Résumé complet de la Mégavalanche 2009

Il fallait avoir le cœur bien accroché pour participer à cette 15ème édition de la MEGAVALANCHE.
Pour les pros issus des circuits internationaux et pour près de 2000 amateurs en quête de dépassement de soi et de performance, l’amplitude qu’a pris cette course mythique force le respect. A l’issue de la journée des qualifications (vendredi 10 juillet), les 400 meilleurs étaient sélectionnés pour participer aujourd’hui à la plus grande descente du monde, depuis le Pic Blanc à 3330m d’altitude à Allemont, dans la vallée de l’Eau d’Olle, 2610m plus bas.

Cette sélection permet à chaque participant de gagner sa place sur la ligne de départ.

Si les meilleurs ont le privilège d’accéder à la Megavalanche, les 400 suivants avaient concouru en ligne à la Mega Promo le samedi et les 1000 riders restants étaient classés à partir d’un chrono sans départ en ligne dans le cadre de la Mega Affinity.

C’est la course des dames qui a ouvert les festivités. La multiple championne du monde médaille d’Or olympique en BMX, Anne-Caroline CHAUSSON n’a laissé aucune chance à la centaine de « rideuses » (un record de participantes féminines pour cette 15ème édition) qui s’alignaient pour cette dégringolade géante. La française Pauline DIEFFENTHALER monte sur la 2ème marche du podium et l’allemande Birgit BRAUMANN occupe la 3ème place.

Il restait à confirmer que la descente Marathon demeure une spécialité française sur la Grande Mega. En voyant le niveau des concurrents qui prenait place par 27 sur les premières lignes, les pronostics étaient bien difficiles à établir.

René WILDHABER, sextuple vainqueur ici même à l’Alpe d’Huez est parti en forme et faisait figure de favori avec le français Rémy ABSALON, considéré comme le meilleur de cette discipline de descente marathon qui requiert une grande polyvalence puisque la performance mêle endurance, témérité, capacité d’improviser, combativité et gestion d’un sprint de près d’une heure.

On retrouvait également les pointures du circuit de Coupe du Monde de descente tels que l’espagnol David VAZQUEZ LOPEZ, le sud africain Andrew NEETHLING ou le double champion du monde Fabien BAREL ainsi que tous les habitués du circuit Megavalanche et Saab Salomon tels Franck PAROLIN, Jérôme CLEMENTZ, victorieux à l’Alpe en 2005, Thibaut LEGASTELOIS et même un revenant qui consacre désormais sa carrière au rallye automobile, véritable légende du VTT, Nicolas VOUILLOZ qui allait prouver qu’il reste maître en la matière.

Le départ de la MEGA est considéré comme le temps le plus fort de la saison, tant la tension est forte sur cette plateforme d’envol où se côtoient guidon contre guidon 16 lignes de 27 riders dont l’objectif est de franchir la ligne d’arrivée le mieux possible. Autre difficulté qui rendait la tâche encore plus ardue, le manque de neige sur le 1er mur qui compliquait les choix de trajectoire donnant un supplément d’angoisse à ces athlètes.

Au lever du drapeau, c’est Nicolas VOUILLOZ, Franck PAROLIN et Fabien PEDEMANAUD qui allaient s’extraire de la masse et des tourments de ce secteur chaotique, fait de rochers, de glace et de plaques de neige.

René WILDHABER confirmait sa grande expérience de ce 1er secteur si particulier en s’extrayant en tête du glacier. Derrière, la bataille fait rage et c’est Rémy ABSALON qui en fait les frais puisqu’il s’accroche dans le mur de glace avec Alexandre BALAUD et ne pointe alors que 21ème. Dans le sentier aérien de la Cristallière, le suisse semble déjà conforter sa position. Un peu plus loin, Nicolas VOUILLOZ est à la lutte avec Franck PAROLIN et Alexandre BALAUD, Fabien BAREL est en embuscade à la lutte avec David VASQUEZ LOPEZ et Jérôme CLEMENTZ. Ce dernier particulièrement préparé devra malheureusement rétrogradé pour prendre une très belle 9ème place au général malgré une panne de frein arrière survenue à la fin du 1er tiers du parcours.

Rémy ABSALON n’a pas dit son dernier mot. Il fait le forcing et revient sur les hommes de tête à l’approche de la station de l’Alpe d’Huez. Au passage de la mine de l’Herpie, il attaque déjà Fabien BAREL et Franck PAROLIN qui sont respectivement 6ème et 7ème. Il a en pointe de mire le petit nuage de poussière que dégagent Fabien BAREL et Nicolas VOUILLOZ et cela décuple son envie de faire la jonction. Il réussit à les dépasser avant d’aborder un secteur plutôt plat qui précède l’ultime grande plongée dans la forêt de Sardonne. René WILDHABER est loin devant mais Rémy jette un coup d’œil à son chrono et il se dit qu’il lui reste assez de temps pour rattraper le multiple vainqueur. Il se rapproche dans la partie très descendante et aborde le secteur très technique où les 2 hommes se livrent un mano a mano qui va tourner à l’avantage du français. A la faveur d’une sortie un tout petit peu large, Rémy passe à l’intérieur et ne sera plus rejoint jusqu’à l’arrivée à Allemont où il exulte de joie puisque c’est la seule épreuve de ce type qu’il n’avait jamais encore gagnée.

René WILDHABER pointe 2nd à 15 secondes. Ensuite, le phénomène VOUILLOZ confirme son surnom d’extraterrestre car même s’il se consacre au sport automobile au plus haut niveau, il passe la ligne en 3ème position devant un Fabien BAREL séduit par l’intensité de ce type de compétition, qui est parvenu à faire la différence en fin de descente en doublant Franck PAROLIN et, une très belle 5ème place devant le métronome Alexandre BALAUD qui prouve que l’expérience compte tout autant que la performance en descente Marathon.

15 français dans les 20 premiers, cela confirme la maturité des descendeurs de l’Hexagone malgré une très forte détermination et opposition notamment britannique, avec près de 600 inscrits et allemande, avec près de 200 participants à la tête desquels on trouve l’ex-leader mondial de descente Jurgen BENEKE. La performance des uns ne cache pas le bonheur qu’éprouvent plus d’un millier d’autres qui courent à leur côté. Ainsi tout le monde se retrouvait pour conclure cette 15ème édition en attendant déjà avec impatience de se préparer pour l’année prochaine.

Communiqué UCC