ITW de Maurin Trocello de retour du Népal

Alors, les galères… racontes ?

Il est vrai que l’aventure a commencé dés Marseille. J’avais prévu de me poser sur Paris à 8 h afin de retrouver toute l’équipe et de prendre le vol pour Katmandou à 11 h. Avec 3h de battement, ça passait large. Mais … Suite aux conditions météo tempétueuses, je n’ai pu décoller qu’à 13 h, et là, ça passait plus. Alex Balaud et Ben le cameraman, arrivant de Genève, se sont retrouvés dans la même situation. Bloqués sur Paris, nous ne pouvions partir que le lendemain à 11h. 24h plus tard, nous sommes enfin arrivés à Katmandou mais avec un jour de retard sur le groupe. Il à donc fallu leur courir après, et c’est notre journée d’acclimatation à l’altitude qui aura été zappée.

L’Urge, course ou trip d’après toi ?

L’urge est un événement à part qu’il faut voir dans sa globalité. La course n’est en fin de compte qu’un prétexte à vivre des choses exceptionnelles dans des paysages somptueux et à offrir à des organismes humanitaires des biens afin de développer la scolarisation et le MTB au Népal. Alors course ou trip ? Je te dirai que ça a été une vraie aventure à la fois humaine, physique pleine d’émotion et de partage.

Comment ça s’est passé avec les autres riders, qui n’ont pas tous la même pratique, sinon approche, du VTT ?

Nous étions une super équipe bien homogène, tous sur motivés par cette aventure. C’était vraiment génial pour un jeune comme moi de rider avec des tops pilotes comme Fab, Nico, Samy…
Dans le cas de l’Urge Népal, ce n’est pas la pratique en soit qui réunit les riders, mais un même esprit, une même vision du MTB.

L’un des objectifs affichés de l’évènement était la rencontre avec la culture et le peuple népalais. Mission accomplie ? (relation avec le guide / porteurs / accompagnateurs…)

Pacifique … C’est le premier mot qui me vient pour décrire ces gens dont la gentillesse m’a frappé. La bas, quand tu traverses un village en vélo, tout le monde te sourit, tous les gamins te courent après en criant « namasté » (bonjour en népalais). Tout le temps dévoués et prés à se plier en quatre pour que tout soit parfait, à 3700 m nos porteurs nous avaient monté un bivouac de luxe et cuisiné un vrai festin avec bien plus qu’il n’en faut. Bien que pauvre, ce peuple est digne et loyal, et nous, occidentaux matérialistes aurions sans sans doute à remettre en question notre vision du bonheur.

Roulez à cette altitude n’est pas facile, peux tu nous expliquer comment tu t’es préparé ?

Préparer un effort à plus de 4000 n’a pas été évident pour moi qui habite proche de la mer. Mon entraineur m’a établi un programme très spécifique incluant du ski de fond et de la course à pied en montagne afin d’appréhender au mieux l’ascension.Parce que une fois en haut de cette montagne, même si la course n’est pas encore passée , je peux te dire que le plus dur est derrière et que c’est déjà une sacrée victoire. A une telle altitude, tout le monde craint le mal des montagnes et d’être contraint de redescendre. Pour moi les deux journées de montée ont été trés physiques mais sans aucun maux de tête.

Le plaisir de rider a été au rendez vous ? On veut tout savoir.

Quand tu te retrouves à 4500 m avec ce géant d’Annapurna de plus de 8000 m devant toi, tu n’as qu’une seule envie… Et c’est de faire fumer ton bike sur ce single sublime qui t’en a fait baver pendant deux jours.
3 min après le départ de René c’est à mon tour, autant te dire que si je le rattrape, c’est que je suis bien. La première partie est très freeride dans une pente méga raide sans traces avec des buissons épineux partout, tu vises un point et tu le gardes. Arrive ensuite une portion pédalante plus ou moins à plat d’environ 3 bornes, histoire de te rappeler que tu es à 4000 m. Après cela , que du plaisir , un single rocailleux de rêve à flanc , ça roule à mac 12 , les courbes sont négociées tout en glisse. C’était l’extase sur mon bike, un peu trop peu être, à mi course je créve. Mais comme je l’ai dit, la course est un prétexte. Je répare et continue sans rancunes à prendre un max de plaisir. C’est fini pour le classement, mais je suis au Népal et c’est le plus beau ride que j’ai pu faire.

Autre chose ?

Ah là, je peux en profiter pour applaudir l’initiative et l’investissement de Fab , Fred Glo ainsi que tout le staff URGE , et lancer un gros merci à KS et au team SANTACRUZ MIA de m’avoir permis de vivre une telle aventure. J’en reviens heureux et la tête pleine de belles choses.

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