Urge Kenya : le carnet de voyage de Rémy Absalon

Merci à Rémy Absalon, pilote enduro COMMENCAL IRWEGO, de nous faire partager sur [ Enduro Tribe ] son trip kenyan !

CARNET DE BORD REMY ABSALON – COMMENCAL / URGE KENYA 2009

Dimanche 1er février 09 /

Départ pour Panam depuis mes Vosges où l’on a RDV avec toute l’équipe qui sera de la partie. Ca fait plaisir après la trêve hivernale de revoir tous ces riders et staff qui sont pour la plupart des potes. 10 pilotes donc au RDV : Nico Vuilloz, René Wildhaber, Fabien Barel, Sam Péridy, Alex Balaud, Wade Simons, Darren Berrecloth, Marc Weir, Yvaral Villier et moi-même + l’équipe de Tribe Sport Group + celle de l’agence de comm. Alter Mondo + Laurent de Cap Liberté. Ca promet d’être sympa…

Lundi 2 février 09 /

Réveil 5h, notre avion décolle à 7h30… enfin normalement. Malheureusement, pas de chance ce jour là, grosse chute de neige, l’aéroport de Londres Heathrow où nous devions faire escale est boqué pour la journée.
Une journée d’attente à CDG puis on part finalement dans l’après-midi : Laurent de Cap’ Liberté s’est démené et nous a trouvé un vol via le Caire.

Mardi 3 février 09 /

Un peu de retard du coup. On atterrit à Nairobi à 6h du mat. On va quand même se reposer quelques heures à l’hôtel avant de repartir en bus pour Nayuki au pied du Mont Kenya : 234 km en 6-7h. Ok pas de panique, on est en Afrique.

Mercredi 4 février 09 /

Ca y est, le trip commence. Au programme 3 jours de montée pour rallier le sommet de la course à 4800 m d’altitude. Après avoir montée les bikes, on rencontre nos porteurs qui vont monter au sommet à pied avec nos sacs d’habits, balaises les Kenyans et en plus de ça, très gentils et ouverts. On décolle ensuite de l’arrivée de la course située à 2200 m d’altitude. Aujourd’hui c’est soft, tout passe en vélo, on doit monter par une piste jusqu’au 1er refuge à 3300m d’altitude. En 2h nous y sommes, l’effort est déjà difficile alors que l’on a à peine monté, il faut dire que l’on est déjà à l’altitude de départ de la Méga de l’Alpe. Ca promet pour la suite. Quand au refuge, plutôt rustique, une petite pièce avec une dizaine de lits pour dormir, pas d’eau, ni d’électricité… Heureusement, ma chérie Marine a pensée à tout pour moi : les lingettes bébé. Jamais je n’aurais imaginé que je serais si content de les avoir !

Jeudi 5 février 09 /

Grosse journée de montée aujourd’hui pour atteindre le 2èmer refuge situé à 4200 m d’altitude. On part assez tôt, pas de soucis, de toute façon, ça fait depuis 2h du mat que je ne dors plus, je suis congelé dans mon sac de couchage en tissu de m… Et oui, Kenya peut-être mais en altitude, ça gèle !
Entre ride et trekking, shooting photos et vidéos, on atteint notre objectif en près de 8h : à cette altitude, les passages techniques sont hyper techniques et les montées physiques sont hyper physiques.
Heureux d’être arrivé au refuge, on a tous la tête dans un étau, l’effort dans de si hautes montagnes est très difficile. René, Yvaral et Marc ne sont pas au mieux, ils vont direct se coucher après avoir tout de même participé au défi permettant de décider de l’ordre de départ de la course du lendemain : chanter seul devant tout le monde, accompagné des porteurs heureusement, la célèbre chanson « Hakuna Matata » en langue Suali.

Vendredi 6 février 09 /

Réveil 6h : cette fois, j’ai à peu prés bien dormi enroulé dans une couverture de survie, malgré le mal de tête. Les diminués de la veille sont en forme après ce sommeil réparateur. Malheureusement, c’est au tour d’Alex de se sentir mal, il ne pourra pas monter plus haut, cela ne ferait qu’aggraver les choses.
Ultime effort donc, cette fois plus question d’essayer de monter à vélo, on attaque droit la pente vers le sommet à 4800 m d’altitude. Notre moyenne doit difficilement atteindre les 0.5 km/h, j’ai l’onglée, la neige commence à apparaître, on se demande tant bien que mal où l’on va redescendre tout à l’heure tellement c’est… freeride !
Une fois au sommet après 2 bonnes heures de galère, c’est la délivrance, le soleil apparaît et laisse apercevoir une vue magnifique sur toute la vallée. Magique, on a tous le sourire qui revient, on se félicite les uns les autres, la course en descente qui suit n’est pour aucun la préoccupation, pour nous à ce moment là, on a tous gagné.
Après de longues minutes à contempler ce fabuleux paysage, on se prépare à la descente. Briefing des Tribe guys et de Fabien Barel : « Les gars, rouler cool, on est perdu dans la montagne, c’est pas le moment de se sortir ».
Quand vient mon tour, je pars assez soft car on s’élance pour environ 1h30 de descente avec 2 portages de 15 minutes, la sélection se fera naturellement… Après quelques centaines de mètres en panique entre les pierriers, j’aperçois une trace, là je me dis, ça doit passer… Je pars droit dans la pente vers le refuge en contrebas, roue arrière bloquée, ça accélère encore. Ca va très vite, c’est assez chaud, quand soudain, bizarrement, je ne vois plus rien devant. Je me mets en travers pour freiner et je m’arrête au dessus d’une barre rocheuse de 20 m. Malheureusement, je ne m’appelle pas Darren Berrecloth. Là c’est la merde, eh oui la montagne est piégeuse. La course pour le chrono est finie pour moi, je dois remonter le vélo sur le dos pendant près de 20 minutes pour rejoindre le bon trail. Tant pis, je me dis que l’esprit était avant tout le trip en faveur de l’ONG, la compétition est secondaire. Je ride donc tranquille, j’essaie de me faire plaisir, de ne pas me tuer. Et bien même sans être à bloc, à 4000 m, la lucidité laisse à désirer, je me mets une paire des par-dessus dans tous ces passages très lents et techniques. C’est finalement René qui l’emportera, une vrai gazelle celui-ci dans les portages. Je rattrape Yvaral, Darren et Marc que j’aide même un peu à avancer : problème de rendement, forcément il a crevé des 2 roues le, pauvre.
Le soir, remise des prix dans une ambiance très conviviale, remise du chèque de 10 000 € au profit de l’ONG ayant pour but d’apporter de l’eau au Pays Masaï, puis à 23h, plus de son, plus d’image, tout le monde est heureux mais épuisé.

Les 3 jours suivants /

Après un safari pour apprécier la faune locale (rhinocéros, girafes, singes, zèbres…), c’est le retour : Mont Kenya – Nairobi – Londres – Paris – Les Vosges… Et oui, on reprend le boulot chez IRWEGO !
Ce fut encore une belle aventure que j’ai pu vivre d’abord grâce Commençal, mais aussi grâce aux organisateurs Tribe, Fabien Barel, Laurent de Cap Liberté, alors un grand merci à tous et aussi aux pilotes pour cette superbe aventure humaine et cette superbe ambiance.

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