous les sens, un peu de boue mais juste ce qu’il faut, pas mal de pédalage et même un gros portage, des virages relevés en plein milieu de la forêt, un vrai bonheur ! Les meilleurs mettent à peine 13 minutes pour dévaler la montagne, simplement hallucinant ! Pour ma part, je loupe à nouveau mon départ d’une minute à cause d’une attente un peu trop longue au télésiège et je décide donc de descendre cool pour garder des forces car on enchainera une nouvelle fois ce tracé en guise de spé 3. De toute façon mon seul objectif du weekend est de finir la course avec la banane et vu la qualité du tracé et l’ambiance entre les pilotes c’est plutôt bien parti !

C'est parti pour 500 m de D+, en Italie le casque est obligatoire même en liaison !

Spéciale 3, c’est donc la même que la 2 sauf que là un deuxième télésiège nous monte presque au sommet, ça tombe bien la fatigue commence à se faire sérieusement sentir… Tout ce passe au top pour moi, je roule propre, il y a des tonnes de photographes tout le long du tracé alors je travaille le style histoire d’avoir de beaux souvenir de cette course ! 🙂

De nombreuses dames étaient présentes sur cette manche et elles ne font pas semblant d'attaquer !

Un petit tour par le télésiège pour la 4ème et dernière spéciale de la journée ! Je suis épuisé mais cette spéciale est tellement belle qu’il est impossible de ne pas attaquer, c’est un cocktail de tout ce qu’on rêve de trouver dans une spéciale d’enduro, les mots me manquent pour vous la décrire, c’est juste énorme ! D’ailleurs c’est avec un petit pincement au cœur que je vois la ligne d’arrivée pointer le bout de son nez, même si mon corps lui est bien content que ça s’arrête…

Je ne connais pas mon classement mais ça n’a vraiment pas d’importance tellement je me suis régalé pendant ce weekend. Tout ce que je peux vous dire c’est que Brian Lopes remporte le classement scratch et que la France était bien représentée puisque Victor Dubois (Commençal) termine 2 ème de la catégorie SE2 et 10 ème au scratch.

Victor Dubois (Commençal) dans la spé 1 du dimanche matin

En tout cas pour moi le contrat est largement rempli puisque même en écrivant ces lignes j’ai toujours la banane !

Pour conclure je vous dirais que l’enduro « était » une spécialité Française…et oui je parle au passé car nos voisins Italiens ont eux aussi attrapé le virus et le moins que l’on puisse dire c’est qu’autant au niveau de la beauté des tracés, de la qualité de l’organisation (qui a su s’adapter aux aléas de la météo et des imprévus) et de l’ambiance qui règne entre les pilotes, l’élève a rattrapé le maitre !

Ambiance "colonie de vacances" pour un départ à 2500 m

Une chose est sûr, l’année prochaine je compte bien participer à cette course (et pourquoi pas à d’autres manches du Superenduro) et j’espère bien y croiser un peu plus de Français ! 😉

One Foot

PS: Un grand merci à mon sponsor « Race Company « qui m’a prêté un Nomad pour ce weekend de folie en attendant mon futur bike ! »

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